mains dans la terre

« Chers parents,

Je n’ai pas eu le courage de vous en parler de vive voix.

Je ne demande pas à être compris, encore moins excusé. J’arrête mes études. Je renonce à cette dernière année, à cette carrière annoncée qui n’exige aucun effort et ne m’apporte en retour aucune satisfaction. Quand vous lirez cette lettre, je serai déjà parti. »

Mathias a grandi en suivant le chemin qu’on a tracé pour lui. A la fin de ses études, il sera l’héritier désigné de l’entreprise de papa, c’est écrit. Et à vrai dire, Mathias ne s’est jamais vraiment posé la question de ses envies, peu importe si d’autres ailleurs l’appellent, peu importe cette petite voix qui lui murmure que sa vie n’est pas celle là…

Jusqu’à ces vacances au Brésil. Des vacances hors de prix offertes par ses parents pour ses 18 ans. Hôtel de luxe où tous vos désirs sont comblés avant même que vous puissiez les exprimer. Nourriture et eau françaises, un personnel aux petits soins qui parle un français sans accent, des artisans « locaux » qui se déplacent à l’intérieur de l’hôtel pour vous permettre d’acheter les cadeaux parfaits à ramener dans l’hexagone sans mettre le pied dehors. Le paradis sur terre, dépaysement en moins… Et qu’importe ce qui se passe à quelques kilomètres de là derrière les hautes portes de l’hôtel, la piscine est agréable et on n’est pas venu pour faire du tourisme. Mais Mathias veut voir. Et veut partir à la découverte des habitants de ce village qu’on devine au loin. Il est là le vrai voyage. Un voyage vers l’Autre, bouleversant, intime, nécessaire… qui l’amènera à tracer enfin son propre chemin.

« J’ai envie de voir cette ville, parce que le Nôvostal et son simulacre de paradis m’emmerdent, qu’on doit trouver le même sur tous les continents du moment qu’on ait assez d’argent pour payer le droit d’entrée. Moi, je veux voir les gens vivent comme ils vivent, et là où ils vivent. »

Les mains dans la terre raconte l’histoire d’une mise au monde. En se rendant au Brésil, Mathias prend de plein fouet la réalité du pays. Cette réalité peu reluisante qu’on cache aux touristes qui de toute façon ne sont pas venus là pour se poser des problèmes existentiels. Pour Mathias, la prise de conscience est brutale et salutaire. Mettre les mains dans la terre, briser le cocon, laisser parler cette voix tue depuis trop longtemps… et s’affranchir enfin de ce destin tracé pour lui.

Dans cette longue lettre adressée à ses parents, Mathias assume ses choix, reprend les rennes de sa vie et laisse éclater cette boule de révolte trop longtemps restée en sommeil…

Je n’ai pas été surprise de retrouver Cathy Ytak au catalogue des éditions du Muscadier dans cette collection intelligente qui lui va comme un gant…! Avec tout le talent qu’on lui connaît, elle délivre un message engagé porté par une plume impeccable de justesse. Un véritable hymne à la liberté qui ne manquera pas d’éveiller ou de réveiller les consciences endormies. Et tout ça en une cinquantaine de pages, chapeau !

Une pépite jeunesse à ne pas manquer que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi ou presque…

 

Les avis de Hélène Leroy, Orbe, Thalie

 

Le blog de l’auteure

Le site de l’auteure

 

Éditions le Muscadier (Octobre 2016)

Collection Rester vivant

52 p.

 

Prix : 8,50 €

ISBN : 979-10-90685-70-3

pepites_jeunesse


6 commentaires

Moka · 17 janvier 2017 à 08h47

Un livre qui m’attend et qui sera découvert prochainement car je l’ai justement déposé sur ma « PAL d’actualités » hier…

framboise · 17 janvier 2017 à 09h05

Oh oui, voilà qui me plait !
Merci les copains <3
Des bisous immenses et un poil glacés

Syl. · 17 janvier 2017 à 09h59

Pas très envie de lire cette belle histoire, parce que pour une fois, je ne me mets pas à la place du héros mais des parents. Les mains dans la terre… Mathias veut devenir jardinier ? Non ? Je me doute bien…

Jerome · 17 janvier 2017 à 12h26

Je suis d’accord avec toi, c’est un éditeur parfait pour Cathy Ytak !

Alex-Mot-à-Mots · 17 janvier 2017 à 12h37

Cela ne va-t-il pas créer un élan de liberté chez nos jeunes ? 😉

Les mains dans la terre - Coll. Rester Vivant ⋆ Délivrer Des Livres · 23 septembre 2021 à 11h30

[…] L’avis de Jérôme et celui de Noukette […]

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *