Waluk – Emilio Ruiz / Ana Mirallès

Il me fallait lire cet album à tout prix ! J’ai fait mieux, je me le suis offert ! La faute aux copains de la BD du mercredi… D’abord Jérôme qui il y a un mois déjà soulignait la sortie de cette BD jeunesse. Puis, coup sur coup, Choco et Emmyne en rajoutaient une couche. Non Choco, cet album jeunesse ne passera pas inaperçu, il ne DOIT pas passer inaperçu ! Et oui Emmyne, cette couverture gentillette ne rend pas justice à tout ce qu’on peut trouver dans cette petite pépite, je suis d’accord avec toi, la couverture espagnole lui correspond bien mieux.

Il reste que cet album est somptueux, admirablement bien construit, tout en émotions, tout en douceur… mais pas que !

Un ours polaire, ça ne se nourrit pas d’algues ni de poissons morts. Un ours polaire ça ne se nourrit pas non plus d’oeufs de canards… Mais Waluk n’a pas d’autres solutions pour survivre. Il est seul désormais, livré à lui-même, sa mère était allée chasser des phoques pour lui, il a attendu, en vain, elle n’est pas revenue… La faim le tiraille, c’est atroce cette sensation de vide dans l’estomac, Waluk n’a jamais connu ça auparavant. Le problème c’est que Waluk ne sait pas encore chasser, il est bien trop jeune…

Et puis Waluk croise la route d’Esquimo, un vieil ours fatigué et seul. Amaigri, presque aveugle, ayant presque perdu tout son flair, Esquimo peine à trouver de la nourriture même s’il n’a pas perdu le savoir-faire. Lui aussi est à la recherche de graisse de phoque ou de baleine. Peut-être qu’ensemble ils arriveront  à s’entraider ? Le vieux sage et le jeune ourson deviennent vite inséparables. Esquimo lui parle des humains et de l’ours légendaire Nanook, le plus grand, le plus fort, le plus intelligent de tous les ours, ours protecteur qui vit éternellement…

Mais il y a la réalité, terrible. Le réchauffement climatique fait rage, le tourisme « écolo-bonne-conscience » se développe. On vient voit tout ça de près, les ours, eux, se rapprochent de plus en plus des humains, là où il y a de la nourriture. Les scientifiques leur lancent parfois des sardines pour les observer de plus près. Waluk et Esquimo, eux, poursuivent leur route dans la toundra gelée, il y a encore tant à apprendre…

Il y aurait tant à dire sur ce magnifique album. Visuellement, c’est de toute beauté. Le dessin est précis et faussement naïf, les bouilles des ours sont parfaites de réalisme, et que dire de leurs expressions..! Les couleurs rendent à merveille l’atmosphère de ces lieux glacés devenus inhospitaliers. Tout n’y est pas si beau, l’homme apparaît dans toute sa laideur aussi même si ici les auteurs ne se transforment pas en donneurs de leçons…

Heureusement, on peut compter sur l’autre, celui qui aide, celui qui apprend, celui qui transmet les connaissances qu’il a accumulées depuis tant d’années. La relation qui unit Waluk au vieil Esquimo est belle et forte, un des atouts indéniables de cette BD qui en compte tant ! Car Waluk est aussi une histoire très drôle, en plus d’être touchante.

Si vous êtes encore à la recherche d’un cadeau à mettre sous le sapin, Waluk saura ravir les enfants dès 8 ans, voire plus jeunes avec accompagnement : mon loupinou de 6 ans a adoré et s’est offusqué que la banquise devienne une poubelle… Cerise sur le gâteau, Waluk fait partie des 20 albums jeunesse nominés pour les festival d’Angoulême 2012, ils ne se sont pas trompés, on a affaire ici à un petit bijou !

Choco, Emmyne, Jérôme (Lire pour le plaisir) sont plus que conquis ! (Mais ça, vous le savez déjà !)

  © Ruiz/Mirallès/Delcourt

Éditions Delcourt (Novembre 2011)

47 p.

C’était ma !

Chez Mango et chez les autres !

by Yaneck

18/20

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