Il y a fort à parier que vous allez beaucoup entendre parler de ce premier roman dans les jours à venir. Il y a même fort à parier que vous savez tous déjà de quoi il parle. Vous êtes pourtant bien loin du compte…
Rentrée de janvier oblige, des tas de nouveautés se retrouvent sur les tables des libraires, comme chaque année, certains d’entre eux auront les honneurs de critiques et sortiront leur épingle du jeu. Dans la forêt arrive chez nous précédé d’excellentes critiques et il y a de quoi. Publié il y a plus de 20 ans aux États-Unis, adapté au cinéma, il est enfin traduit en France. Et il fera assurément partie de ces romans qui laisseront leur empreinte, tant dans les chiffres de ventes que dans l’esprit des lecteurs…
J’ai détesté La route où je m’étais ennuyée ferme. Depuis, j’ai eu un énorme coup de cœur pour Enola Game ou plus récemment Station Eleven. On ne peut donc pas dire que je sois une habituée des romans post-apocalyptiques. Et c’est sûrement pour cette raison que j’ai été aussi embarquée par Dans la forêt (publié dans la collection Nature Writing d’ailleurs, ce qui n’est pas anodin). Peu importent les circonstances et les explications de ce nouveau monde et de la disparition de l’ancien, seules comptent ces deux sœurs et les nouvelles règles qu’elles vont instaurer pour garder intacte leur part d’humanité. Comme elles, le lecteur ne sait rien de ce qui se passe au dehors. C’est par le biais du journal tenu par Nell que l’on entre dans leur intimité…
Nell et Eva ont toujours vécu coupées du monde. Pas d’école, des parents un peu artistes sur les bords qui les ont éduquées dans un esprit de totale liberté, une maison éloignée de la ville. Désormais seules et livrées à elles-mêmes (dans des circonstances que je vous laisse découvrir…), elles se raccrochent à leurs passions pour ne pas devenir folles. La lecture et les études pour l’une, la danse à corps perdu pour l’autre. Et la vie, faite de rituels rassurants, s’organise. Mais ça ne suffira pas. La forêt, si proche, effrayante et tentaculaire, sera peut-être le dernier des refuges…
« Petit à petit, la forêt que je parcours devient mienne, non parce que je la possède, mais parce que je finis par la connaître. Je la vois différemment maintenant. Je commence à saisir sa diversité – dans la forme des feuilles, l’organisation des pétales, le million de nuances de vert. Je commence à comprendre sa logique et à percevoir son mystère. »
J’ai été soufflée par la force de ce texte qui touche à l’essentiel. Il est fait de silences, de toutes ces choses que l’on quitte, de celles que l’on apprend petit à petit à apprivoiser, de ces peurs qui font grandir un peu trop vite. Il est fait de ces notes de musique que l’on n’entend plus, de ces mots que l’on persiste à apprendre pour ne pas perdre pied, de ces lumières qui ne brillent plus mais qu’on continue d’imaginer. Il est fait de ces rêves qui permettent d’espérer encore. Il est fait d’amour, d’intimité et de don de soi…
Et puis il y a la forêt, impériale, qui donne lieu à de sublimes descriptions. C’est en elle que tout se joue, que tout renaît et c’est ce que j’ai trouvé de plus fascinant. C’est une lecture animale, brute, au plus proche de la terre. C’est une lecture visuelle, saisissante de réalisme. C’est un premier roman que l’on ressent au plus profond de ses tripes et qui remue, beaucoup, beaucoup… Coup de cœur !
Les avis unanimes de Cuné, Eva, Laure, Léa Touch Book, Virginie
Éditions Gallmeister (Janvier 2017)
Collection Nature Writing
300 p.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josette Chicheportiche
Prix : 23,50 €
ISBN : 978-2-35178-142-5
Millésime 2017, chez Laure !
30 commentaires
Virginie · 12 janvier 2017 à 07h11
Un bouquin super bon ! même pour quelqu’un comme moi qui ne lit jamais de trucs post-apocalyptiques !
keisha · 12 janvier 2017 à 07h28
La pression monte! (et on découvre que finalement plein de lecteurs n’ont pas tellement aimé La route!)
Hélène · 12 janvier 2017 à 08h01
Je suis comme toi, les récits post- apocalyptiques heu….. Mais bon, tu sembles enthousiaste !
Kathel · 12 janvier 2017 à 09h57
Mais si on a adoré La route, est-ce qu’on peut aimer ce roman ? 😉
Au Fil des Plumes · 12 janvier 2017 à 10h24
La façon dont tu en parles donne vraiment envie!
gambadou · 12 janvier 2017 à 10h40
Noté !
Emma · 12 janvier 2017 à 10h46
Tu as l’air super emballée, bon je vais attendre d’en lire plus sur les blogs 🙂
Aifelle · 12 janvier 2017 à 11h19
En une semaine, je l’ai déjà beaucoup vu ce roman et comme dit Keisha, la tension monte ! je l’ai demandé à ma bibli 🙂
Une ribambelle · 12 janvier 2017 à 11h41
Je ne suis pas branchée post-apocalyptique….mais du coup j’hésite vu l’enthousiasme qu’il soulève.
luocine · 12 janvier 2017 à 11h52
et un blog de plus convaincu je commence à m e re que je tarde un peu à me mettre à cette lecture .
Alex-Mot-à-Mots · 12 janvier 2017 à 14h13
J’avais beaucoup aimé La route. Vais-je aimer celui-ci ?
Marie-Claude · 12 janvier 2017 à 14h42
Je dois patienter au 5 fév. pour mettre la main dessus. Les désavantage de vivre si loin de la France!
Je gage pour le coup de coeur à venir!
dasola · 12 janvier 2017 à 22h40
Bonsoir Noukette, j’avais aussi détesté La route: c’est livre cauchemardesque. En revanche, je note celui-ci. Je n’ai lu que du positif. Bonne soirée.
A_girl_from_earth · 12 janvier 2017 à 23h58
Je ne dirais pas que j’adore ce genre de récits, mais je peux apprécier. En fait, ça dépend comment c’est traité. Il faut une certaine originalité sinon ça tourne toujours un peu autour des mêmes thèmes, survie, menaces, etc… Ce que je trouve intéressant dans ces récits, c’est la réorganisation nécessaire, l’adaptation à un nouvel environnement, et l’évolution des rapports entre les personnages. J’ai fini il y a peu Station Eleven, je garde un oeil sur celui-ci mais ce ne sera probablement pas pour tout de suite, pour souffler un peu de ce type de contexte.:-)
Moka · 13 janvier 2017 à 11h26
Je ne suis pas lectrice de ce genre de romans mais…J’ai envie de découvrir Station Eleven et ce roman-là.
Dès que je termine mes « priorités du moment », je me lance !
Jerome · 13 janvier 2017 à 12h59
C’est marrant, je n’est pas tout à fait la même lecture que toi. J’ai beaucoup aimé mais j’y ai aussi (et surtout) vu un livre très engagé sur pas mal de thèmes différents. Ce n’est pas que du « bête » nature writing 😉
Didi · 13 janvier 2017 à 13h36
Coucou,
je crois bien qu’il est proposé à la prochaine Masse critique chez Babelio mercredi prochain.
Je tenterais ma chance !
Bisous
lucie · 13 janvier 2017 à 18h24
tu me donnes envie. Tu m’as rappelé aussi ce coup de coeur qu’a été Enola Game pour lequel je n’ai paradoxalement pas réussi à écrire un billet…
manU · 13 janvier 2017 à 21h46
Il me le faut !
lorouge · 13 janvier 2017 à 22h32
Je me suis jetée dessus lors de ma visite de ce soir à ma librairie ;0) Il était noté dans ma LAL depuis ma dernière visite au site de Gallmeister mais depuis que les billets pullulent (et sont plus qu’enthousiastes) sur ce roman j’en ai eu encore plus envie, impossible de résister tout simplement :0) Et hop, dans vos billets tentateurs sur ma toute nouvelle liste 2017 ;0) Bisous et bon week end
sabine · 14 janvier 2017 à 04h16
Ce n’est pas mon genre de romans, mais ton enthousiasme est tel ….
Dolly · 14 janvier 2017 à 14h41
J’ai adoré La Route, Station Eleven est sur ma pal, et voilà que grâce à toi 😉 je vais noter ce titre dont tu parles si bien.
celina · 14 janvier 2017 à 15h37
Je vais le lire très bientôt ! Ton billet donne le ton : lecture forte et qui remue…j’ai hâte 🙂
Antigone · 15 janvier 2017 à 16h38
Ouh là là, comment résister à un tel billet ?
Violette · 15 janvier 2017 à 19h00
toi aussi alors ! Il me le faut !!!
cathulu1 · 15 janvier 2017 à 19h03
Il piaffe dans ma pal ! 🙂 Et comme nous avons le même parcours , ou presque, en matière de postapocalypse, ça devrait fonctionner !
Valérie · 15 janvier 2017 à 20h57
Je l’ai remarqué parce qu’il est très haut dans les ventes. J’ai beaucoup de mal avec les romans Gallmeister alors je vais passer mon tour.
Margotte · 15 janvier 2017 à 21h24
J’ai aimé « La Route » même si je n’ai pas tout aimé dans ce livre. Et je suis bien intriguée par « Dans la forêt » sur lequel on lit beaucoup d’avis positifs en ce moment.
Dans la forêt | D'autres vies que la mienne · 2 novembre 2019 à 15h19
[…] j’ai lu l’avis de Noukette et , très enthousiastes aussi […]
Dans la forêt · Jean Hegland – hop! sous la couette · 9 février 2021 à 00h06
[…] donc pas à mon avis mitigé. Mes attentes étaient juste trop élevées! Les avis de Virginie, Noukette, Eva et Chinouk sont nettement plus recommandables que le […]