Plus le temps passe plus j’aime me lancer dans mes lectures sans trop en savoir. J’ai donc foncé tête baissée dans ce roman avec plein d’à-priori positifs qui titillaient fortement ma curiosité… La maison d’édition (gros gage de qualité…), la sélection de ce titre dans l’aventure de Mes premières 68, cette couverture et ce titre on ne peut plus déconcertants et l’avis presque en temps réel de Fanny qui avait débuté sa lecture avant moi et semblait complètement emballée. Quelques pages ont suffi pour me confirmer que j’étais tombée dans un sacré traquenard… ce genre de roman qui te sort de ta zone de confort, que tu ne lâches pas avant la dernière page et te donne souvent l’envie de reprendre ton souffle. Et ça, j’adore !
Il manque un mot dans la langue française, un mot pour qualifier les événements qui sont impossibles mais qui surviennent tout de même. Quelque chose de tellement inconcevable que, quand ça se produit, c’est comme si l’univers se fendait en deux, et vous vous retrouvez du mauvais côté, dans un monde presque pareil mais tout à fait différent.
Hippolyte a toujours préféré qu’on l’appelle H. Mais à part son prénom, rien de bien original dans la vie assez banale de cette jeune fille de 16 ans… Des parents séparés, une vie familiale qui se délite, des repères chamboulés et des tas de questions sans réponses. Son socle à Hippolyte, ce qui la tient debout, c’est sa garde rapprochée… Benji et Kouz, des potes, des frangins ou un savant mélange des deux. Il y a peut-être même de la place pour Lola la bizarre dans leur petit cercle de doux dingues…
Mais depuis quelques temps, la vie déjà bien compliquée d’Hippolyte semble littéralement basculer. Ou alors c’est sa mère qui bascule. Complètement. Il faut bien qu’il y ait une raison pour qu’elle se lève au beau milieu de la nuit et s’enferme des heures à la cave pour y faire on ne sait quoi. Il faut bien qu’il y ait une explication au fait qu’elle semble se laisser dépérir à vue d’œil et refuse de manger en compagnie de sa fille qu’elle s’obstine pourtant à gaver de viande saignante. Et pour quel motif une mère se mettrait soudainement à se précipiter sur sa fille… pour la mordre…? Tout ça au moment même où la vieille voisine qui vit seule disparait subitement sans laisser de trace…
Parfois il vous arrive des trucs monstrueux, et c’est pas votre faute. Parfois c’est la faute de personne.
Impossible d’étiqueter ce roman qui ne rentre dans aucune case…! Et il y a un vrai plaisir jouissif à avancer à l’aveugle dans cette histoire qui ne ressemble à aucune autre tout en utilisant à bon escient tous les ressorts d’un bon roman pour ados. Hippolyte et ses tourments d’adolescente, Hippolyte et sa difficulté à supporter la séparation de ses parents, Hippolyte et son éveil à l’amour et à la sexualité… mais aussi, en filigrane, une tension palpable dans cette relation mère-fille très particulière qui allie amour dévorant et sauvagerie bestiale. Rien que ça. Une tension que le lecteur ressent dans ses tripes, viscéralement, qui le fait avancer sur des œufs tout en dévorant littéralement les pages avec un plaisir un peu masochiste. C’est éprouvant, dérangeant, troublant, addictif et ça dit à merveille et de façon puissamment symbolique la force de l’amour maternel. Coup de cœur !
Une lecture que j’ai eu le plaisir de dévorer en compagnie de Fanny pour Mes 68 premières fois..!
Les avis de Folavril et #Céline
Éditions Sarbacane (Février 2020)
Collection Exprim’
274 p.
Prix : 16,00 €
ISBN : 978-2-37731-375-4
10 commentaires
Violette Doucettement · 28 février 2020 à 10h49
ah oui, carrément ! En tous cas, difficile d’oublier titre et couverture si le roman croise ma route…
Alex-Mot-à-Mots · 28 février 2020 à 11h43
Il me tente de plus en plus.
Héliéna · 28 février 2020 à 20h49
Je suis fan de ton billet, tu as tout dit 😍
Fanny · 28 février 2020 à 15h50
Quelle lecture… cette 4e de couverture qui ne dit rien grand chose du drame qui va se jouer, une héroine au prénom original et au caractère bien trempé.. j’ai adoré!
krol · 29 février 2020 à 11h50
Toi, tu aimes bien t’associer à d’autres pour nous donner envie de lire certains livres, hein ? Vilaine !
Amandine · 1 mars 2020 à 11h23
Ca donne terriblement envie de le dévorer!
Karine · 1 mars 2020 à 18h45
Oh, ça semble complètement bizarre… et on peut dire que tu sais donner envie.
Jérôme · 3 mars 2020 à 13h08
ça valait le coup de me faire une infidélité pour aller lire un roman jeunesse avec Fanny on dirait 😉
Vous avez fait une bonne pioche !
Caro · 4 mars 2020 à 14h38
Cette collection regorge de pépites, et celle-ci ne semble pas déroger à la règle !
Ogresse – Aylin Manço – Mes pages versicolores · 28 février 2020 à 00h10
[…] pour avoir d’autres avis c’est par ici avec Laure et Noukette avec lesquelles je partage la jolie aventure des Mes Premières 68 […]