Hector Bibrowski souffre d’hypertrichose. Depuis sa naissance, comme son père et son grand-père avant lui, il a le visage recouvert de longs poils blonds. Il est l’homme à la tête de lion. Une attraction. Une bête de foire. Né dans le cirque où s’exhibait déjà son père avant lui, Hector n’a pas d’autre choix que de s’accommoder de sa différence, d’en faire une force même. Mais Hector tourne en rond. Il voit plus grand. Plus loin. Auprès d’Anton, l’avaleur de sabre, il découvre la littérature et les grands maitres de la peinture. De la bête nait un érudit et une furieuse envie de peindre…

Hector dessine en secret. Peu importe qu’on se moque de son apparence, il ne supporterait pas qu’on le juge à ses dessins. L’homme-fauve se sent de plus en plus seul. En colère aussi. A par jouer les monstres érudits sur scène à déclamer des vers et déplacer les foules… que savait-il faire ? Jusqu’à l’arrivée « providentielle » d’Albert Hoffmann, le propriétaire ambitieux d’un grand cirque américain à la recherche de talents uniques comme le sien. Fini le cirque poussiéreux qui l’étouffe et l’empêche d’être lui-même. A lui la tête d’affiche, la célébrité, l’argent, aux côtés de l’homme-tronc, des sœurs siamoises, du général Tom Pouce ou de la femme aux quatre jambes. New-York lui tend les bras, la ville monstre, tentaculaire, seule capable de le révéler aux yeux des hommes. Mais pour combien de temps…?

Il y aurait tellement à dire sur cet album là. Tellement à dire sur cet homme-fauve tiraillé toute sa vie entre sa condition de bête de foire et ses propres ambivalences. Tellement à dire sur cette illusoire liberté si difficile à conquérir, cette impossibilité de choisir une autre vie, une autre voie quand on renvoie l’image d’un monstre humain, mi-homme, mi-bête. Il n’y a pas de mot assez fort pour dire la beauté et la force des illustrations de Xavier Coste. Le travail sur les couleurs, la mise en page, le cadrage et la lumière… cette impression de relief et de matières dans le dessin, cet effet vintage des affiches de cirque du début du XXe siècle… c’est tout simplement somptueux. Prenez place, mesdames, messieurs, le spectacle va commencer. Préparez-vous à en prendre plein les yeux ♥

L’homme à la tête de lion de Xavier Coste
Éditions Sarbacane (Août 2022)
280 p. / 29 € / ISBN : 978-2-37731-813-1

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Caro                                         Blandine                                       Maël


11 commentaires

Natiora · 29 mars 2023 à 08h07

Cet album me tentait déjà beaucoup mais maintenant il me faut le vraiment…

Brize · 29 mars 2023 à 14h07

ça a l’air très bien ! Merci pour la découverte !

eimelle · 29 mars 2023 à 14h46

cela donne envie de faire sa connaissance !

Hilde · 29 mars 2023 à 14h58

J’aimerais bien découvrir, ça a l’air beau et prenant ! 🙂

Caro · 29 mars 2023 à 21h21

Je n’ai pas toujours été convaincue par les albums de Xavier Coste, mais celui-ci devrait me plaire. JE vais aller voir du côté de ma bibliothèque pour commencer…

PatiVore · 30 mars 2023 à 19h39

Les dessins ne m’attirent pas plus que ça mais je suis très intéressée alors je note, merci pour la découverte !

Blandine · 31 mars 2023 à 08h15

Ce que tu en dis me donne très envie de le découvrir !

Mylene · 2 avril 2023 à 08h50

Je suis super intriguée moi aussi !!

gambadou · 3 avril 2023 à 15h12

Merci pour cette belle découverte

Fanny · 6 avril 2023 à 10h10

Les dessins sont sublimes! Ca a l’air très original comme scénario.

Boys Run The Riot 2 de Keito Gaku – PatiVore · 30 mars 2023 à 19h40

[…] La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et les challenges BD 2023 et Jeunesse & young adult […]

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