Un an après le premier tome, voici donc la fin du diptyque de David François et Régis Hautière…
Sacha, le jeune immigré ukrainien, prend ses marques dans cette ville tentaculaire qui continue de le fasciner autant qu’elle ne l’effraie. Gourmande, New-York l’indomptable n’en finit pas de s’étendre et de tutoyer le ciel. De chantier en chantier, Sacha l’équilibriste voit la vie d’en haut. Sous ses yeux, la « ville monstre » – vivante, vibrante, mouvante – se métamorphose et prend ses aises, quitte à broyer des vies et à écraser les indésirables qui croyaient encore au rêve américain. Des travailleurs qui petit à petit se réveillent, prêts à faire entendre leur voix…
Mais Sacha n’a rien a perdre, du moins le croit-il… Toujours en cheville avec Tonio le mafieux, il trempe dans des histoires louches dont il ne détient pas toujours les clés. Peut-être un peu moins crédule et naïf, il continue de se tenir en retrait pour ne pas trop se mouiller. Mais il y a les sœurs Magda et Lena. Magnétiques. Diablement attirantes… Une obsession qui pourrait bien le mener à sa perte…
Fascinante plongée dans un New-York exsangue qui peine à se relever de la crise de 29. Un New-York où deux mondes s’affrontent et se télescopent, creusant un peu plus chaque jour le fossé qui les séparent. Une ville en effervescence où les truands de tous bords étendent leur toile et profitent des moindres failles pour gagner toujours plus d’argent. Quitte à entraîner dans leur sillage des êtres moins aguerris… Au milieu de toute cette agitation, Sacha creuse sa propre tombe. Lentement, le piège se referme et l’issue, tragique, semble inéluctable…
Au scénario, Régis Hautière est impérial. Subtilement, il conte la descente aux enfers de son héros, ne lui laissant aucune porte de sortie. En déroulant le fil de l’histoire d’amour impossible, le scénariste dresse le portrait d’un homme au pied du mur. Impuissant, le lecteur assiste à sa chute programmée, englouti par la « ville monstre »…
Au dessin, David François étonne. Le New-York qui nait sous ses pinceaux est sombre et inquiétant, insaisissable et même effrayant. Le trait semble s’être relâché, esquissant des visages plus flous, accentuant le coté en perpétuelle mouvance de la ville de tous les fantasmes. Certaines planches, vertigineuses, sont à couper le souffle. Une ambiance lourde et pesante dans lequel le lecteur ne peut que s’enliser, comme hypnotisé…
Une sublime partition jouée avec talent par un duo talentueux qui s’accorde à merveille. Une lecture que j’ai pris grand plaisir à partager avec Jérôme.
Des mêmes auteurs sur le blog : De briques et de sang
Éditions Casterman (Mai 2016)
54 p.
Prix : 13,95 €
ISBN : 978-2-203-10081-7
C’était ma BD de la semaine…
…aujourd’hui chez moi !
La BD de la semaine c’est aussi chez…
Jérôme Stephie Jacques Nathalie
Sabine Maël Bouma
Caro Mo’ Charlotte Hélène
Sita
16 commentaires
sabine · 18 mai 2016 à 05h19
Message pour @lasardine, à défaut de parvenir à laisser un commentaire sur ton blog, je voulais te remercier pour ton partage. cela fait un long moment que j’ai envie de découvrir cette série, tu confirmes mon élan.
lasardine · 19 mai 2016 à 08h46
je ne comprends pas ce problème… mais on parviens quand même à communiquer hihi! merci Noukette!
Mo · 18 mai 2016 à 06h57
Le second tome a l’air de bien prendre ses aises ! Je me rappelle encore de ce personnage lorsqu’il débarquait à New York et pour qui les opportunités (bonnes et mauvaises) se présentaient à sa porte sans trop qu’il en mesure les tenants et les aboutissants. J’ai l’impression, en te lisant, que la ville est devenu le personnage principal et qu’on ressent davantage le fait qu’il soit un pion
Stephie · 18 mai 2016 à 07h09
Si le diptyque est complet, je vais peut-être m’y intéresser alors 🙂
Sandrine · 18 mai 2016 à 07h27
Au cours de mon débat à Saint-Malo, Régis Hautière a parlé de cette série puisque le thème était « Mes Amériques ». Pour le débat, il était question d’Alvin puisqu’il était présent avec Renaud Dillies, mais il est clair que cette série collait aussi pour lui dans le thème. Il faut que je la lise aussi tant ses univers sont riches.
Hélène · 18 mai 2016 à 07h55
Hautière bien sûr ! Je dois plonger plus avant dans cet univers..; Coup de coeur pour moi pour http://www.lecturissime.com/2016/05/va-a-une-saison-aux-tuamotu-de-benjamin-flao-et-troubs.html
une vraie merveille !
jacques · 18 mai 2016 à 09h08
Merci Noukette,
J’ai hate de lire ce T2. Tu me donnes très envie.
Framboise · 18 mai 2016 à 10h04
Yep je veux !
bisous <3
(ce commentaire ne sert donc à rien sauf à te coller tout un tas de bizzzzzzzzzzzz !)
Alex-Mot-à-Mots · 18 mai 2016 à 10h12
Un univers qu’il faut que je découvre.
bouma · 18 mai 2016 à 11h23
j’avais très envie de lire le tome 1 la première fois que tu en as parlé. du coup je vais pouvoir me faire l’histoire complète d’un seul coup 🙂
Jerome · 18 mai 2016 à 12h07
Un beau diptyque ! En même temps c’était couru d’avance avec un tel duo d’auteurs 😉
sabine · 18 mai 2016 à 20h22
Impossible de résister à un Haut!ère !
lasardine · 19 mai 2016 à 08h48
très envie de lire cette suite, mais je reprendrai peut-être le T1 histoire d’enchaîner et me plonger dans l’ensemble 😉
merci pour l’accueil!
Marion · 29 mai 2016 à 09h03
Voilà je vais pouvoir m’acheter les deux tomes !
Fatherland (Bunjevac) – Bar à BD · 18 mai 2016 à 06h46
[…] autres participation pour la BD de la semaine sont chez Noukette […]
Deplasma • Joshua Cotter – Sorcelleries · 18 mai 2016 à 08h11
[…] chroniques des autres participants de « la BD de la semaine » sur le blog de Noukette […]