« Sur la banquette du bus qui te ramène chez toi, tu fermes les poings. Tu serres autant que tu peux. Tu essaies d’éviter d’avoir à te pencher sur tes émotions. Ce n’est pas facile. »
Un récit tendu de la première à la dernière ligne. Le « Tu » nous saisit et ne nous lâche plus. Dans la peau de Blaise, le lecteur prend sa colère en plein visage. Elle gronde la colère, dans les tripes qui se tordent, dans les poings qui se ferment et anticipent les coups à venir, dans les muscles qui se tendent, dans la bagarre qui couve…
« Ba-Ba-Bam ». Trois coups dans le ventre. La signature de Blaise. « Ba-Ba-Bam ». Pour que se dissipe la rage, pour que s’évapore durant quelques minutes l’angoisse qui étreint et la douleur qui ronge. Une soupape. Une respiration. Illusoire…
Au collège, on redoute Blaise, son regard qui ne lâche rien, ses poings qui frappent au hasard. Elle est là la violence, prête à surgir. Quand le collège ne veut plus de lui, c’est en ville qu’il fera parler sa hargne. Invincible et craint le jour, Blaise redevient une victime dans ses cauchemars, poursuivi par des ombres menaçantes qui ne le laissent pas en paix…
Court, féroce, tourmenté, le récit de Benjamin Desmares nous capture dès les premières lignes. Prisonnier de sa colère, empêtré dans cette rage viscérale qui l’empêche de grandir droit, Blaise souffre et nous avec lui. L’écriture est au plus près des sentiments de l’adolescent, de son errance. Une écriture de l’urgence qui bouscule et laisse des traces…
Une pépite jeunesse qui ne laissera personne indifférent que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi ou presque
Éditions du Rouergue (Janvier 2017)
Collection DoAdo noir
77 p.
Prix : 8,70 €
ISBN : 978-2-8126-1199-5
8 commentaires
Stephie · 24 janvier 2017 à 07h50
J’ai l’impression que c’est un titre à donner d’urgence à nos gros durs !
Moka · 24 janvier 2017 à 08h18
En haut de ma PAL. Reçu récemment… Je le commence bientôt.
framboise · 24 janvier 2017 à 10h05
Bien bien bien, voilà qui changera et à partager avec ma petite terreur héhé
Bisous copine <3
Jerome · 24 janvier 2017 à 12h39
Un court roman nerveux et tendu à l’atmosphère vraiment particulière. Efficace et drôlement bien fichu.
Saxaoul · 24 janvier 2017 à 14h15
L’écriture à la deuxième personne semble bien adaptée à ce roman.
Alex-Mot-à-Mots · 26 janvier 2017 à 13h47
Reste plus qu’à convaincre les gros durs de le lire.
Laure · 5 février 2017 à 22h14
Je lis peu de jeunesse, mais ce roman semble marquant.
Livres – Benjamin Desmares · 10 février 2019 à 19h23
[…] Celle d’Aliasnoukette […]