« J’ai dix ans. Je suis la fille de ma maman et de mon papa. Jusque là, rien de plus normal, vous allez me dire ! Mais laissez-moi continuer et vous verrez que, dans cette histoire, RIEN n’est normal. J’ai dix ans, donc, et un matin, alors que j’étais comme tous les matins en train de prendre mon petit-déjeuner, assise entre mes parents, le ciel m’est tombé sur la tête. En fait, c’est plutôt un avion qui m’est tombé sur le sommet du crâne. Un avion qui allait atterrir vingt jours plus tard, avec dedans, MON FRÈRE ! Mon frère… Moi qui suis fille unique depuis toujours. »
Une bombe. A l’âge de 10 ans, Vicky découvre qu’elle a un frère. Un frère dont personne n’a jugé bon de lui parler. Un frère que son père a eu il y a trente ans avec une femme qui n’est pas sa mère et dont il n’a eu que très peu de nouvelles jusqu’ici. Un fils qu’il n’a pas vu grandir….
Dans quelques temps, il sera ici, chez elle. Une arrivée vécue comme un évènement par ses parents qui se mettent en quatre pour accueillir cet invité inattendu et inespéré. A la maison, c’est le branle-bas de combat, on ne parle que de ça. Et on s’attend à ce qu’elle aussi y mette du sien, en prêtant notamment sa chambre à son grand frère qui ne vient pas seul : Sébastien débarque du Sénégal pour enfin faire la connaissance de ce père dont il a été privé… avec sa femme, Fatou, et sa toute petite fille, Aya. Pour Vicky, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Non seulement personne ne se préoccupe de ses sentiments à l’annonce de l’existence de ce frère secret mais en plus elle va devoir abandonner son confort et s’installer dans le bureau de son père sans sourciller. Mais le pire est à venir. A l’arrivée de Sébastien, son père devient méconnaissable et Vicky a l’horrible impression de ne plus exister à ses yeux…
« … j’allais vite m’enfermer dans ma « chambre » et, rien qu’en regardant cette pièce où on m’avait collée, sans mes affaires, sans mon petit univers à moi, ça bouillait de nouveau à l’intérieur. Tout remontait. Le secret de papa, ces si longues années de silence, son indifférence à mon égard, maintenant que son fils était près de lui. Ses côtés « trop ». Trop gentil, trop prévenant, trop attentif… Et évidemment, la façon dont j’étais soudainement devenue transparente. »
Avec beaucoup de finesse, Sandrine Beau se met dans la peau d’une jeune adolescente qui voit son monde s’effondrer en découvrant que son père a eu une vie avant elle. Qu’il a aimé une autre femme que sa mère. Qu’il a eu un enfant. Et qu’elle n’est plus la seule… Assaillie par des sentiments contradictoires, Vicky oscille entre colère, jalousie, sentiment de trahison et cruelle sensation d’abandon. Tout en étant forcée d’admettre que Sébastien et sa petite famille ne sont en rien responsables de cette situation. D’ailleurs, Fatou est adorable, la petite Aya est à croquer et son frère, cet inconnu, fait tout pour se rapprocher d’elle…
Un roman qui sonne juste, qui sait se faire tendre et drôle, et une jeune héroïne à laquelle les jeunes lecteurs n’auront aucun mal à s’attacher. Bonne pioche !
Nouvelle pépite jeunesse que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi ou presque. De Sandrine Beau, nous avions aussi lu et aimé l’indispensable La porte de la salle de bains…
Les avis de Blandine, Fanny, Pépita
Éditions ‘Alice (Septembre 2016)
Collection Deuzio
78 p.
Prix : 12,00 €
ISBN : 978-2-87426-297-5
31/18
Challenge 3% rentrée littéraire catégorie « Touche à tout »
chez Hérisson et Léa Touch Book
9 commentaires
Blandine (Vivrelivre) · 29 novembre 2016 à 07h13
Un très bon roman jeunesse sur la famille et ses « petits » secrets, et leur impact.
ps: merci pour le partage 😉
Stephie · 29 novembre 2016 à 07h58
Super envie de lire ça, je note. Merci ma chewwwie 🙂
framboise · 29 novembre 2016 à 08h31
oh le teaser de fou ! J’ai envie d’en savoir plus moa :-p
fanny · 29 novembre 2016 à 13h05
Inutile de dire que je l’ai adoré, tu le sais déjà ! Je crois que je suis toujours séduite par les livres de Sandrine Beau.
Jerome · 29 novembre 2016 à 13h07
Un monde qui s’effondre, oui. Le problème majeur de cette histoire c’est quand même le manque de communication, non ? En tout cas c’est un texte qui sonne très juste.
luocine · 29 novembre 2016 à 20h26
j’ai lu le billet de Jérôme et encore une fois vous vous rejoignez ;
gambadou · 30 novembre 2016 à 22h07
Beaucoup aimé « la porte de la salle de bain », je note donc celui-là.
Nadine · 1 décembre 2016 à 00h45
Pas si facile de ne plus se savoir aussi seul et « unique ». Même si on reste toujours unique aux yeux de nos parents, les enfants souffrent beaucoup de l’arrivée d’un frère ou d’une sœur, même trente ans après.
Tiens je ne savais pas que c’était l’auteur de « La porte de la sale de bain ». Il est à découvrir il me semble ce bel auteur…
Merci pour ce beau billet Noukette
Sophie Hérisson · 1 décembre 2016 à 18h36
Oh mais il a l’air chouette ce titre !