Camille a la boule au ventre. A la veille de cette rentrée dans son nouveau collège au beau milieu de l’année scolaire, elle ne cesse de repenser à ses amis qu’elle a dû laisser derrière elle quand elle a déménagé. Ici, il va falloir tout réapprendre, tenter de se fondre dans la masse, faire semblant de ne pas voir les paires d’yeux rivés sur elle, la nouvelle si « différente ». Loin de la petite ville de Farjevol, l’arrivée à la capitale a tout du saut dans le vide. Camille est née sans bras. Si chez elle elle passait presque inaperçue, ici elle serait scrutée comme une bête de foire…

Quand Halis apprend l’arrivée dans sa classe d’une nouvelle élève en situation de handicap, il est d’abord presque soulagé. Pour un temps, l’attention des autres se détournerait peut-être de lui. Les railleries, les rires à peine étouffés et autres surnoms désagréables dont l’affuble Zac trouveraient peut-être une autre cible. Pourtant, droite sur ses jambes, Camille n’a pas l’air handicapée. Jusqu’à ce qu’elle retire son manteau avec les dents et se mette à écrire à l’aide de ses pieds. Camille subjugue, impressionne et attire les regards comme un aimant. Elle sait qu’elle est une curiosité mais elle ne se sent pas handicapée. Certaines choses lui sont impossibles, oui, mais il ne lui « manque » rien…

Halis aime penser qu’ils se ressemblent, Camille et lui. Tous les deux empêchés, bien que différents : il a du gras en trop, elle a des bras en moins. Pareils, et singuliers en même temps.

Camille ne veut plus s’enfermer dans sa coquille. Halis lui rêve de sortir enfin de la sienne et de s’affirmer face aux autres. D’oublier ses complexes ou en tous cas de commencer à apprendre à s’aimer. Camille lui donne un souffle nouveau. Solaire et déterminée, elle le bouscule avec ses grands yeux verts, sa détermination et son enthousiasme à toute épreuve. Rien de magique dans tous ça, Camille n’est pas une super-héroïne, mais elle a appris à faire de son handicap une force. Et autour d’elle, petit à petit, les regards changent.

Une très belle histoire d’amitié entre deux adolescents qui chacun à sa façon souffre de se sentir différent dans les yeux des autres. Leur rencontre est l’étincelle qu’ils attendaient sans le savoir. Une magnifique réécriture de Murène par Valentine Goby qu’il me reste à découvrir et je m’en réjouis ! Un roman à hauteur d’ado pour vaincre les préjugés et sauter les barrières. Il ne peut que faire écho.

Une très belle découverte partagée avec Jérôme, comme (presque) chaque mardi.

L’avis de Pépita

Éditions Thierry Magnier (Août 2020)

Collection Grands romans

176 p.

 

Prix : 11,50 €

ISBN : 979-10-352-0345-0

 

pepites_jeunesse


6 commentaires

Fanny · 8 décembre 2020 à 07h59

C’est marrant qu’elle reprenne le même thème mais en jeunesse. J’ai tellement aimé Murène 😍

Mylene · 9 décembre 2020 à 07h32

ça a l’air bien ça ! je note à l’occasion !!

Jérôme · 9 décembre 2020 à 12h29

Une belle histoire oui, il ne pouvait en être autrement avec Valentine Goby.

Alice · 9 décembre 2020 à 21h18

J’ai tout juste découvert Valentine Goby avec ce roman, après de nombreuses recommandations sur ces précédents, que j’ai maintenant très envie de découvrir également ! Elle a une très belle façon d’amener les choses je trouve.

krol · 11 décembre 2020 à 09h30

Ah mais c’est Murène ! Je note !

luocine · 14 décembre 2020 à 12h12

Je pense que ce roman peut plaire aux ados , et je le lirai avant de l’offrir, pour le plaisir

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