Ça ne fait pas beaucoup de bruit l’amour quand ça s’en va… ça s’étire parfois, ça prend son temps, comme si par miracle on pouvait encore tenter de réparer ce qui s’effrite… Dix ans ce n’est pas grand chose et pourtant. On a le temps de s’aimer grand, de s’aimer fort, de s’aimer mal, de s’aimer moins. On a le temps de voir les sentiments grandir, s’épanouir, s’effilocher, s’ankyloser. Dix ans, ça laisse encore la place à des centaines de possibles, des tas de portes ouvertes sur des tas d’avenirs, des tas de souvenirs à rafraichir aussi. Mais dix ans c’est parfois trop. Sophie a 35 ans, Louis 33. Dix ans qu’ils forment un « nous ». Dix ans où ils ont cheminé ensemble, main dans la main, côte à côté. C’est long dix ans…

Ça ne fait pas beaucoup de bruit l’amour quand ça s’en va… De l’amour fou à l’amour flou il n’y a parfois que quelques doutes distillés, quelques querelles inutiles, des silences qui s’installent et des tas de non-dits qui rongent. Sophie et Louis en sont là de leur histoire. Pas encore finie mais presque derrière eux. Et la vie, en grand, encore en point de mire….

L’amour, après égrène les instants d’une histoire qui se termine. Sans fracas. Presque en sourdine. Sophie et Louis changent, leurs sentiments aussi. Baptiste Sornin et Marie Baudet captent les derniers instants de cet amour qui s’est évanoui. Les petits riens du quotidien pas si anodins, tout ce qui est tu, rien ne leur échappe. Les visages des personnages sont anonymes, ni yeux, ni nez, ni bouches, comme si le moment de la séparation les figeait. Les visages ne bougent pas, n’expriment rien jusqu’au moment où une émotion plus forte que les autres apparait et bouleverse tout… Les scènes de vie du couple sont entrecoupées d’extraits de discours de Donald Trump sur la notion de fidélité, d’engagement, un discours qui fait étonnamment écho à ce que vit et ressent Sophie qui en réalise les sous-titres pour la télévision.  Un premier album décalé, un peu désespéré pour une autopsie d’un couple au goût doux amer. A découvrir !

Lire les premières planches sur le site de l’éditeur

L’amour, après de Marie Baudet et Baptiste Sornin
Éditions Rivages – Collection Rivages graphiques (Avril 2023)
112 p. / 20 € / ISBN : 978-2-7436-5971-4

Chez Moka


9 commentaires

Sandrine · 12 avril 2023 à 07h51

Hum, je sens que c’est le genre de BD qui met le blues…

Hilde · 12 avril 2023 à 15h13

Tout est possible en amour ! Je trouve que ça fait drôle ces visages figés !

eimelle · 12 avril 2023 à 15h44

les visages me bloquent un peu, mais pourquoi pas si ça fait sens!

Blandine · 15 avril 2023 à 08h21

Comme ta chronique est belle et sensible !

Mylene · 16 avril 2023 à 08h24

okiiiiiiiii, je note 😀

Caro · 19 avril 2023 à 16h52

Cela semble très original, tant le dessin que le propos, alors pourquoi pas ? Cela m’intrigue…

Fanny · 25 avril 2023 à 08h36

Ca me tente!

L’Amour, après – Baptiste Sornin & Marie Baudet – Moka – Au milieu des livres · 12 avril 2023 à 06h38

[…]                       Karine                                 Noukette                            […]

L’amour, après – Baptiste Sornin & Marie Baudet – Mes Pages Versicolores · 14 février 2024 à 09h43

[…] dessinée qui l’est tout autant et pour laquelle j’en attendais beaucoup plus.Moka et Noukette y ont trouvé leur compte […]

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *