A 16 ans, Rachel vit seule avec sa mère depuis le décès de son père emporté quelques mois plus tôt par un cancer foudroyant. Chaque jour, après ses cours au lycée, l’adolescente s’empresse de rentrer chez elle pour s’occuper de sa mère. Assistée par une auxiliaire de vie, alitée et mutique, celle ci lui adresse un sourire triste, comme enfermée dans ses pensées et absente de son propre corps. Chaque nuit, elle se réveille en hurlant, effrayée par des cauchemars qui la hantent…
Quand l’intrigant Docteur Adrian Stern sonne à sa porte, Rachel pense d’abord à un charlatan. Mais l’homme semble sûr de lui : le mal qui ronge et détruit petit à petit sa mère est dû au Mangeur d’espoir, « une entité maléfique » qui profite de la tristesse des gens pour s’infiltrer dans leur esprit. Vorace, le démon se nourrit des souvenirs heureux et aspire la joie des moments tendres. Après son passage, les victimes sont exsangues et ne peuvent se dépêtrer de leurs cauchemars. L’issue en est souvent fatale… Pour la mère de Rachel, le temps est compté. Pour la sauver, il va lui falloir pénétrer dans sa mémoire, aller de souvenir en souvenir et affronter le Mangeur d’espoir dans l’esprit même de sa victime…
Je découvre Karim Friha avec cet album et je suis plutôt agréablement surprise ! Souvent en quête de livres « qui font peur » pour mes collégiens très demandeurs, celui ci a tout pour leur plaire. Une héroïne qui n’a pas froid aux yeux, une quête très tendance dans les univers fantasy, un méchant très effrayant, des créatures plus vilaines les unes que les autres… rien à dire ça fonctionne. Évidemment, l’auteur n’invente rien et utilise des recettes déjà éprouvées en littérature ou dans le cinéma de genre. Comme un personnage de jeu vidéo, Rachel évolue dans un univers hostile et passe d’un souvenir à un autre comme on changerait de monde.
L’issue est heureuse, certes, mais les obstacles sont nombreux. En filigrane, une métaphore de la dépression qui n’est pas inintéressante même si le scénario aurait mérité d’être un peu moins survolé sur certains aspects. Les lecteurs ados, eux, y trouveront leur compte et se feront sûrement quelques frayeurs. Graphiquement, c’est très agréable. Ambiance flippante, personnages angoissants, précision des décors parisiens… le récit est rythmé et se lit d’une traite. A réserver aux amateurs de frissons (ça tombe bien, Halloween approche !)
Éditions Gallimard (Septembre 2020)
110 p.
Prix : 18,50 €
ISBN : 978-2-07-512151-4
… chez Moka
17 commentaires
Jérôme · 7 octobre 2020 à 12h45
Les premiers albums de Karim Friha m’avaient moyennement convaincu (Le réveil du Zelphir notamment), il a drôlement progressé on dirait !
Bidib · 7 octobre 2020 à 15h50
les dessin sont carrément flippant ! Mais comme tu dis c’est parfait pour une ambiance Halloween
Antigone · 7 octobre 2020 à 17h38
Pas certaine que ce soit pour moi 😉
Nathalie · 7 octobre 2020 à 18h32
Ah oui !! Pas à mettre entre les mains des plus jeunes, ils vont faire des cauchemars… Mais moi je le note, même pas peur !!
Mo' · 7 octobre 2020 à 18h59
Sacré coup de crayon en tout cas ! Les illustrations sont impressionnantes !!
eimelle · 7 octobre 2020 à 19h16
les extraits font frissoner!
Blandine · 7 octobre 2020 à 21h06
Cela me plaît !
Caro · 7 octobre 2020 à 22h38
Tout à fait pour les collégiens, je note !
PatiVore · 8 octobre 2020 à 20h18
Les dessins et l’histoire me plaisent 😉
Géraldine · 10 octobre 2020 à 11h01
Un peu de frisson ? POurquoi pas, d’autant que le sujet de fond m’intéresse !
Violette · 10 octobre 2020 à 15h26
c’est pour ma fifille ça, je le sens 🙂
Mylene · 10 octobre 2020 à 18h43
j’aime beaucoup cette couv’, je note !!
gambadou · 10 octobre 2020 à 22h52
Oh oui, ils nous réclament souvent des lectures qui font peur
Alice · 12 octobre 2020 à 22h11
Ouh je la note pour les ados de la médiathèque ! et pour moi ! Dans l’esprit, ça me rappelle un peu le roman Momo de Michael Ende, avec des mangeurs de temps.
Azilis · 13 octobre 2020 à 15h06
Je le note! peut-être pas pour moi mais pour les lecteurs de ma médiathèque! ça devrait leur plaire!
Stephie · 20 octobre 2020 à 13h21
Pas ma came, je pense
Malgré tout – Jordi Lafebre – Moka – Au milieu des livres · 7 octobre 2020 à 07h06
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