Apparition
Stéphane Mallarmé (1842-1898)
La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles
— C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un Rêve au cœur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.
importorigin:http://aliasnoukette.over-blog.com/article-dimanche-poetique-9-71926498.html
4 commentaires
Commentaire n°1 posté par Océane · 18 avril 2011 à 10h49
C’est beau Mallarmé, toujours… Et c’est une jolie coincidence : je l’avais choisi tout pareil pour un soir de poésie, là : http://scotomisation.tumblr.com/post/4613942271/si-tu-veux-nous-nous-aimerons-stephane
Noukette · 18 avril 2011 à 23h47
Comme quoi ! 😉
Commentaire n°2 posté par Nadael · 19 avril 2011 à 11h50
Très beau…je connais peu Mallarmé.
Noukette · 19 avril 2011 à 16h54
J’aime beaucoup !