J’ai aimé cet album avant même de pouvoir le tenir entre les mains. J’ai suivi sa création sur les réseaux en piaffant d’impatience, il aura suffi de quelques planches dévoilées par l’auteur pour que je reconnaisse cette patte qui fait que j’aime tant le trait de Cyril Bonin. Sortie juste avant le confinement, j’ai dû attendre la réouverture des librairies pour enfin faire connaissance avec Stella. J’ai admiré son élégance et sa posture en couverture, son regard lointain, son attitude rêveuse, tourmentée peut-être… et j’étais déjà ailleurs. Les voyages dans lesquels nous embarque l’auteur sont toujours plein de surprises…
Taylor Davis est écrivain et travaille à son dernier manuscrit. Son éditeur lui fait confiance mais doute de pouvoir lui offrir une véritable couverture médiatique malgré ses best-sellers passés. Taylor n’en a que faire. Écrire fait partie de sa vie et ses personnages aussi, parfois même bien plus qu’il ne l’imagine.
Sa nouvelle héroïne, Stella, occupe d’ailleurs tout son temps et la majeure partie de ses pensées. Coincée dans une histoire de couple peu enthousiasmante, trompée par un mari qui ne la voit plus et qu’elle peine à reconquérir, la jeune épouse bafouée se pose des questions sur son avenir… et finit même par douter de la « réalité » qui l’entoure. Taylor Davis, derrière son écran, s’engage dans un véritable dialogue avec son héroïne qui semble lui échapper. Intuitive, presque rassurée de savoir qu’elle est un personnage de fiction inventé de toutes pièces, la jeune femme des années 50 lie avec son créateur une bien étrange relation…
Très attachée à son héroïne, Taylor retarde le moment de terminer son roman mais finit, presque à contre cœur, comme si Stella elle-même guidait sa main, par apposer le mot Fin en bas de son manuscrit. A cet instant, elle apparaît devant lui et entre littéralement dans sa vie… comme par magie…
– Mais, mais… Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entrée ?
– Tu ne me reconnais donc pas ?
– Comment ça ? Stella ?… Ce… Ce n’est pas possible…. Pourtant oui… Je te reconnais ! C’est bien toi, telle que je t’imaginais ! C’est incroyable !
– Alors c’est ça le monde réel ?…
– En effet, c’est ça le monde réel.
– Ah oui, je le vois bien. Tout est beaucoup plus net, beaucoup plus détaillé qu’avant… Les sensations et les odeurs sont bien plus fortes et plus variées… Les objets semblent plus denses, plus concret… Et on est où exactement ?
– Chez moi, dans mon appartement à Soho, Manhattan. »
Graphiquement, il y a longtemps que l’univers de Cyril Bonin me séduit. Avec Stella, j’ai encore une fois admiré l’élégance, la grâce et la simplicité du trait de l’auteur. Mais c’est en fait tout l’univers de l’auteur qui me séduit. Il y a une vraie identité dans ses albums, un fil rouge qui relie subtilement les personnages entre eux, des thématiques qui reviennent mais chaque fois se réinventent. Conquise, encore une fois. Et surprise, à nouveau, par cette capacité à dire tellement plus que ce qui ne se voit. Cyril Bonin s’interroge sur la création artistique, le métier d’écrivain et cette façon si particulière et intime de dire le monde, ce don qu’a celui qui crée de changer les choses juste en les inventant… C’est intelligent, malin, troublant et j’ai adoré !
Un régal de lecture que j’ai pris un plaisir fou à partager avec Antigone ♥
Du même auteur sur le blog : Quintett – Chambre obscure – L’homme qui n’existait pas – The Time before – La délicatesse – Amorostasia tome 1 – Amorostasia tome 2 – Amorostasia tome 3 – Presque maintenant
Éditions Glénat (Mars 2020)
Collection Vents d’Ouest
104 p.
Prix : 18,00 €
ISBN : 978-2-7493-0898-2
… chez Moka
19 commentaires
Stephie · 20 mai 2020 à 08h35
J’aime aussi beaucoup sa patte. Je l’ai conseillée à la médiathèque, il faut aider les pauvres livres sortis en mars.
Cristie · 20 mai 2020 à 08h39
J’adore Bonin et cette BD est notée !
Moka · 20 mai 2020 à 08h46
Je connais ton amour pour les BD de Bonin. J’y viendrai également.
Antigone · 20 mai 2020 à 08h47
Un magnifique album ! Je n’en doutais pas mais comme j’ai aimé le constater. Et admirer le dessin.
Mylene · 20 mai 2020 à 08h48
à voir si je la trouve à mon prochain passage en librairie, en tout cas je suis bien tentée !!
Enna · 20 mai 2020 à 10h39
La couverture est très belle et tu me fais très envie!
XL · 20 mai 2020 à 11h57
cette patte qui fait que j’aime tant le trait de Cyril Bonin : pareil pour moi, je note de l’acheter, les auteurs et les libraires ont besoin de soutien
Blandine · 20 mai 2020 à 15h50
Oh purée!! Obligée de céder! Et je sais aussi à qui l’offrir ^^ Merci Noukette pour cette découverte 🙂
luocine · 20 mai 2020 à 16h19
un joli graphisme effectivement.
Hilde · 20 mai 2020 à 18h31
J’aime bien la première planche que tu partages et le scénario attise ma curiosité!
Karine · 21 mai 2020 à 03h14
Oh j’aime beaucoup l’univers graphique. Du coup, je vais attendre de le voir arriver à ma bibiliothèque.
Géraldine · 21 mai 2020 à 12h16
Je ne connaissais pas du tout Cyrille Bonin. Mais j’avoue que son graphisme est de ceux qui me plaisent beaucoup et l’histoire parfait particulièrement bien composée et intéressante. J’espère que l’un de mes bib aura la bonne idée de l’acquérir !
Fanny · 23 mai 2020 à 18h08
Les dessins ont l’air très beau. Ton avis + celui d’Antigone nous donnent envie d’aller voir du côté de ce bulles-là..
Jérôme · 23 mai 2020 à 21h02
Je viens de finir le dernier Amorostasia et je n’ai plus de Bonin sous le coude, celui-ci tombe à point nommé !
Bidib · 24 mai 2020 à 13h45
je note, je note. La couverture est magnifique, et ce que tu en dit donne envie
Nathalie · 25 mai 2020 à 14h31
J’aime beaucoup la couverture et comment résister à cette présentation !!
Alice · 26 mai 2020 à 23h21
Je n’ai encore jamais plongé dans l’univers de Cyril Bonin, une erreur visiblement 😉 Ce que tu en dis et montre est très tentant en tout cas !
Caro · 9 juin 2020 à 22h17
J’avais lu Amorostasia, beaucoup aimé le 1er tome, moins les suivants. Là, le trait semble identique… alors je suis mitigée… J’attendrai en bibliothèque pour l’essayer.
Ma LAL (Liste A Lire) : les livres qui me font envie – Enna lit, Enna Vit! · 8 juin 2020 à 10h41
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