Judith a 15 ans et une boule de colère qui la ronge. Ça enfle, ça la remplit. Parfois même ça explose, quand elle ne choisit pas de se murer dans le silence face à son père qui détient peut-être les réponses à ces questions qu’elle n’ose même plus poser…
Judith a 15 ans et le mal de mère. Une mère qu’elle ne connait pas, à peine une ombre, tout juste une idée. Une mère fantôme qui a disparu à sa naissance, la laissant seule avec son père qui a fait de son mieux pour combler les vides. Beaucoup d’amour, une complicité sans failles quand il n’était que le seul pilier sur lequel s’appuyer. Mais Judith a grandi, le manque aussi. Elle tangue, vacille. S’en prend à la terre entière. Fait payer à son père le secret qui entoure l’absence de sa mère et sa propre naissance…
Judith a 15 ans et il est temps qu’elle apprenne qui elle est et d’où elle vient. Les réponses à ses questions se trouvent peut-être outre-Atlantique, dans « la ville [qui] ne dort jamais, dopée au pouls de ses millions de rêveurs. » Sur les traces d’Holden Caulfield, Judith lève peu à peu les voiles de son passé…
Avec une grande justesse, Ingrid Chabbert prête sa voix à une héroïne qui s’apprête à écrire enfin sa propre histoire. Même si ça fait mal, même si ça tiraille en dedans, Judith prend les rênes de sa vie et va au devant des réponses qu’elle espère depuis si longtemps. D’espoirs en désillusions, l’auteure entrouvre des portes, pousse son héroïne à grandir sans pour autant lui tenir la main. Judith a fait le premier pas, à elle de continuer à avancer sur la route qu’elle aura commencé à tracer, seule… Un premier roman jeunesse riche de possibles qui confirme tout le talent d’Ingrid Chabbert.
Une pépite tout en nuances que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi ou presque.
« La saveur particulière de cette journée restera gravée dans sa mémoire. Elle aurait aimé pouvoir la raconter tout de suite à Alia. Lui parler de son amour pour New York, lui parler de John Kerry, ce beau brun qu’elle n’aurait pu rencontrer nulle part ailleurs.
Elle se hâte et grimace de douleur tandis que les lanières de ses sandales enserrent la peau de ses pieds fatigués. Elle a laissé un petit bout d’elle, sur un coin de pelouse de Central Park. Comme on se décharge d’une valise trop lourde à porter. Ou d’un chapitre de l’enfance qui se ferme définitivement. Point final. Tournez la page. Tout à écrire et réécrire. Tout à inventer… »
Éditions du mercredi (Février 2017)
114 p.
Prix : 12,80 €
ISBN : 979-10-93433-24-0
7 commentaires
Luocine · 28 mars 2017 à 06h08
C’est plus rare comme situation. En général c’est le père qui s’enfuit. Le manque doit être difficile à combler.
framboise · 28 mars 2017 à 08h20
« Un premier roman jeunesse riche de possibles » uhhh ça me plait !
Nadège · 28 mars 2017 à 11h14
Un beau premier roman! Et moi, j’aimerais bien connaître la suite de l’histoire…
Alex-Mot-à-Mots · 28 mars 2017 à 13h54
J’aime bien vos deux voix (avec Jérôme) sur les pépites jeunesse.
Jerome · 28 mars 2017 à 14h35
J’espère qu’on la retrouvera cette petite Judith, j’aimerais la voir grandir encore un peu.
Blandine · 29 mars 2017 à 08h06
Le thème me plaît et ton article donne envie! Je vais aller découvrir celui de Jérôme mais le titre est déjà noté 😉
Océane · 29 mars 2017 à 21h44
Toi aussi tu as un avis « motivant » sur ce roman. La délicatesse qui semble s’en dégager me tente assez (j’essaie de trouver des lectures adolescentes à partager avec mon fils, pour en parler ensuite ensemble).
Je note ce titre avec plaisir.