Depuis que son grand frère a 18 ans, il passe toutes ses journées à la maison. Avant, Yaëlle ne le voyait que le soir quand il rentrait de sa journée en hôpital de jour. Maintenant, plus personne ne veut de lui. Majeur et handicapé mental ce n’est pas vraiment compatible…
Aux questions posées par ses copines sur ce grand frère qu’on ne voit jamais, Yaëlle a l’habitude de répondre en noyant le poisson. Jusqu’au jour où elle leur avoue que Pierrot est « différent », qu’il a trois ans dans sa tête, parfois moins. Jusqu’au jour où elle accepte de satisfaire leur curiosité en demandant à son frère de l’accompagner à l’école le lendemain. Il est si fier Pierrot aux côtés de sa sœur. Si fier, si heureux et si perdu aussi face à ces filles et toutes leurs questions. Des questions qui se transforment en moqueries que Pierrot ne peut supporter. Il s’enfuit en courant et se perd dans les rues de la ville. Alors qu’elle part à sa recherche, Pierrot rencontre la Dame dans son étrange château en carton…
Être différent, c’est vachement bien. Ça fait plaisir. Ça veut dire qu’il n’y en a pas deux comme moi.
Encore une belle découverte dans cette collection qui parle aux jeunes lecteurs du monde dans lequel ils vivent. Pierrot, le « chevalier en bois » et Yaëlle, la « petite princesse » sont unis par des liens très forts. Touchant de naïveté et de candeur enfantine, Pierrot trimballe son corps de grand ado et jette un regard innocent sur ces autres dont il est à la fois si loin et si proche. Un regard capable de changer une SDF en fée du bitume et un abris de fortune en forteresse, inconscient du drame qui a pu propulser cette ancienne maîtresse d’école à la rue…
Dans une narration croisée fort habile, Eric Sanvoisin nous livre les pensées de ses personnages à tour de rôle. Trois voix qui donnent à l’histoire une autre dimension et permettent un regard juste et touchant sur la différence. Un regard loin d’être naïf sur la misère sociale et le handicap. Un regard qui n’édulcore pas la réalité sous prétexte que le texte, simple et accessible, s’adresse à des jeunes lecteurs. Preuve en est, cette fin, logique mais pas si évidente, qui fait réfléchir sur les bonnes intentions qui nous animent…
Une pépite que je me fais un plaisir de partager avec Jérôme, comme chaque mardi, ou presque.
Les avis de Fanny, Nathalie, Thalie
Éditions Le Muscadier (Juin 2018)
Collection Rester Vivant
76 p.
Prix : 9,50 €
ISBN : 979-10-96935-06-2
12 commentaires
Jerome · 25 septembre 2018 à 12h40
Une belle trouvaille de plus pour cet éditeur jeunesse dont on ne parle pas assez !
Noukette · 25 septembre 2018 à 19h24
Mais nous on en parle… et on va continuer à le faire tant cette collection regorge de pépites ! 🙂
Alex-Mot-à-Mots · 25 septembre 2018 à 14h18
Bon sang, mais ! Tu as changé le design de ton blog….
Noukette · 25 septembre 2018 à 19h23
Effectivement 😉 Suite au piratage que j’ai subi, il a fallu changer de thème et reprendre entièrement le blog, d’où ce relooking qui pour l’instant me plait beaucoup !
Alex-Mot-à-Mots · 27 septembre 2018 à 13h33
Quel boulot de tout reprendre. Mais ça donne un coup de jeune.
Noukette · 27 septembre 2018 à 23h09
Oui, ça aère un peu tout ça 😉
Nathalie · 25 septembre 2018 à 16h45
Un petit roman très touchant et qui parle de sujets pas forcement « faciles » ! Merci pour le partage.
Noukette · 25 septembre 2018 à 19h22
Un joli texte chez un éditeur qui fait des choix intelligents ! Jamais déçue 🙂
gambadou · 25 septembre 2018 à 21h15
J’aime beaucoup cette collection
Noukette · 27 septembre 2018 à 23h10
Oui, elle propose vraiment des titres de qualité !
Cristina · 25 septembre 2018 à 21h46
Voilà comment me convaincre ! 🙂
Noukette · 27 septembre 2018 à 23h09
Tu m’en vois ravie !