floraetmaxImpossible pour Max de mettre un pied en dehors de chez lui. Pour éviter toute crise d’angoisse, le jeune lycéen vit désormais dans sa chambre, au grand dam de ses parents qui tentent tous les subterfuges pour le faire renouer avec l’extérieur. En vain. Le monde peut bien tourner sans lui, à l’envers comme d’habitude, Max ne se sent bien que dans sa bulle. Des rituels rassurants, des livres, un ukulélé, un chat, Internet, c’est bien suffisant comme fenêtre sur l’ailleurs…

Flora est en prison. Une sombre histoire qui a dégénéré, une goutte d’eau qui a fait ressortir toute cette violence qu’elle avait difficilement contenue jusqu’alors. Six mois. Six mois à regarder à travers des barreaux parce que cette fille qui la harcelait est tombée dans le coma suite aux coups qu’elle lui a donnés. Six mois à se demander comment elle en est arrivée là…

Et un jour, cette lettre. Celle de Max à Flora. Ils ne se connaissaient pas vraiment, non, on ne peut pas dire ça. Mais ils fréquentaient le même lycée. Et l’histoire de Flora touche Max. Instinctivement, sans vraiment pouvoir se l’expliquer, il sent qu’ils ont tous les deux des choses en commun, des béances et des blessures à cicatriser, des trop-pleins et des débordements d’émotions difficiles à contenir. Et peut-être, du coup des choses à se dire, des silences à partager… Et Flora répond à Max. Chacun dans leur prison, ils font un pas vers l’autre et imaginent un monde qui saurait les accueillir et les comprendre tels qu’ils sont…

Et se tisse une belle histoire. Une histoire faite de confidences et de secrets. Une histoire où deux solitudes se répondent et entrent en résonance… Très vite la parole se délie, la confiance s’installe. Le quotidien est rythmé par les mots de l’autre, comme en écho. Des lettres comme autant de portes ouvertes sur un avenir meilleur, des parenthèses enchantées qui font oublier un temps l’enfermement qu’on s’impose ou la prison qu’on subit.

Il fait du bien ce roman. On regarde éclore la relation forte d’amitié entre Flora et Max avec tendresse et on se dit que oui, elle est belle et folle cette rencontre entre ces deux ados cabossés qui trouvent en l’autre une raison d’avancer. Alors il y aura des rayons de soleil, des petits moments de grâce, des instants précieux à collectionner pour se tenir chaud, des bouffées de liberté et des éclats de joie vraie, des projets fous et des échappées belles… La plus belle des évasions…

Une bien jolie pépite écrite à quatre mains que je partage avec mon complice Jérôme, comme chaque mardi, ou presque.

Les avis de Nadège, Pépita, Sandrine

 

Le blog de Martin Page

Le blog de Coline Pierré

 

Premières phrases : 11 octobre.

Chère Flora,

Je ne savais pas que les filles allaient en prison. Pour tout dire, je ne savais pazs que les filles étaient violentes/ D’une certaine manière, c’est une bonne chose, ainsi vous pouvez vous défendre, le monde est plus égalitaire. Bien sûr, l’idéal serait que la douceur soit la norme, mais j’ai peur qu’on n’en prenne pas le chemin.

Je regarderai les filles avec un autre œil maintenant. Décidément, vous êtes surprenantes.

J’avais entendu parler de ton histoire l’an dernier au lycée et, il y a quelques jours, en traînant sur Facebook, j’ai découvert que tu venais juste d’être incarcérée. »

 

Au hasard des pages : « Nous vivons tout de même dans une société étrange : comment est-ce possible que nous ne nous soyons pas trouvés alors que nous étions chaque jour à quelques mètres l’un de l’autre ? On dirait que les vraies rencontres ne sont possibles que par accident. » (p. 81)

 

Éditions École des Loisirs (Novembre 2015)

208 p.

 

Prix : 14,50 €

ISBN : 978-2-211-22394-2

pepites_jeunesse


12 commentaires

Geneviève · 12 avril 2016 à 09h10

Tu es encore arrivée à me convaincre, Noukette. Ce très beau billet me donne envie d’en entamer la lecture illico presto !

luocine · 12 avril 2016 à 10h21

Souvent je fais la navette entre Jérôme et Noukette … et à vous deux vous savez fort bien me convaincre pour moi ou pour des cadeaux .

Syl. · 12 avril 2016 à 10h33

Bonjour,
Pour une fois je commence par toi. D’habitude, je lis en premier l’avis de ton comparse. J’aime le ton de ton billet… ainsi que l’histoire. Alors, c’est noté !
Pas surprise que ce soit L’École des Loisirs.

folavoine · 12 avril 2016 à 14h05

très beau texte, non dénué d’humour. Et on cherche souvent des romans épistolaires

Nadael · 12 avril 2016 à 16h36

Un très joli roman épistolaire, une belle rencontre.

gambadou · 12 avril 2016 à 21h48

super, une pépite du mardi, à partir de quel âge ?

Nahe · 14 avril 2016 à 14h07

Un titre qui me tente beaucoup à te lire !

Gwenaëlle · 16 avril 2016 à 14h06

Comme les autres, je cède au charme de ton billet… Une lecture comme je les aime.

Jerome · 18 avril 2016 à 12h16

Qu’il est beau ton billet, aussi que ce petit roman, ce qui n’est pas rien !

Sophie Hérisson · 26 avril 2016 à 12h28

Tu as su trouvé de bien jolis mots pour en parler !

Laeti · 5 janvier 2017 à 11h31

Je l’ai lu cet hiver et je suis bien d’accord avec toi : il fait du bien!

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *