Dans la classe, Loïc fait un peu figure d’extra-terrestre avec ses deux ans de retard. A l’écart, il se fait souvent remarquer par ses absences répétées quand il ne s’écroule pas littéralement de sommeil sur son bureau, ce qui a le don d’énerver son maître qui le menace de convoquer sa mère. Loïc sait bien lui qu’il y a peu de risques qu’elle se déplace jusqu’à l’école. Pour cela, il faudrait qu’elle quitte son peignoir et s’extirpe du canapé dans lequel elle passe ses journées affalée avec une bouteille… Depuis le décès brutal de son père, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, même si depuis quelque temps elle partage sa vie avec Roger. Roger… son beau-père… la source de tous ses soucis…
Depuis que Roger est rentré dans leurs vies, le quotidien de Loïc est devenu un enfer… Impossible pour lui de faire ses devoirs, d’avoir quelques minutes de répit ou de passer une nuit complète. Le soir, parfois jusqu’à tard dans la nuit, Roger l’appelle au garage et le sollicite pour l’aider dans ses magouilles. Des combines qui pourraient soit-disant les aider à sortir la tête de l’eau, des trafics qui pourraient aider sa mère à aller mieux. Tu parles…
Dans la classe, seule Flavie s’inquiète du comportement anormal de Loïc et cherche à en savoir plus…
Une belle idée que cette collection « Droits de l’enfant » accessible dès le plus jeune âge composée de courts romans permettant d’aborder les diverses thématiques de la Convention internationale des droits de l’enfant des Nations Unies du 20 novembre 1989.
Pour parler du travail forcé des enfants, l’auteur n’a pas choisi la facilité en situant son histoire à des centaines de kilomètres de chez nous. Ici, l’enfant en danger vit en France, dans un petit pavillon de banlieue, au sein d’une famille brinquebalante qui tente de joindre les deux bouts. Une famille dysfonctionnelle, rongée par la misère, l’alcool et les petites combines. Une famille qui ne joue plus son rôle de protection. Perdue dans sa douleur et les vapeurs d’alcool, la mère de Loïc n’a pas conscience de ce que vit son fils. Il est temps pour lui de dire NON et de prendre en mains son destin, même si pour cela il va devoir sortir de son silence et confier son mal-être et sa douleur à des oreilles prêtes à l’écouter.
Une pépite jeunesse qui aborde le sujet de la maltraitance et de la privation d’enfance simplement mais sans édulcorer le propos. Un texte idéal pour susciter la réflexion et parler des droits de l’enfant avec les petits lecteurs.
Une lecture que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi.
Éditions Oskar (Février 2018)
Collection Droits de l’enfant
77 p.
Prix : 7,95 €
ISBN : 979-10-214-0606-3
5 commentaires
Karine · 5 février 2019 à 03h17
Ça ressemble un peu trop à ce que je vis au bureau, ça… je pense que je vais rester sur mes « cas vécus » ces temps-ci… les joies de la coordination clinique.
Stephie · 5 février 2019 à 09h41
Super intéressant, je note !
Syl. · 5 février 2019 à 10h45
J’ai envie de pleurer car je sais que c’est la réalité. Heureusement que la fin est heureuse ! alors je ne dis pas non.
jerome · 8 février 2019 à 13h16
µUne belle idée de collection, oui. Et un chouette petit texte parfait pour les jeunes lecteurs.
Moka · 24 février 2019 à 13h40
Un titre qui ferait écho à ma dernière lecture BD Petite Maman…