« Quand j’étais petit,
en plus de ne pas être très grand,
je m’ennuyais énormément.
Pour me faire rêver,
papa me racontait comment était le monde,
quand il avait mon âge. »
Les roulades dans l’herbe fraiche. Les bouffées d’air pur. C’était avant tout ça. Quand papa était un petit garçon, comme lui. Aujourd’hui les brins d’herbe se font rares… Treize. Ils ne sont plus que treize à se faufiler, gauches et hésitants, entre les fissures du bitume. Qui peut dire combien il en restera la semaine prochaine ? Du vert, on n’en voit plus que dans les grands livres d’images, précieux témoins des jours d’avant. Quand il y avait encore des arbres, quand on entendait encore le vent s’engouffrer dans les branches…
Aujourd’hui, à perte de vue, du gris. Du triste et du morne. Sans goût ni saveur de bonheur… Des tours et des angles. Des labyrinthes de routes et des murs chagrin. Du laid…
Mais là, presque invisible, encore timide, un tout petit arbre qui pousse au pied d’un muret de pierre. Là, en plein cœur de la désolation de ce terrain vague abandonné, peut-être le dernier arbre. A l’emplacement même d’un futur immeuble de 247 étages. Il va falloir faire vite…
Une étincelle d’espoir dans un monde terne et sans vie. Une petite lueur, tremblotante mais bien vivante dans un monde béton où les rêves sont en berne. Demain… Ce n’est pas si loin si on on ne fait rien.
Un album percutant à hauteur d’enfant. Et l’adulte de se dire que c’est ce monde qu’on leur laisse…
Le dernier arbre est un album riche de possibles, un album où une pelle et un vélo peuvent devenir les meilleures armes pour tenter de contrer l’inéluctable… Sombre sans pour autant sombrer dans le pessimisme, il rappelle s’il en était encore besoin à quel point notre belle planète est fragile… A méditer et à partager en famille.
Lecture en tandem avec la douce Moka pour inaugurer cette nouvelle année au plus près des albums chers à mon cœur…
Éditions Frimoüsse (Octobre 2015)
Collection Maxi Boum
36 p.
Prix : 18,00 €
ISBN : 978-2-35241-251-9
17 commentaires
Sandrine · 16 janvier 2016 à 08h00
Comme un monde sans la nature doit être triste.
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h06
Affreusement triste oui…
Mokamilla · 16 janvier 2016 à 09h28
Parfait pour lancer la liste des lectures communes de 2016.
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h09
Idéal même ♥
lasardine · 16 janvier 2016 à 10h49
exactement ce qu’on aime, ici
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h22
Je ne suis pas étonnée ! 😉
Liberto Borges · 16 janvier 2016 à 16h05
Un texte simple et poétique pour un constat désolant: le béton laid, agressif, mort, poursuit son expansion au détriment de la nature vivante. Un album qu’on devrait lire dans les écoles de France, pour sensibiliser les nouvelles générations.
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h26
Je n’aurais pas dit mieux…!
franfran · 16 janvier 2016 à 20h39
Génial ! j’aime j’aime, je note évidemment, divines tentatrices que vous êtes 😉
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h29
On est comme ça nous, on va à la pêche aux jolis albums… ♥
jerome · 17 janvier 2016 à 08h28
Une thématique intéressante, on a toujours besoin de références sur le sujet 😉
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h33
Il est très réussi, très belle harmonie entre les mots d’Ingrid et les illustrations modernes de Guridi, une jolie trouvaille !
Violette · 17 janvier 2016 à 13h03
heureusement que tu es là, avec cette couverture, j’aurais passé mon chemin!
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h31
Moi j’ai foncé parce qu’il y avait écrit Ingrid Chabbert dessus 😉
manU · 18 janvier 2016 à 20h17
Je le note.
Noukette · 27 janvier 2016 à 23h32
😉
Challenge Albums 2016 Recap #3 [Titres] ⋆ Délivrer Des Livres · 9 juin 2016 à 08h49
[…] Le dernier arbre […]