Une caravane au milieu d’un camping désaffecté à l’enseigne défraichie. C’est là où vivent Pëppo, sa sœur Frida et ses jumeaux de treize mois. Avec le temps, la petite tribu s’est fait à l’absence de leurs parents partis tenter leur chance comme artistes sur des bateaux de croisière. Pilier brinquebalant de la famille, l’oncle Max et ses chemises à fleurs laisse ses neveux pousser comme ils veulent. Nostalgique de la belle époque du camping dans les années 80, quand les rares touristes s’y arrêtaient encore, il s’est vite résigné à voir sa petite affaire péricliter. Mais il y a Valdo, le chanteur argentin spécialiste du café-chaussette qui tire le diable par la queue, la vieille Mado et son sale caractère, les souvenirs et tout le reste. Suffisant pour s’accrocher au Tropical et y rester.

 

Cette vie hors-normes, Pëppo s’en accommode plutôt bien. Plus souvent sur la plage ou sur son surf que sur les bancs du lycée, il choisit les chemins de traverse et préfère vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie, chaparde ce qu’il peut pour améliorer l’ordinaire et prend la vie comme elle vient. Jusqu’à ce message de sa sœur qui sonne un réveil en fanfare. Frida est partie, elle reviendra un jour, mais quand… En attendant, elle lui confie Colette et Georges…

 

« Je l’ai déjà dit, je suis en bazar dans ma tête.

Et eux, Colette et Georges, je crois qu’ils me rangent. »

 

Une famille comme je les aime. Des êtres à vif, sans filtre, un peu fêlés par la vie. Une belle tribu de bras cassés, d’êtres un peu cabossés à laquelle on s’attache dès les premières pages. Comme dans Nos cœurs tordus, le casting est parfait. Pëppo bien sûr, ses rêves trop grands pour lui, ses envies de prendre le large, son cœur énorme… mais aussi tous les personnages secondaires qui ne le sont pas tant que ça. Des êtres qui se sont trouvés sans se chercher et n’imaginent pas qu’il puisse en être autrement. Un peu désaxés, complètement hors système, des marginaux qu’on montre du doigt pour leur vie qui sort un peu trop des clous. Entre eux, des liens si fort qu’ils se passent de mots…

 

Une belle histoire délicieusement surannée, un peu hors du temps, comme dans une bulle. On y planterait bien sa tente au Tropical, on s’y sent bien, on aimerait y rester, un peu comme Bibiche qui s’y sent enfin renaître… Un cocon tout doux bourré d’énergie positive qui fait un bien fou… vous auriez tort de vous en priver !

 

Une savoureuse pépite jeunesse que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi.

 

Le blog de Séverine Vidal

Éditions Bayard jeunesse (Juin 2018)

176 p.

 

Prix : 13,90 €

ISBN : 978-2-7470-9071-1

 

pepites_jeunesse


5 commentaires

Alex-Mot-à-Mots · 12 juin 2018 à 09h44

Des vacances avant les vacances ?

Fanny · 12 juin 2018 à 19h33

A lire pour aller mieux alors!

Marie-Claude · 12 juin 2018 à 23h38

Il est bien tentant, ce roman. Avec Séverine Vidal, on est toujours bien accompagné.
Tu peux me dire comment ça se fait que la couleur de la couverture est différente de celle de chez Jérôme?

vidal S · 12 juin 2018 à 23h47

un immense merci,
vous me comblez ce soir tous les deux !

jerome · 13 juin 2018 à 12h58

C’est vrai que l’on se sent un peu dans une bulle avec cette histoire, une bulle qui nous isole de la grisaille du quotidien et ça fait franchement du bien !

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