Koko habite le beau pays des Cabots mais il est de plus en plus difficile d’y vivre correctement. Les os sont devenus une denrée rare et le petit chien s’endort bien souvent la faim au ventre. Il est peut-être temps d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs… Avec l’aide de sa famille qui se cotise pour lui donner des os pour le voyage, il se décide à partir pour le pays des Toutous. Mais la route sera longue et semée d’obstacles.
Il faudra traverser le pays des Chacals, celui des Bâtards et la mer, immense… En échange de la moitié de ses os, Passy lui propose de rejoindre un groupe d’autres chiens qui, comme lui, s’apprêtent à quitter le pays. A dos d’éléphant, ils affrontent la chaleur du désert et de multiples dangers avant d’arriver enfin à la mer. Là, Koko donne le reste de ses os à Passou, le cousin de Passy, pour pouvoir monter sur le dos de la baleine pour la traversée. Quand la tempête se lève, tous les cabots se retrouvent à l’eau. Secourus par des toutous policiers, ces derniers les emmènent à terre et les enferment derrières des barreaux. Au pays des Toutous, les Cabots ne sont pas les bienvenus…
Le soir, Koko pense à son beau collier, confisqué par les toutous policiers. A son canard, qu’il a perdu dans la tempête. A tous ses os, qu’il a donnés à Passy et Passou. A sa famille, à qui il ne pourra jamais envoyer d’os à moelle…
Et du fond de son égout, il réfléchit…
« Pourquoi vivons-nous si différemment ? Que nous soyons Lévrier ou Bâtard, Caniche ou Sac à puces, Yorkshire ou Cabot…
… si on nous blesse, nous aurons mal…
… et si on nous chatouille, nous rigolerons…
… nous sommes tous pareils ! »
Très belle initiative que ce petit album engagé pour dire l’exode et le déracinement. Le sujet est délicat et le texte risque de résonner longtemps dans les petites têtes. Avec des mots simples à la portée des plus jeunes, des illustrations gaies et colorées, Jean-Benoît Meybeck explique la réalité qui se cache derrière la peur de l’autre. Le douloureux choix de l’exil, l’espoir d’un monde meilleur, les passeurs véreux, le voyage semé d’embuches et l’arrivée dans un pays rêvé qui s’avère plus hostile qu’hospitalier. L’avenir entre parenthèses… Tout y est. A l’adulte d’accompagner cette lecture qui ne sera pas sans susciter d’innombrables questions.
En filigrane, une réflexion qui n’a rien de superficiel sur les droits de l’homme et les valeurs fortes et humaines de l’accueil et de la solidarité. Il n’est jamais trop tôt pour garder un œil ouvert sur le monde…
Une lecture essentielle que j’ai le plaisir de partager avec Jérôme.
Une initiative soutenue par Amnesty International
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Éditions Des ronds dans l’O (Mars 2016)
40 p.
Prix : 10,00 €
ISBN : 978-2-37418-006-9
12 commentaires
Moka · 2 avril 2016 à 09h18
J’aime les albums qui racontent cette terrible actualité avec beaucoup de finesse.
Noukette · 6 avril 2016 à 23h05
Et qui de mieux que Les ronds dans l’O pour mettre en avant ce type d’albums si essentiels…?
celina · 2 avril 2016 à 15h17
Il est formidable cet album ! C’est difficile de parler de tels sujets à ses enfants : voici donc le support idéal pour réfléchir ensemble. Bravo
Noukette · 6 avril 2016 à 23h06
Une magnifique initiative oui !
jerome · 2 avril 2016 à 18h11
Un album à recommander chaudement, il était impensable qu’on ne le lise pas ensemble.
Noukette · 6 avril 2016 à 23h07
Impensable oui, une pépite indispensable !
krol · 2 avril 2016 à 20h24
Un album utile !
Noukette · 6 avril 2016 à 23h07
Précieux même !
luocine · 3 avril 2016 à 14h19
il me semble bien fait et donc possible à raconter à des petits.
Noukette · 6 avril 2016 à 23h08
Oui, une lecture à accompagner qui devrait susciter un certain nombre de questions…!
Nadael · 7 avril 2016 à 16h06
Oh quel joli et indispensable album, je note!
Noukette · 12 septembre 2016 à 21h57
Il est précieux oui !