Dans la famille De Wilde, je demande la mère. Libraire à tendance dépressive, elle se soigne en adoptant une ribambelle de chats qu’elle nomme d’après des héros de la littérature jeunesse. Gruffalo, Heidi, Stuart Little, Maman Moumine et Elmer ont donc pris leurs quartiers dans la maison, nourrissant l’obsession de leur maitresse et évitant qu’elle se plonge sous sa couette avec une boite de mouchoirs et de sinistres pensées.

 

Dans la famille De Wilde, je demande le père. Un job de bureau pas très folichon pour lequel il se donne pourtant bien plus que de raison, préférant y passer ses soirées et une partie de ses weekends plutôt que de se retrouver en tête à tête avec une tribu de chats non désirés, des kilos de croquettes à acheter, des souvenirs, une femme et un chagrin difficiles à gérer.

 

Dans la famille De Wilde, je demande la fille. Pétula, 16 ans, phobique tendance névrosée, prudente à l’extrême et collectionneuse de faits divers racontant des morts toutes plus absurdes les unes que les autres. Le pire pouvant subvenir sans prévenir, mieux vaut s’y préparer. Alors Pétula est prête, d’ailleurs, le pire, elle l’a déjà vécu. Depuis la tragédie, elle s’emploie à parer à toute éventualité tout en essayant de maintenir sa famille à bout de bras. Pas évident quand on est soi-même brisée au dedans. Et ce n’est pas l’obligation de se rendre dans ce « Club des Tarés », pardon, dans cet atelier d’art-thérapie du lycée, qui l’aidera à recoller les morceaux. Jusqu’à ce que Jacob, « l’homme bionique » pousse la porte de l’atelier…

 

« Il y avait des jours où c’était épuisant de tâcher de faire

comme si nous étions une famille normale. »

 

Je crois bien que j’ai tout aimé dans le dernier roman de Susin Nielsen. Les optimistes meurent en premier est impossible à lâcher une fois commencé, un cocktail savoureux à mi-chemin entre un très bon John Green et un excellent Marie-Aude Murail, rien que ça ! L’auteure n’a pas son pareil pour dépeindre la planète adolescente, le tout avec finesse, humour, tendresse, émotion et un sens aigu de la psychologie. Et quel régal !

Comment ne pas succomber à cette galerie de personnages, imparfaits, faillibles, drôles, émouvants, parfois borderline, souvent inadaptés, toujours humains… Une distribution parfaite de personnages cabossés, un casting idéal d’écorchés vifs pour lesquels on fond littéralement d’amour, une magnifique et belle « famille » de potes aussi atypiques qu’attachants qui prouvent que les épreuves de la vie, si elles laissent des cicatrices indélébiles et forcent à grandir, peuvent aussi parfois offrir le meilleur. Avec en cerise sur le gâteau, une des plus belles descriptions du premier amour que j’ai pu lire…

 

Coup de cœur XXL pour ce roman vivifiant qui vous fera passer du rire aux larmes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Une véritable pépite jeunesse et un grand bonheur de lecture que je partage avec Jérôme ♥

 

Les avis de Blandine, Pépita

 

Éditions Hélium (Août 2017)

192 p.

Traduit de l’anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec

 

Prix : 14,90 €

ISBN : 978-2-330-07940-6

 

pepites_jeunesse

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15 commentaires

Fanny · 31 octobre 2017 à 05h59

Je l’ai, je l’ai, je l’ai! ???

Il me tarde de le lire surtout que j’avais adoré son précédent ! ( https://pagesversicolores.wordpress.com/2017/10/13/le-journal-malgre-lui-de-henry-k-larsen-susin-nielsen/)

Mo · 31 octobre 2017 à 06h46

Très très tentée Madame ! Voilà donc une envie de lecture imprévue qui me tombe dessus 😛 😀

keisha · 31 octobre 2017 à 07h07

J’espère le trouver en bibli, j’aime trop cet auteur!

Virginie · 31 octobre 2017 à 07h15

Ah tiens ! tu éveilles ma curiosité !

L'Irrégulière · 31 octobre 2017 à 09h15

Tiens, ça a l’air… curieux !

Laeto · 31 octobre 2017 à 10h24

Qu’est-ce que j’ai envie de le lire celui-là! j’ai découvert Susin Nielsen avec « Le journal malgré lui de Henry K. Larsen », qui semble être construit sur le même principe : un sujet grave, de l’humour, de l’autodérision, de l’ironie et de bons sentiments. A suivre, donc!

Blandine · 31 octobre 2017 à 11h55

J’ai adoré replonger dans ce roman via ton article 🙂 Merci!
PS: merci pour le partage – j’ai ajouté ton lien aussi!

Marie-Claude · 31 octobre 2017 à 12h41

Coup de cœur XXL pour moi aussi, comme tous ses autres romans, d’ailleurs.
Mon billet est prêt. Il est pour bientôt!

Jérôme · 31 octobre 2017 à 16h32

Un roman magique qui emporte tout sur son passage. Peut-être bien ma pépite jeunesse de l’année, c’est dire 😉

Nathalie · 1 novembre 2017 à 09h29

Wow ! Après un tel avis, comment résister !! Je l’avais déjà noté en lisant le billet de Blandine. Mais 3 coups de cœurs ? Je l’achète direct !

Alex-Mot-à-Mots · 1 novembre 2017 à 18h35

Même pendant les vacances, vous dénichez des pépites.

Stephie · 2 novembre 2017 à 09h05

Vu comment tu me l’as « vendu » lundi soir… évident que ça me tente !

Moka · 3 novembre 2017 à 11h40

Il est mien… Wait, read and see !

luocine · 3 novembre 2017 à 14h11

Encore un auteur qu eje te devrai comme Marie Aude Murail

Au Fil des Plumes · 3 novembre 2017 à 14h14

Oulala tu es décidément une diablesse tentatrice!

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