Je garde un bon souvenir de ma découverte des Petites victoires, récit autobiographique dans lequel Yvon Roy évoque de façon pudique et sensible la relation toute particulière qui le lie à son petit garçon autiste. Une histoire toute simple et un témoignage fort qui reste en mémoire. Un dessin sobre sans être naïf, doux, expressif et joyeux, idéal pour faire passer les émotions et raconter cette belle histoire d’amour entre un père et son fils. Dans Graines de bandits, l’auteur revient à nouveau sur un épisode personnel de sa vie. Flashback sur son enfance au Canada dans les années 70.

Les grands espaces. C’est ici que son père voulait vivre. Fuir la ville et s’installer à la campagne. Une grande maison avec vue imprenable sur un paysage à couper le souffle, il s’y voyait déjà. Mais les rêves parfois tournent court. Des travaux qui prennent du retard, l’obligation de trouver un plan B, le provisoire qui devient un quotidien qui dure. A la maison, le moral est dans les chaussettes, le petit paradis bien loin, la réalité morose. Les sourires s’effacent, les rancœurs grandissent, l’amour entre les deux parents s’étiole. Le père se réfugie dans la religion et décide de scolariser ses fils à la maison. La mère s’éteint et sombre dans la colère, la tristesse et une violence sourde.

Loin de tout ça, les deux frangins eux, se construisent un monde. Des champs, des bois, tout un territoire à découvrir. Un terrain de jeux grandeur nature où il seront trappeurs, explorateurs, aventuriers, chercheurs d’or… enfants tout simplement.. Ici, ils s’inventent une autre vie. Ici, ils deviennent ceux qu’ils veulent.

La vie, c’est quand même souvent la guerre. Ça tombe bien, j’ai souvent envie de taper. De tout fracasser. C’est comme un feu en moi.

Un retour aux belles années de l’enfance, teintées d’insouciance et de naïveté même et surtout quand l’univers familial doucement se disloque. Yvon Roy a le ton juste pour évoquer ses moments où rien ne se passe et où tout s’invente, où l’imaginaire prend le dessus quand la réalité se révèle anxiogène. Savoir prendre le large, s’évader par le jeu pour occulter les moments sombres. Rien ne dit que ça ira mieux mais l’avenir ouvre ses portes.

Un récit tendre et cruel, comme la vie. Mais malgré tout, bien malgré moi, impossible de m’attacher à ces gamins. C’est frais, léger juste ce qu’il faut mais l’ensemble manque de consistance. On aimerait en savoir plus. Combler les vides. Aller au delà du récit finalement assez anecdotique de cette enfance douce-amère. Une lecture plaisante et souvent émouvante qui laisse malgré tout un goût de trop peu…

L’avis de Cuné

Éditions Rue de Sèvres (Août 2019)

166 p.

 

Prix : 18,00 €

ISBN : 978-2-36981-101-5 

 

By Hérisson

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21 commentaires

Fanny · 4 septembre 2019 à 06h38

Oh dommage ! Mais si je la croise en bibliothèque, j’y jetterai quand même un œil 😉

Cristie · 4 septembre 2019 à 07h43

J’avais beaucoup aimé Les petites victoires et je lirai volontiers celui-ci malgré le trop peu.

Stephie · 4 septembre 2019 à 08h12

Comme j’avais aimé Les petites victoires, je me laisserai quand même tenter, je pense. Comme ça, on pourra comparer nos avis.

Enna · 4 septembre 2019 à 08h35

Tu m’intrigues… comme toi j’ai aimé Les petites victoires alors malgré ta reserve, si je le croise, je me ferai mon opinion car tu me tentes aussi pas mal!

Blandine · 4 septembre 2019 à 09h02

C’est vrai qu’il avait mis « la barre haut » avec les petites victoires. Je lirai tout de même cet album qui je le croise.

eimelle · 4 septembre 2019 à 09h27

je lirai donc plutôt les petites victoires pour découvrir cet auteur!

Azilis · 4 septembre 2019 à 09h35

Forcément il me tente !

Violette · 4 septembre 2019 à 10h04

zut pour le petit bémol. Je viens tout juste de lire Petites victoires justement…

Saxaoul · 4 septembre 2019 à 11h11

Je me laisserai peut-être tenter quand même si je croise sa route… Mais ce n’est pas vraiment le genre de livre dont j’ai envie en ce moment !

Amandine · 4 septembre 2019 à 11h56

Je n’ai pas encore lu les Petites Victoires, j’ai un train de retard on dirait!

Madame · 4 septembre 2019 à 15h29

Ma lecture pour la semaine prochaine, je suis « triste » car j’ai adoré les petites victoires et je reviens du Canada alors j’ai envie de grands espaces…

krol · 4 septembre 2019 à 18h36

A trop écrire et dessiner des moments autobiographiques, on en peut en perdre le fil d’une histoire un peu plus dense.

Sandrine(SD49) · 4 septembre 2019 à 19h17

Je note car j’avais eu un coup de coeur pour Les petites victoires !

Mylene · 5 septembre 2019 à 07h36

ma lecture de la semaine prochaine 🙂

Jérôme · 5 septembre 2019 à 13h57

Le problème de l’anecdotique c’est que ça s’oublie vite.

Nathalie · 5 septembre 2019 à 19h19

Mince… Dommage. Le premier était effectivement très chouette.

Nathalie · 5 septembre 2019 à 21h11

Ayé !! J’ai fini mon tour… Et j’en ai encore noté 6… A lire absolument, sans compter celles que je feuillèterai à l’occasion !!

Bouma · 6 septembre 2019 à 14h10

je l’ai a la maison et espère être plus enthousiasmée que toi

PatiVore · 8 septembre 2019 à 19h57

Bonsoir Noukette, désolée, j’ai oublié de donner mon lien :'(
https://pativore.wordpress.com/2019/09/04/hana-no-breath-de-caly/
Bonne nouvelle semaine et bonnes lectures BD !

Bidib · 20 décembre 2019 à 13h18

ah ! ça me rassure. Je me disais « j’ai un cœur de pierre pour ne pas m’attacher aux héros » mais apparemment je ne suis pas la seule. J’ai trouvé la BD agréable mais ça n’a pas résonné en moi comme Les petites victoires qui m’avait beaucoup touché au delà du témoignage sur l’autisme. Ici je n’ai pas éprouve de grandes émotions, je n’ai pas eu empathie pour les personnages

Hana no Breath de Caly – PatiVore · 8 septembre 2019 à 19h55

[…] mets ces deux mangas dans La BD de la semaine. Plus de BD de la semaine chez Noukette ; par contre je ne suis pas listée car j’ai oublié de donner mon lien […]

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