Encore une soirée de sacrifices pour satisfaire les anciens et espérer que cette fois ils répondent à leurs appels désespérés. Lorsque les ressources de la terre furent épuisées par les hommes, ils décidèrent de la quitter. Laissant derrière eux la Terre exsangue, les plus riches furent les premiers à partir en mission pour la planète Mars seule capable de les accueillir. Les autres, ceux qui ne pouvaient qu’espérer un monde meilleur, la masse innombrable des laissés pour compte, ne pouvaient que fixer le ciel dans l’attente de voir les anciens revenir les chercher… Ils ne revinrent jamais…
Sur Terre, la nature a repris ses droits. Une forêt dense envahit les anciennes métropoles et les animaux se promènent librement sur les routes délabrées qui ne servent plus à rien. Pour survivre, pour continuer d’y croire, les hommes se sont remis à croire aux idoles. Aveuglés par les légendes qu’ils s’inventent, bercés par des superstitions rassurantes, ils ont fini par oublier le savoir des anciens, condamnés à vivre dans l’ignorance…
Et puis il y a Hermès. Hermès arpente le monde, enregistre les sons, se souvient de tout ce qu’il voit et déduit le reste. Il sait les poèmes, les textes classiques et les chansons d’avant. Et surtout, Hermès consigne soigneusement les savoirs oubliés des anciens dans un grand livre avant qu’ils ne s’évanouissent totalement. Lui a compris que rien ne serait jamais plus comme avant. Lui a compris que l’homme devait se réinventer pour continuer d’avancer…
Comprendre le passé pour mieux appréhender l’avenir. Hermès surgit d’on ne sait où mais sait où il va. Préserver les savoirs d’antan, transmettre ceux qu’il a compilés plutôt qu’attendre un hypothétique signe du ciel. Hermès veut croire en l’homme et en sa capacité de se reconstruire. La réponse est là, sous leurs yeux, entre leurs mains. La nature n’est pas un ennemi… Il n’est pas trop tard pour agir et trouver du sens à ce que le monde est devenu.
Tout se tient dans le récit post-apocalyptique imaginé par Mobidic. Et tout fait écho. Graphiquement, c’est une réussite. Mise en scène impeccable, rendu très juste des différentes ambiances, colorisation parfaite… de quoi me donne envie de découvrir enfin Roi ours, le premier album très remarqué de l’autrice. Il y a du talent ici !
Éditions Delcourt (Juin 2020)
112 p.
Prix : 18,95 €
ISBN : 978-2-7560-9921-7
… chez Stephie
13 commentaires
Moka · 24 juin 2020 à 08h09
Plutôt tentante cette chronique !
eimelle · 24 juin 2020 à 11h21
de quoi frissonner!
Jérôme · 24 juin 2020 à 13h27
J’avais beaucoup aimé son premier album, c’est une dessinatrice prometteuse !
Caro · 24 juin 2020 à 18h01
Je ne connais pas cette autrice, mais me rappelle que son 1er album avait fait du bruit certains mercredis, donc pourquoi pas ?
Caro · 24 juin 2020 à 18h03
Je ne connais pas du tout cette autrice, mais me rappelle que son 1er album avait fait du bruit certains mercredis, donc pourquoi pas ?
gambadou · 24 juin 2020 à 20h46
C’est en un seul tome ?
Enna · 25 juin 2020 à 21h04
pas trop attirée, désolée 😉
Fanny · 26 juin 2020 à 14h58
Oh quelle belle découverte!
Nathalie · 27 juin 2020 à 03h44
J’ai hâte de le lire, j’avais adoré « Roi ours » !
Bidib · 28 juin 2020 à 12h34
je suis intriguée, je note
Karine · 29 juin 2020 à 19h49
Ah mais tu es hyper tentante, avec ce titre. Je pense que je vais tenter le coup.
Violette Doucettement · 30 juin 2020 à 22h23
j’ai justement lu Roi Ours et la surprise fut très agréable! Une autrice à suivre apparemment, tant mieux!
http://doucettement.over-blog.com/2020/02/roi-ours-de-mobidic.html
Géraldine · 2 juillet 2020 à 19h53
Oh qu’elle me tente cette BD, tellement d’actualité et dans les sujets de préoccupation !