Angélique est une ado heureuse, bien dans sa peau et dans ses baskets. Pas de crise en vue, pas de prise de bec avec ses adorables parents, pas d’anicroche particulier avec son grand frère non plus. Il y a bien Charles le petit dernier surdoué qui parle comme un livre qui lui semble un poil de trop mais dans l’ensemble l’adolescence d’Angélique la bien-nommée est pareil à un long fleuve tranquille. Une seule ombre au tableau, sa mère si parfaite fume comme un pompier. C’est sa santé, certes, mais la tribu au complet fait barrage et tente de faire entrer Marie dans le droit chemin…
« Angélique est au courant du fait qu’elle est censée faire une crise d’adolescence. Mais elle ne la voit pas venir. »
Rien à signaler donc dans la petite vie parfaite d’Angélique. Jusqu’au jour où sa mère lui offre un cahier relié pour son anniversaire. Un carnet secret, voilà bien une idée saugrenue de sa mère, elle n’y aurait pas pensé. Qu’à cela ne tienne, sage et disciplinée, Angélique Sylvia Blanc, du haut de ses 15 ans, commence à raconter sa vie qui n’a à priori rien de passionnant. Vraiment…? Pourtant ce qu’elle se met subitement à y raconter n’a rien à voir avec l’adolescente parfaite qu’elle paraît être dans la « vraie » vie. L’Angélique qu’elle couche sur le papier a tout de sa version diabolique et débridée…
Un vrai plaisir de lecture que le dernier roman de Susie Morgenstern. J’y ai retrouvé sa plume ironique et mordante, sa fine connaissance du monde de l’adolescence et le talent si particulier qu’elle a pour croquer des personnages attachants. J’ai aimé cette peinture douce-amère de cette période trouble de l’adolescence, alors même que son personnage principal semble curieusement épargné par toute tentative de rébellion, du moins au départ. Les ficelles sont assez simples à démêler pour un lecteur adulte mais il y a fort à parier que les jeunes lecteurs se laisseront prendre au jeu. Angélique, ange ou démon ? Que doit-on réellement croire de ce qu’elle veut bien écrire dans son journal ?
Mention spéciale aux personnages secondaires qui gravitent autour d’Angélique : la mère parfaite et sa jumelle Mia, tante délurée et farouche adepte du célibat, la grand-mère plombier, le père d’un calme olympien, le grand frère philosophe et le petit Charles, petit génie de 5 ans absolument désarmant de naïveté et d’intelligence. Ils sont en grande partie le sel de cette histoire diablement sympathique même si peu crédible. A dévorer pour faire le plein de bonne humeur et à mettre entre toutes les mains adolescentes qui s’y reconnaitront sûrement.
Une pépite jeunesse pleine de pep’s que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi ou presque
Éditions École des Loisirs (Octobre 2016)
Collection Medium GF
144 p.
Prix : 12,80 €
ISBN : 978-2-211-23017-9
24/18
Challenge 3% rentrée littéraire catégorie « Touche à tout » réussi
chez Hérisson et Léa Touch Book
5 commentaires
Mo · 25 octobre 2016 à 10h42
Vous n’êtes pas tellement raccords avec Jérôme pour une fois.
Bon… pas tentée en fait. L’avis de Jérôme refroidit grandement mes ardeurs 😀
Léa Touch Book · 25 octobre 2016 à 10h46
Je sens que je vais craquer pour ce livre 🙂
cathulu1 · 25 octobre 2016 à 11h18
Il y aussi des bémols chez Jérôme mais je le lirai 🙂
Eva · 25 octobre 2016 à 11h52
j’aime beaucoup Susie Morgenstern, une de mes auteures préférés quand j’étais à l’école primaire et en début de collège! j’aimerais maintenant relire ses livres avec mon regard d’adulte …
Jerome · 25 octobre 2016 à 13h03
Pas très crédible, non. Mais très plaisant à lire, c’est incontestable, et ça suffit largement pour mettre ce roman entre les mains de nos ados.