Raconte-moi ce que tu n’as jamais oublié, pour que je ne l’oublie jamais, moi non plus, et que je le raconte, plus tard, à ma petite fille, à mes deux petits garçons, et puis aux autres enfants, blonds, bruns, châtains, roux, bouclés, frisés, crépus, jaunes, blancs ou noirs de peau, partout, dans toutes les écoles.

Qu’ils sachent.

Pour que cela ne recommence pas. Pour que plus aucun autre enfant n’éprouve jamais plus le même chagrin que toi. Oui, raconte-moi, maman.

Jo Hoestlandt a toujours aimé que sa mère lui raconte des histoires. Certaines, plus que d’autres, sont restées gravées. L’ont guidée. Ont veillé sur elle… Ce sont ces histoires qui ont fait d’elle ce qu’elle est devenue. Ces histoires qui plus tard lui ont donné l’envie d’en raconter à son tour. Pour voir briller des yeux, faire naître l’émotion, semer des petites graines…

Le prix d’Évelyne raconte un épisode de l’enfance de sa mère. Une histoire comme une petite pierre, un petit bout d’elle, un fil qui se tisse entre hier et aujourd’hui et qui à sa façon a influé sa façon d’appréhender la vie et l’écriture.

Le papa d’Évelyne était jamaïcain. Sur sa carte d’identité, il y avait écrit « Negro ». Amoureux fou de Philomène la serveuse bretonne, il l’épouse après la première guerre. Évelyne sera la seule petite fille aux cheveux crépus à l’école. Parce qu’elle se sentait différente dans les yeux des autres, Évelyne a fait en sorte de se faire aimer pour ce qu’elle était. Et ça a marché. Mais son prix de camaraderie remporté haut la main lui sera refusé par son institutrice. « On, non ! Pas toi ! tu n’es même pas d’origine française. »

En s’adressant à ses jeunes lecteurs, Jo Hoestlandt explique ce que cette histoire a insufflé en elle alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille : un certain esprit de révolte devant toute forme d’injustice et une volonté de dire le monde avec des mots. Un texte intime et personnel qui montre ton son talent à écrire « pour essayer de dire la vie ; les toutes petites et les grandes choses de la vie, et ce qu’on éprouve à les vivre, qu’on soit grand, qu’on soit petit. »

 

Une nouvelle pépite jeunesse que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi.

 

De Jo Hoestlandt sur le blog : GéantFourmidablePetite / Les NivuniconnusVue sur mer

Le site de l’auteure

Éditions du Pourquoi pas (Juin 2018)

56 p.

Illustrations de Léo Poisson

 

Prix : 9,50 €

ISBN : 979-10-92353-40-2

 

pepites_jeunesse


6 commentaires

Nathalie · 12 février 2019 à 07h22

Noté ! Au passage je note aussi l’éditeur que je ne pense pas connaître. ..

Bidib · 12 février 2019 à 08h09

je note 🙂

krol · 12 février 2019 à 20h53

C’est noté ! J’aime cette auteure jeunesse, je suis rarement déçue.

Lilymoods · 12 février 2019 à 20h55

Ta critique donne envie ! Quelle tranche d’âge ?

Jerome · 19 février 2019 à 16h42

Touchant, digne et pudique, du Jo Hoestlandt dans le texte quoi.

Moka · 24 février 2019 à 13h43

Oh mais comme ça m’a l’air beau…
Je vais commencer un de ses romans justement.

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