Mina, Adriana, Silvia… Trois prostituées italiennes retrouvées atrocement mutilées dans une cité balnéaire tranquille. La nouvelle affaire de Assane Diaye, dit « Nutella » et de Light, son acolyte, peut-être celui qui se rapproche le plus d’un ami si on n’est pas trop regardant. Difficile pourtant de trouver couple plus mal assorti. Nutella, plutôt sombre et énigmatique, semble avoir vécu mille vies, assommé par des souvenirs lourds à porter. Light, aussi léger et inconsistant que son surnom le laisse entendre, trimbale son corps imposant et son humour lourdingue sans se soucier le moins du monde de l’avis des autres. La force tranquille. L’éléphant dans un jeu de quilles…
Les brûlures. Ces plaies encore suintantes. Celles qu’on panse du mieux qu’on peut. Celles qu’on cache aux yeux des autres. Celles qui vous rappellent que vous êtes désespérément seul quoi que vous fassiez pour donner le change… Le nouvel album de Zidrou est traversé par cette recherche incessante de l’étincelle dans le regard de l’autre. Cette étincelle qui pourrait vous rappeler que oui, vous êtes vivant. Cette étincelle qui pourrait aussi mettre le feu aux poudres…
On s’en serait douté, l’enquête est finalement presque anecdotique. Ce qui compte, comme toujours chez Zidrou, c’est l’homme et ses failles, ses petits arrangements avec la réalité et la vie pour les rendre plus supportables. Et comme souvent chez Zidrou, l’étincelle justement vient de l’autre. La rencontre improbable. Peut-être providentielle. Celle d’une autre solitude qui rééquilibre la balance et d’un coup redonne du sens. Nutella rencontre Edith. Comme lui, elle nage pour oublier. Pour s’oublier. Elle sera son étincelle, même fugace.
Rien n’est donné d’emblée dans cet album. Il y a les apparences et ce qui se cache dessous si on gratte un peu. Zidrou n’aurait pu trouver meilleur comparse pour cet album que Laurent Bonneau, impérial pour donner du relief aux ambiances et aux silences qui s’installent. Son dessin est reconnaissable du premier coup d’œil. Déroutant, flou et pourtant très lisible, brutal ou d’une extrême douceur, pictural voire même cinématographique, il épouse à merveille les errements des personnages dans ce polar psychologique qui met l’accent sur les ambiances et les non-dits. J’aime !
L’avis de Jérôme
Éditions Bamboo (Mars 2019)
Collection Grand Angle
120 p.
Prix : 19,90 €
ISBN : 978-2-8189-6677-8
Chez Stephie
19 commentaires
Enna · 20 mars 2019 à 09h23
ce que tu dis et les dessins me tentent beaucoup!!
eimelle · 20 mars 2019 à 09h31
il me tente pas mal!
Faelys · 20 mars 2019 à 13h24
tiens, je note pour Zidrou, même si le dessin ne m’accroche pas au départ, le pitch est tentant.
Jérôme · 20 mars 2019 à 13h27
Rien n’est donné, non. Et au niveau de lm’interprétation, chacun peut y voir un peu ce qu’il veut, c’est ce que j’aime chez Zidrou.
Mylene · 20 mars 2019 à 14h26
okiiiiiiiiiii je note, obligé !!
sylire · 20 mars 2019 à 14h34
Je n’en ferai pas une priorité mais pourquoi pas s’il croise ma route.
Antigone · 20 mars 2019 à 14h58
Je suis très tentée !!
Sabine · 20 mars 2019 à 20h15
Le dessin est apparemment une pure merveille ! Je la veux !
gambadou · 20 mars 2019 à 21h42
Je sens que je vais aimer aussi
Nathalie · 21 mars 2019 à 07h18
Le dessin à l’air très particulier en effet. Je regarderai. Quand au talent de Zidrou, je ne me risquerai pas à parler de ça avec toi !! 😉 #LaFilleQuiTientàLaVie
Saxaoul · 21 mars 2019 à 11h27
Décidément, Zidrou est un auteur prolifique !
Brize · 21 mars 2019 à 20h33
Le dessin de Bonneau m’a emballée dans « Et il foula la terre avec légèreté » !
Amandine · 24 mars 2019 à 14h47
Zidrou! Of course!
Blandine · 25 mars 2019 à 08h07
Comment ne pas succomber?!? 😉
Karine · 27 mars 2019 à 02h08
Quels dessins prticuliers. L’histoire ne m’aurait pas tentée mais là, sérieusement, pourquoi pas!
Stephie · 28 mars 2019 à 14h42
Want it !
Fanny · 31 mars 2019 à 10h55
Outch, que ça a l’air sublime!
Caro · 8 avril 2019 à 17h10
Je compte bien l’essayer, mais ce n’est pas une priorité pour autant…
Alice · 8 avril 2019 à 22h28
Je dis oui oui oui ! Et avec Zidrou, je ne prends pas beaucoup de risques 😉