Un éternel recommencement. Parfois Léa aimerait avoir une vie normale, un brin de stabilité, des repères rassurants auxquels se raccrocher. Elle doit pourtant suivre le mouvement, au gré des nombreuses mutations de sa mère, se recréer des habitudes, se faire sans arrêt des nouveaux amis tout en essayant de garder le contact avec les anciens. Mais cette rentrée est différente. Léa entre en seconde, son nouveau lycée est immense et elle s’y sent toute petite. Autour d’elle, les amitiés sont solides, tissées depuis des années, pas facile de se faire une place dans ce petit monde qui tournait très bien sans elle et ne l’attendait pas.

Seul, tu n’existes pas, tu ne vaux rien.

Mais on commence à s’intéresser à elle. Ses talents sur le terrain de basket ne passent pas inaperçus, et petit à petit, ses camarades de classe se rapprochent d’elle. Pas n’importe lesquels. Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort, ceux qui font leurs propres règles. Léa intègre le groupe, rassurée de ne plus être seule, protégée par l’aura des meneurs. Elle n’a pas d’autre choix que de les suivre, c’est du moins ce qu’elle croit. Mais le groupe a les dents longues. Leur cible,  Monsieur Fauchon, un professeur d’histoire-géographie peu autoritaire dont ils se moquent ouvertement. Les adolescents n’ont aucune limite. Pire, Léa est même à l’initiative d’un compte Instagram pour y relayer photos et autres vidéos dégradantes prises à son insu. La machine s’emballe…

Est-ce moi qui n’ai aucun courage, à quel point faut-il être lâche pour ne pas réagir devant des faits qui nous révoltent, simplement pour se faire aimer des autres ?

S’intégrer au groupe, suivre aveuglément ses règles ou s’exposer au risque d’être stigmatisée et de se retrouver seule…? Léa, la gentille, la discrète, a fait son choix. Elle n’a rien contre Monsieur Fauchon, elle a même de la peine pour lui, mais son besoin d’appartenir à la bande est le plus fort. Même si la bande se change en meute et qu’il est trop tard pour reculer…

Adèle Tariel avance ses pions de manière impeccable. Sur l’échiquier, il y a ceux qui portent l’assaut, ceux qui observent en silence, ceux qui se retrouvent acculés. C’est un jeu de bluff, d’esbroufe. L’effet de groupe galvanise, pousse à aller à chaque fois un peu plus loin pour un public toujours plus avide. Trop loin. Le récit est court, intense et plonge le lecteur dans la tête de Léa vite dépassée par l’ampleur du phénomène dont elle est en partie responsable. Sujet intéressant que celui du harcèlement d’un professeur par ses élèves,  L’histoire n’en est que plus édifiante…

Une très bonne pioche pour cette dernière pépite jeunesse partagée avec Jérôme avant la trêve estivale.

#loup

#teamlameute

#vousêtespasprêts

Les avis de #Céline, Marion Utéza, Nadège

La meute de Adèle Tariel
Éditions Magnard jeunesse – Collection Presto (Mars 2021)

92 p. / 5,90 € / ISBN : 978-2-210-97260-5 


3 commentaires

gambadou · 30 juin 2021 à 18h38

Pas l’air facile ce roman ! Je viens de commencer une série sur Arte qui s’appelle la meute aussi !

krol · 3 juillet 2021 à 12h43

Ouah ouh ! Le thème est casse-gueule, mais s’il est bien traité, c’est intéressant.

Jérôme · 23 juillet 2021 à 15h40

Faire de l’enseignant le harcelé est une idée qui sort des sentiers battus, c’est vraiment bien mené en plus.

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *