« Tu sais, l’amour est une chose fragile et insaisissable… Un jour elle est là, comme un poney qui galope dans l’enclos des jours heureux, et puis un jour, pof, elle a disparu, elle s’est échappée et s’est fait écraser par une voiture de location sur la piste d’aéroport de la vie…
Alors le poney n’existe plus, on croit qu’il est encore là parce qu’il survit dans nos cœurs, mais en réalité il est mort, son âme s’est envolée vers l’arc-en-ciel de l’indifférence, tu comprends ?… »
Sandrine aime Henri et Henri aime Sandrine. Henri travaille toute la journée dans une start-up aux obscurs desseins pendant que Sandrine l’attend tranquillement dans leur immense maison sans enfants. Sandrine voue un véritable culte à Henri grâce à qui « la vie est une suite de surprises renouvelée chaque jour ». Henri est beau, Henri est grand, Henri est riche…. Jusqu’à ce que le destin facétieux mette sous les yeux chastes de la femme au foyer désœuvrée le corps musclé et le visage d’ange de Michel, rockeur torturé et ultra engagé, livreur de Speed macédoine pour arrondir ses fins de mois. Et c’est le coup de foudre…
« Tout à coup, Sandrine sentit tous ses sens s’enflammer tel un incendie se propageant dans la forêt de son corps. Le regard de cet homme, noir comme une nuit sans lune, la magnétisait tel un aimant dont elle ne pouvait se détacher. »
La suite est un enchaînement de soleils radieux, de feux d’artifice et de lâchers de paillettes scintillantes. Le beau livreur sonne chaque soir à la porte, Henri se nourrit exclusivement de macédoine et les amoureux transis démarrent une idylle secrète, fusionnelle et exaltante, loin de la banalité du quotidien, des samedis passés au super U, des lave-vaisselles à vider et des pâtes qui collent. Des rendez-vous volés, des animaux qui copulent allègrement sous leurs yeux, des confessions intimes. Le bonheur XXL. L’amour, le vrai. Et si l’amour c’était aimer ?
Oh mes aïeux comme j’ai ri, mais comme j’ai ri !!! J’en ai encore la mâchoire endolorie tant mes zygomatiques ont été mis à rude épreuve, c’est dire ! Prenez un vieil Harlequin vintage de votre grand-tante, mixez le tout avec les romans-photos kitchissimes dont raffolait votre mamie Huguette et que (avouez…!) vous adoriez lui piquer en cachette, parsemez le tout de comparaisons ô combien inspirées (Jean-Pierre François, sort de ce corps…!)… et vous obtenez un OVNI absolument désopilant à la sauce Fabcaro ! Un Fabcaro à son meilleur, totalement absurde, absolument foutraque, complètement hors des clous, qui s’amuse à piétiner joyeusement les références cu-cultes des romans à l’eau de rose tout en faisant un clin d’œil appuyé aux romans-photos typiques des années 80. Le point de départ d’une grosse poilade qui risque bien de vous faire perdre toute crédibilité en public…!
Nouveau coup de génie pour l’auteur de Zaï zaï zaï zaï ! Narration délirante, décalage hilarant entre l’image et les dialogues, apartés délicieusement fous, parodie poussée à l’extrême… cet album est un véritable remède contre la « tristitude » ambiante ! J’en ai déjà lu quelques morceaux choisis à mes enfants attirés par mes rires discrets (la relève mes amis, la relève !) et à l’heure où j’écris ces lignes, je l’ai déjà lu 3 fois. Je ne m’en remets pas !! Album de l’année les bulleurs, foncez !!
Et un mega coup de cœur que je partage avec Jérôme.
Allez, un p’tit dernier pour la route, vous avez 4 heures 😉
« Je vais écrire pour elle la plus belle chanson d’amour qui ait jamais existé…
Car en réalité, l’art n’est-il pas le meilleur exutoire qui soit ? Le baume au coeur, l’élixir qui redonne vie, le pansement qui cicatrise ? L’acte de création n’est-il pas au fond la seule pulsion capable d’égaler celle d’aimer et, par la même, être le seul remède à la blessure d’amour ? Car enfin l’amour et l’art ne sont-ils pas deux frères siamois nés d’une même matrice divine ? »
Éditions 6 pieds sous terre (Novembre 2017)
Collection Monotrème
56 p.
Prix : 12,00 €
ISBN : 978-2-35212-135-0
… chez Stephie
2 commentaires
syl. · 10 décembre 2017 à 20h45
Je l’ai acheté pour Noël ! Je l’ai feuilleté avant de l’empaqueter. Je riais de vous imaginer le nez entre les pages !
keisha · 11 décembre 2017 à 09h03
En effet les commentaires précédents ont été détruits, gloups. Sache que j’ai demandé ce livre à la bibli (mêem pas honte)