Mémoires de Casanova (Bellino) – Mazzotti / Andrei

Adapter les mémoires de Casanova en BD, même de façon succincte, voilà qui est audacieux… et pas inintéressant au demeurant. D’ailleurs, en m’y plongeant, je me suis rendue compte que je connaissais peu la vie du célèbre libertin.

J’imaginais un homme séduisant, affable, cultivé, sans arrêt en quête de sensations fortes et donc de conquêtes. Et de fait, les conquêtes sont nombreuses, allant de la vierge effarouchée à la femme mal mariée en passant par la courtisane en vue. J’ignorais par contre que notre libertin était un abbé et serrait la main au pape, allons donc…!

L’adaptation des mémoires de Casanova étant publiée dans la collection Erotix (que je découvre soit dit en passant, m’est avis qu’il va falloir que je creuse un peu plus la question…) on s’attend logiquement à des scènes ouvertement sexuelles. En l’occurrence, même si on ne peut glisser cet album entre toutes les mains, rien de réellement choquant entre ces planches. Pas de gros plan vulgaire ni de posture acrobatique. Soit. Reste que les scènes sont assez peu émoustillantes malgré tout, assez figées, et peu propices à faire vagabonder l’imagination du lecteur-voyeur…

Que reste-t-il alors ? Le texte, visiblement le plus fidèle possible. Un texte forcément littéraire que certains pourrait trouver un brin verbeux. C’est pourtant, et de loin ce que j’ai préféré. Il permet de se faire une idée assez précise de la société de l’époque (jeux de pouvoirs, pieux mensonges et faux semblants en veux-tu en voilà…) et égratigne le vernis de la bonne société bourgeoise. Bien vu.

Malgré tout, ce premier tome d’une série censée en compter trois ne me donne pas l’envie pressante de me jeter sur les opus suivants. Les scènes s’enchaînent sans grande cohérence et les personnages, Casanova compris, sont finalement assez fades. Le dessin de Stefano Mazzotti, assez maniéré, très statique et trop précieux n’y est pas pour rien. Tout au long de ma lecture, j’ai eu la désagréable impression d’avoir des statues de cire sous les yeux… Perturbant.

Sentiment mitigé donc. Je ne regrette pourtant pas cette découverte que je dois à Stephie, notre prêtresse des mardis coquins, qui avait glissé cet album dans mon colis Mille et unes frasques… Je serais d’ailleurs curieuse de connaitre son avis. En attendant, j’aurais celui de Jérôme avec qui je partage cette lecture aujourd’hui !

Éditions Delcourt (Novembre 2013)

Collection Erotix

64 p.

Tous chez Stéphie !

Et vous, qu’avez-vous lu d’inavouable ce mois ci…?

by Yaneck

12/20