Il y a longtemps qu’elle s’est retirée. Trop malade. Trop abîmée. La mer est morte et ce sont les hommes qui l’ont tuée. Eux si égoïstes et si plein d’optimisme qu’ils n’ont pas vu qu’il était trop tard pour la sauver. Sans l’eau des mers et des océans asséchés, le monde exsangue survit tant bien que mal dans un environnement aride et stérile qui n’a plus grand chose à offrir. Un juste retour des choses…

Mais la mer fantôme est encore là, et pas seulement dans le souvenir des hommes. Elle revient les hanter, elle et tous les animaux marins morts avec elle. Elle laisse éclater sa colère et crie son désir de revanche dans un Paris en ruines qui n’a pas les armes pour arrêter sa fureur. Quand les marées mortes déferlent, elles emmènent avec elles requins, baleines, tortues, cachalots et méduses qui se repaissent des âmes humaines.

Les fantômes tentent de nous dire quelque chose…

Quelques hommes tentent malgré tout de survivre. Vent debout, les musiciens de l’Opéra Garnier sortent leurs instruments à chaque marée pour endiguer la violence de la mer. Avec l’espoir, peut-être, de récupérer les âmes volées… Mais il y a cet homme, survivant solitaire que rien ne semble atteindre et cette femme étrange qui semble apprivoiser les méduses. Qui sait quel pourrait être leur pouvoir sur cette baleine blanche sur qui tous les espoirs reposent…

Étrange et captivant cet univers de fin du monde. C’est à la fois hypnotique et poétique. On déambule dans un Paris fantomatique, asséché, vide de vie. La mer est là mais on ne la voit pas. Dévastatrice, elle vole les âmes de ceux qui l’ont fait disparaitre, inlassablement… La symbolique est très forte, les échos forcément nombreux. Aurélie Wellenstein développe dans cette histoire inédite l’univers qu’elle avait mis en place dans son roman Mers mortes. Olivier Boiscommun donne corps à l’invisible, la mer absente, la douleur des animaux fantômes qui prennent leur revanche. Les dessins à l’aquarelle, en couleur directe, sont magnifiques. Une profondeur, une vraie lumière… Fascinant !

La baleine blanche des mers mortes de Aurélie Wellenstein et Olivier Boiscommun
Éditions Drakoo (Septembre 2021)
56 p. / 15,90 / ISBN : 978-2-490735-70-9

BD de la semaine saumonD’autres bulles à découvrir chez…

   

                         Eimelle                                        Gambadou                                       Nath

 

   

                         Itzamna                                       Mylène                                        Blandine

 

   

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                          Caro                                            PatiVore                                    Hilde


10 commentaires

Natiora · 17 novembre 2021 à 07h57

Une thématique qui ne peut pas laisser indifférent. Les planches sont belles et l’histoire m’intéresse, je note.

eimelle · 17 novembre 2021 à 09h33

des thèmes importants, et le graphisme me plait beaucoup!

Blandine · 17 novembre 2021 à 12h14

Waouh! Rien qu’à te lire, je suis conquise!

Nathalie · 17 novembre 2021 à 15h36

J’avais beaucoup aimé le roman ! Je la lirai, c’est sûr.
J’ai fini mon tour et noté encore plusieurs BD !! Heureusement qu’il y a les bibliothèques, mon porte-monnaie n’y survivrait pas… 😉

Hilde · 17 novembre 2021 à 15h37

Un sujet triste et effrayant mais tu me donnes envie de découvrir cette BD. Les dessins me plaisent beaucoup.

gambadou · 17 novembre 2021 à 22h02

Quelle lumière effectivement !

Itzamna · 18 novembre 2021 à 07h50

Les illustrations de cette Baleine blanche sont magnifiques ! Merci du conseil.

Mylene · 21 novembre 2021 à 07h04

j’avais adoré le roman et je devais recevoir cette BD sauf qu’elle a du se perdre quelque part… mais je pense que je vais l’acheter sous peu !!

Caro · 23 novembre 2021 à 22h07

Pas franchement tentée… à voir en bibliothèque certainement…

L’épouvantable peur d’Épiphanie Frayeur, Le temps perdu #2 – Le Livroblog · 17 novembre 2021 à 10h27

[…] chez Noukette pour buller cette semaine […]

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