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C’est d’abord la couverture qui m’a attirée vers ce roman graphique dont je n’avais jamais entendu parler auparavant et dont je ne connaissais pas non plus l’auteur, qui pourtant a l’air d’être une figure du genre. Je l’ai d’abord feuilleté et j’ai tout de suite été séduite par le dessin de Will Eisner utilisant toute la palette du gris de tel sorte qu’on se croirait face à des croquis tout justes ébauchés au crayon à papier. Et puis j’ai aimé d’emblée le sujet de cette bande dessinée très différente de ce que je peux lire habituellement : Will Eisner s’inspire de sa propre enfance dans le quartier juif de Brooklyn des années 30 et nous livre quatre récits mettant en scène les membres de sa famille ou ses voisins, des petites anecdotes du quotidien qui sous la plume de l’auteur se transforment en petits miracles…

 

« Défendre l’existence des miracles n’est pas chose facile.

On y croit ou pas.

Moi, j’y crois. »

 

Ne vous y trompez pas : le personnage principal de toutes ces histoires, c’est la rue, la vie d’un quartier. Il s’en passe des choses, tout le monde se connaît, on s’observe, de bloc en bloc. Sous les yeux du lecteur, les rues de New York révèlent tous leurs secrets et fourmillent de petits détails. Quatre histoires de longueur variable, mettant en scène des personnages à priori banals.

Il y a d’abord celle de l’oncle Amos, pauvre mais digne, mi escroc mi mendiant. Un jour, il parvient habilement à se faire prêter une grosse somme d’argent par son cousin Irving, riche directeur d’un magasin. De manipulations en subtiles tractations, l’oncle Amos parvient à s’en sortir mais provoquera du même coup la ruine de celui qui lui avait tendu la main au départ. Fierté et dignité, voilà les valeurs auxquelles croit l’oncle Amos…, du moins c’est ce qu’il ne cesse de répéter. La morale sera sauve, on finit toujours par retomber par où on a pêché…

La deuxième histoire est très courte. Deux cousins se promènent en territoire ennemi, entendez par là un « bloc » qui n’est pas leur quartier, ce qui n’est pas du goût des jeunes dont c’est le territoire. Ils décident de lui jouer un tour : le cousin Mersh devra choisir à l’aveugle un papier dans un chapeau ; s’il choisit le papier où est marqué « coupable », il se fera caser la figure, dans le cas contraire, on lui fichera la paix… Évidemment, « coupable » est écrit sur les deux papiers, qui sera le plus malin ?

La troisième histoire est la plus longue et c’est aussi celle que j’ai préféré. Un jour, un jeune homme apparaît dans le quartier, personne ne le connaît… Aux questions qu’on lui pose, il répond par un charabia incompréhensible, quelle est donc cette langue ? Que cherche ce jeune garçon ? Errant dans les rues, dormant dehors, le garçon intrigue, provoque la pitié des uns, les questions des autres. Quoiqu’il en soit, sa présence ne laisse personne indifférent ou insensible. Miss Melba prend l’enfant sauvage sous son aile, lui trouve un toit et se met en tête de connaître son histoire. Elle vient le voir chaque jour, lui lit des livres, lui apprend à parler et petit à petit l’apprivoise. La présence du jeune garçon dans le quartier est-elle liée à tous ces évènements heureux qui se passent alors ? Est-il à l’origine de ces petits miracles ?  Ce garçon est spécial, miss Melba décide de mener l’enquête…

La dernière histoire met en scène Marvin et Reba. Marvin est le fils de madame Fegel, il est infirme. Reba est la fille de madame Grepps, elle est sourde et muette. Les deux mamans se mettent en tête de marier leurs enfants, qui s’occupera d’eux quand elles ne seront plus là ?  Et puis il y a cette bague de fiançailles, cette bague porte-bonheur un peu magique. Le couple est heureux jusqu’au jour où miraculeusement Reba retrouve l’ouïe et la parole. Les mois passant, Reba sort de plus en plus, s’amuse, danse… sans son mari. Petit à petit, les choses changent et Reba finit par rendre sa bague à Marvin. Ce qui arrivera par la suite est plutôt inattendu…

 

Ces histoires courtes sont très agréables à lire, ce sont des histoires d’enfance au fort pouvoir nostalgique. Le graphisme est très réussi, les dessins sont un vrai plaisir pour les yeux. Toutefois, ces nouvelles ne sont pas un coup de coeur. Peut-être est-ce ce petit côté moralisateur présent dans chaque histoire qui m’a gêné, mais j’avoue que je m’attendais à ressentir plus d’émotions. J’ai souri, oui, mais si j’ai été séduite par l’ambiance douce de ces histoires, elles ne m’ont pas transportée plus que ça. Je pense que je m’attendais à un contenu différent au vu du titre du recueil, ceci explique peut-être cela !

 

Éditions Delcourt (Avril 2001)

Réédition

111 p.

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© Eisner / Delcourt

 

C’était ma BD du mercredi!

Chez Mango et chez les autres !

 

palseches

Participation au challenge Pal sèches

organisé par Mo’ la fée

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Catégories : Bande dessinée

20 commentaires

Commentaire n°1 posté par Hathaway · 23 février 2011 à 17h28

C’est vrai que ces tons de gris sont très agréables à l’œil. l’histoire m’attire aussi, j’ai noté !

    Noukette · 23 février 2011 à 17h30

    Je pense que ça pourrait effectivement te plaire ! 😉 Les dessins sont très beaux je trouve !

Commentaire n°2 posté par mango · 23 février 2011 à 18h37

Dommage que ce soit des nouvelles parce qu’autrement je pense que ça pourrait me plaire!

    Noukette · 23 février 2011 à 22h24

    Ce n’est pas ce qui m’a gêné mais je peux comprendre tes réticences !

Commentaire n°3 posté par keisha · 24 février 2011 à 09h46

Ah mais Eisner, c’est de l’excellent! Continue à le découvrir!

    Noukette · 24 février 2011 à 13h49

    J’y compte bien ! 😉

Commentaire n°4 posté par Mo' · 24 février 2011 à 12h20

je ne l’avais pas sur ma liste celui-là… il s’ajoute aux albums d’Eisner que je voudrais découvrir. Il a beaucoup écrit sur New-York et ses habitants. Il me semble qu’il y a une intégrale qui réunit toutes ses productions sur ce thème (je vais quand même allez vérifier l’info car je crois que je dis une énorme bêtises ^^)

    Noukette · 24 février 2011 à 13h49

    Toi, dire des bêtise ? Mais non ! 😉 Je compte bien découvrir d’autres albums de ce monsieur en tous cas ! 😉

Commentaire n°5 posté par yoshi73 · 24 février 2011 à 17h38

Je comprends que la couverture t’ait attirée!

    Noukette · 25 février 2011 à 16h47

    Elle est belle hein ? Les illustrations à l’intéreiur ne sont pas mal non plus…! 😉

Commentaire n°6 posté par Violette · 24 février 2011 à 20h30

pareil, je peux te comprendre. Pour moi, il y a un décalage entre couverture (très attrayante) et planches. Dommage.

    Noukette · 25 février 2011 à 16h48

    Pas tant que ça en fait… Les illustrations sont très belles, fines et assez subtiles en fait !

Commentaire n°7 posté par Emily · 24 février 2011 à 21h09

Ca a l’air très intéressant ! Je ne connais pas du tout cet auteur. J’ai très envie de le découvrir.

    Noukette · 25 février 2011 à 17h03

    Il semblerait que le reste de son oeuvre vaille le coup d’oeil ! Je tacherai de trouver d’autres titres de lui pour poursuivre ma découverte !

Commentaire n°8 posté par Axl · 25 février 2011 à 18h22

Je confirme : Eisner est un maître du genre. C’est même LE maître à en croire certain, il faut dire aussi qu’il est le premier a avoir publier un graphic novel, terme devenu très à la mode depuis (et récupéré par un paquet de gens voulant faire intelligent)Le fait qu’il ait enseigné la bande dessinée joue aussi à asseoir sa réputation. Si ça t’intéresse, sa théorie se retrouve dans un livre qui s’intitule « L’art séquentiel ». Faut pas avoir peur, c’est de la théorie mais c’est fort bien pensé puisqu’il théorise la bande dessinée en se servant de la bande dessinée au lieu du texte.Ch’uis pas sûre que je suis très clair sur ce coups là…Par contre, je pense que je me suis laissée emporter par mon enthousiasme 😀
Perso, il m’a fallu du temps pour me faire à son trait mais maintenant je le retrouve avec plaisir

    Noukette · 27 février 2011 à 23h38

    Ne modère pas ton enthousiasme, au contraire ! Merci pour toutes ces infos ! Je vais poursuivre ma découverte de cet auteur en tous cas !

Commentaire n°9 posté par Lilibook · 28 février 2011 à 22h01

originale la 1ère BD

    Noukette · 2 mars 2011 à 14h11

    Toutes les nouvelles sont assez particulières en fait ! 😉

Commentaire n°10 posté par Manu · 7 mars 2011 à 20h37

J’ai adoré La trilogie new yorkaise. Je note aussi ce titre.

    Noukette · 8 mars 2011 à 00h25

    J’ai vu la trilogie à la bibli mais je n’ai pas eu envie de l’emprunter. J’essayerai le tome 1 à l’occasion. Par contre, j’ai emprunté autre chose de lui, preuve que j’ai envie de continuer de découvrir son univers !

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