Plus de saisonsC’est l’histoire de Violine. Violine est une princesse et comme toute princesse qui se respecte elle habite un immense château dont elle peine à connaître tous les recoins, possède une longue chevelure blonde, change de robe trois fois par jour… et s’ennuie à mourir. Heureusement, il y a les tartines de Nutella et les promenades dans les champs où elle ne se lasse pas d’écouter les gazouillis des oiseaux.

C’est l’histoire d’Aurélie. Aurélie habite un appartement dans un immeuble de dix-neuf étages en pleine banlieue. Pour oublier le bruit des klaxons et la chaleur irrespirable, Aurélie rêve. Elle rêve d’une princesse aux longs cheveux qui n’aurait pas besoin d’aller à l’école. Elle rêve d’une princesse qui elle connaîtrait le chant des oiseaux et saurait à quoi ressemble une abeille. Aujourd’hui, il n’y a plus d’oiseaux, et les abeilles ont disparu depuis bien longtemps. Heureusement, il reste les rêves…

 

Nancy Huston nous offre un conte qui dévoile toutes ses facettes au fur et à mesure de la lecture. Un joli conte à tiroirs qui fait voyager le lecteur entre un univers moyenâgeux et un monde moderne qui l’est un peu trop. Un conte intelligent qui offre un bel écrin au monde fascinant des rêves, qui ici plus qu’ailleurs permettent de s’évader d’une réalité bien terne. Un conte écologique et engagé qui dénonce l’air de rien, tout en brossant des portraits de jeunes filles qui n’ont pas dit leur dernier mot.

Le tout servi avec le talent et la délicatesse de Nancy Huston qui signe là une petite pépite, écrite au départ pour accompagner les Quatre saisons de Vivaldi, un concert retransmis sur France Culture. Décidément, cette rentrée littéraire jeunesse regorge de jolies surprises !

 

Dans la même collection sur le blog : La nappe blanche de Françoise Legendre – La chasse aux papas de Mathis

 

L’avis de Martine

 

 

Premières phrases : « Il y a bien longtemps, au pays lointain de la France, dans un grand château, ô ! si grand que l’on pouvait courir des heures durant dans ses corridors, dénicher des pigeons et des martinets sous ses gouttières, et se perdre dans ses escaliers, ses tours et ses tourelles ! – vivait une jeune princesse. Elle avait plein plein plein de frères et sœurs, plus de frères et de sœurs que je ne saurais le dire. Elle ressemblait exactement à une poupée Barbie, avec des cheveux blonds qui lui tombaient tout droit jusqu’à la taille – non, jusqu’aux genoux, des chaussures à hauts talons qui, bizarrement, ne la gênaient pas le moins du monde pour courir dans les corridors et les escaliers du château, et, surtout, toutes sortes d’habits, tellement d’habits qu’il lui fallait en changer trois fois par jour si elle souhaitait pouvoir les mettre tous au moins une fois dans l’année. Son père le roi était bien trop occupé par les affaires du royaume pour faire attention à sa ribambelle de bambins, et sa mère par malheur était morte comme à peu près toutes les mamans dans les contes de fée, alors la princesse – qui s’appelait Violine – était totalement libre. Elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait, tout ce qu’elle aimait – or, plus que tout, elle aimait deux choses : n°1 manger ; n°2 jouer dans les champs. Alors, vous pensez bien, elle passait ses journées à se bâfrer et à batifoler ! »

 

 

Au hasard des pages : « C’est l’automne, Aurélie vient d’entrer à la vraie école, elle apprend à lire et franchement elle trouve ça génial. Cela veut dire que, sous peu, elle pourra passer des heures et des heures à rêver même quand elle est éveillée. Aujourd’hui c’est le samedi mais sa mère l’a tirée du lit (à onze heures du matin tout de même) car elle a rendez-vous chez le coiffeur. Aurélie termine son bol de Muesli.

– J’aurais bien mangé une tartine de miel aussi, soupire-t-elle.

– Ah, ma chérie… Tu sais bien qu’on ne trouve plus de miel dans toute la ville, depuis que les abeilles ont disparu.

– J’ai rêvé d’abeilles cette nuit, dit Aurélie.

– Ah bon ! Comment est-ce possible ? Tu n’en as jamais vu .

– Oui, mais on peut rêver de choses qu’on n’a jamais vues, maman. » (p. 39-41)

 

 

Éditions Thierry Magnier (Septembre 2014)

Collection Petite Poche

62 p.

 

Prix : 5,10 €

ISBN : 978-2-36474-509-4

 

 

 

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22 commentaires

manU · 27 novembre 2014 à 09h52

Merci pour cette heure que je viens de passer en compagnie de Nancy Huston, sa plume, sa voix et la musique de Vivaldi, un moment magnifique…
Merci Noukette ! 🙂

Asphodèle · 27 novembre 2014 à 12h10

J’aime beaucoup Nancy Huston, je ne savais pas qu’elle officiait en Jeunesse et ce que j’ai lu (et entendu) me plaît beaucoup ! 😉

jerome · 27 novembre 2014 à 19h10

Encore une jolie trouvaille dans cette collection, tu penses bien que ça ne m’étonne pas 😉

    Noukette · 27 novembre 2014 à 23h39

    Et je suis persuadée qu’il te plairait celui là ! 😉

templeuve · 28 novembre 2014 à 10h14

Merci à nouveau, un livre de plus à mettre sous le sapin de ma petite Charlotte !

    Noukette · 2 décembre 2014 à 23h50

    Cette petite Charlotte a bien de la chance ! 😉

L'or rouge · 29 novembre 2014 à 13h17

Je ne savais pas que Nancy Huston écrivait pour la jeunesse… C’est une de mes auteures chouchous que j’ai déjà énormément lu et toujours avec bonheur ! Bon week end Noukette

    Noukette · 2 décembre 2014 à 23h52

    Oui, elle avait déjà écrit Ultraviolet, chez le même éditeur, pour les plus âgés… Si c’est ton auteure chouchou, tu ne peux pas passer à côté ! 😉

Alex-Mot-à-Mots · 29 novembre 2014 à 17h38

Nancy Huston pour les ados, cela me tente.

Margotte · 30 novembre 2014 à 10h15

Je viens de noter ce titre ! J’adore Nancy Huston dont je viens de lire « Prodige », un court et très beau récit. Ce petit ouvrage pour la jeunesse a tout pour me plaire (je vais en librairie demain, je crains le pire pour mon compte en banque après mon passage sur la blogo de ce matin…).

    Noukette · 2 décembre 2014 à 23h58

    J’ai vraiment beaucoup aimé ce petit texte, drôle, engagé, différent… J’espère que tu aimeras ! (Quant au banquier… il fermera les yeux, c’est bientôt Noël non ? 😉 )

Cristina · 1 décembre 2014 à 14h00

Ben voilà un livre jeunesse que j’ai bien envie de découvrir. Il faut dire Noukette que ton billet est raffiné!

Rôh!! « Noukette » et « billet raffiné » est un pléonasme !

Merci Noukette, un peu de merveilleux dans ce monde de brutes 😀

    Noukette · 3 décembre 2014 à 00h02

    Rhooooooooo, ce genre de gentil commentaire là, ça me fait fondre ! Je suis ravie d’avoir titillé te curiosité avec ce petit roman, j’espère sincèrement qu’il te plaira ! 😉

She reads a book · 2 décembre 2014 à 21h47

Ah je suis tentée dis donc, je l’ajoute à ma liste.

ohoceane · 7 décembre 2014 à 13h31

Oh le joli conte que voilà ! Allier modernité et contes à l’ancienne, j’en connais à qui cela plaira 🙂 merci our cette découverte !

    Noukette · 23 décembre 2014 à 23h29

    Mais de rien miss Océane, je suis ravie que tu puises des idées par ici ! 😉

Sous les galets · 12 décembre 2014 à 06h55

A partir de quel âge selon toi ?

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