Kililana song – Benjamin Flao

Une fois de plus, j’ai fait confiance à mes copains du mercredi…

Suite à leurs louanges je me suis offert cet album les yeux fermés, sans même le feuilleter… Il faut dire que la couverture à elle seule est déjà une invitation au voyage, un voyage qui va nous emmener loin, en Afrique de l’est, aux confins du Kenya et de l’Erythrée, dans l’archipel de Lamu…

Dès les premières planches, le lecteur en prend plein les yeux. Déluge de couleurs, avalanche de sensations, le dessin explose les cadres et nous offre de somptueuses cartes postales. Magique !

Et puis il y a ce petit bonhomme, Naïm, onze ans qui déboule à toute vitesse dans les rues de la ville. Il m’a tout de suite plu. Son bagou, sa débrouillardise, son culot… Un sacré  personnage ! Si Naïm court, c’est pour échapper à Hassan, son grand frère, qui tente désespérément de le ramener sur les bancs de l’école coranique. Tout ce que Naïm veut fuir… Le dressage, les coups de canne, très peu pour lui ! Heureusement, la ville est son terrain de jeu, il lui est facile de lui fausser compagnie, du moins pour quelque temps. Réfugié sur les toits de la ville, Naïm savoure sa liberté et observe le vie qui grouille en contrebas… A seize heures, il se précipite chez le vieux Nacuda pour lui vendre du Qat frais, sorte de drogue locale, un petit business comme un autre pour tenter de gagner quelques pièces.

Jusqu’au soir, Naïm continue de errer comme un gamin des rues et croise la route de nombreux personnages dont on devine qu’ils vont prendre de l’importance dans la suite de l’histoire : le capitaine Günter, forcé de rester à terre pour une sombre histoire de trafic, Jahid, qui aime un peu trop les filles, Suzy la prostituée qui « soulage » les expatriés français, quelques touristes allemands… et un vieux shaman qui prend soin d’un arbre sacré, un arbre menacé par des promoteurs immobiliers qui tentent de récupérer la terre de Kililana sur laquelle il est planté…

Pour tout vous dire, je me fiche de savoir ce que cet album dénonce, peu n’importent finalement les tristes facettes de l’Afrique qu’il nous révèle (fort bien d’ailleurs…) par petites touches. Évidemment, tout y est, ou presque, l’Afrique moderne côtoie l’Afrique des légendes, les malfrats de tous bords font leur beurre sur le dos des locaux, on survit plus qu’autre chose dans les rues de la ville… Mais Kililana song est avant tout un album de toute beauté qui se savoure avec les yeux, un album qu’on prend plaisir à déguster lentement. Je découvre seulement le dessin de Benjamin Flao, je suis complètement sous le charme !

Un diptyque qui s’annonce magique et envoûtant ! A quand la suite…?

Les avis de Jérôme, Yaneck, Yvan, Mo’, Choco, Oli’v… Celui de K.bd

Kililana song a obtenu

le prix Ouest-France/Quai des Bulles 2012

Éditions Futuropolis (Mars 2012)

128 p.

C’était ma  !

Chez Mango et chez les autres !

by Yaneck

18/20 

Et une nouvelle participation au challenge Petit Bac

chez Enna !

Catégorie Lieu…