Je pourrais vous dire que ce roman m’a « échappé ». Que je suis complètement passée à côté. Qu’il n’était probablement pas celui qu’il me fallait pour découvrir la plume et l’univers de Lionel Duroy. Je serais pourtant bien en dessous de la vérité… Lu, reposé, oublié, repris… j’ai finalement abandonné en cours de route, chose rarissime me concernant.
Ce billet sera donc un non-billet, difficile de vous parler d’un roman qui m’est littéralement tombé des mains et dont j’ai bien péniblement lu 150 pages.
Dans ce roman, Lionel Duroy parle de lui. Voilà qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille. A peine planqué derrière son personnage, l’auteur simule une quête « littéraire » et finit par ne parler QUE de lui. Procédé que j’ai trouvé extrêmement agaçant et d’un ennui sans nom…
Et pourtant, j’aimais l’idée. Fasciné par le roman La Leçon d’allemand de l’écrivain allemand Siegfried Lenz, Augustin, double de l’auteur, rêve d’en écrire la suite. Sachant que son projet a peu de chance de voir le jour, il décide néanmoins de s’installer pour un temps à Husum, dans le nord de l’Allemagne, où se situe l’action du roman. Et là, le voyage vire à l’obsession. En partant sur les lieux où se déroule le roman, pourtant en grande partie inventés et donc introuvables, il part aussi en quête de son personnage emblématique, le peintre Emil Nolde ayant servi de modèle au personnage du roman de Lenz. Mais Husum, c’est aussi le lieu du dernier voyage effectué avec Esther son ex-femme…
J’imagine aisément que ce roman est une étape importante dans l’œuvre de l’écrivain. J’imagine aussi à quel point il lui a été nécessaire de l’écrire pour s’affranchir de ses démons. Mais cette quête très personnelle ne m’a pas intéressée le moins du monde. Une libération pour lui, un pensum pour moi…
Peut-être aurais-je dû pousser un peu plus loin ma lecture, peut-être aurais-je dû laisser la chance à son personnage / à son auteur d’arriver à me séduire… Mais rien à faire. Toutes ces histoires imbriquées les unes dans les autres, ce constant aller-retour entre le réel et la fiction, avec ce côté « auto-fictionnel » qui n’est définitivement pas ma tasse de thé… m’ont non seulement perdue mais aussi profondément agacée. L’écriture de Lionel Duroy est pourtant loin d’être désagréable, j’ai d’ailleurs souvent relu certains passages, très justes et très beaux, sur l’écriture, la création littéraire, l’amour, le désir. Pour le reste, je suis plus que dubitative, la littérature du « nombril » commence sérieusement à me lasser…
Les avis de l’Irrégulière, Laure, Une comète
Premières phrases : « Ce matin, je me suis réveillé avec l’appréhension de ne pas écrire, de ne pas trouver mon livre. Il était tard, neuf heures dix, et en somme je n’écrivais pas, je ne faisais rien. J’ai ouvert les rideaux et constaté qu’un vent violent secouait les grands pins devant mes fenêtres, charriant des tourbillons de pluie fine. »
Au hasard des pages : « – Cet endroit que vous cherchez…, commence-t-elle.
– Je n’ai plus beaucoup d’espoir de le trouver.
– Ah… Et qu’allez-vous faire si vous ne le trouvez pas ?
– J’ai aimé être dupe, comme on peut être dupe d’une histoire d’amour, d’une personne, d’un roman, on veut y croire de toutes ses forces, n’est ce pas, au point de ne même plus s’appartenir parfois. J’ai encore envie d’entretenir ce rêve quelque temps, il m’a conduit jusqu’ici, il continue de me porter, c’est agréable. Après, je ne sais pas… J’écris, je travaille, je me tiens disponible pour ce qui surviendra.
– Mais vous écrivez quoi ?
– Je vous l’ai dit : tout ce qui s’égrène sous mes yeux, j’essaie de tout noter, de tout garder – la pluie, le vent, la digue, la maison, les gens… Cela paraît insignifiant mais insensiblement les mots construisent un objet, comme les mailles font un tricot, ou les briques une maison, petit à petit la chose prend forme et elle témoignera d’un moment de nos vies, de la mienne en tous cas. » (p. 107)
Éditions Julliard (Janvier 2015)
277 p.
Prix : 18,50 €
ISBN : 978-2-260-02137-7
38 commentaires
George · 13 avril 2015 à 07h45
J’avais lu, enfin lu, du moins les 120 premières pages son roman « vertiges » et comme toi je n’ai pas pu finir ! c’était insupportable. Je me dis donc que cet auteur n’est décidément pas pour moi !
Noukette · 15 avril 2015 à 23h33
J’en arrive aux mêmes conclusions…
L'Irrégulière · 13 avril 2015 à 08h05
Moi je les aime bien, ces auteurs qui ne parlent que d’eux… et ce roman, je l’ai trouvé vraiment magnifique !
Noukette · 15 avril 2015 à 23h33
Je sais, c’est d’ailleurs une des raisons qui m’a fait poursuivre un peu ma lecture…
Hélène · 13 avril 2015 à 08h25
J’ai entendu beaucoup d »avis négatifs de blogueurs au salon du livre, je passe donc mon tour …
Noukette · 15 avril 2015 à 23h34
Et j’en faisais partie… A l’époque, je l’avais mis de côté. Je l’ai repris après… on voit où ça m’a menée ! 😉
papillon · 13 avril 2015 à 08h28
J’ai quand même envie d’essayer, il m’intrigue cet auteur.
Noukette · 15 avril 2015 à 23h35
Je ne suis pas persuadée que ce soit le roman idéal pour partir à sa découverte…
Emma · 13 avril 2015 à 08h28
J’ai aimé certains de ses livres mais je ne suis pas sûre d’avoir très envie de lire celui-ci.
Noukette · 15 avril 2015 à 23h36
C’était mon premier de l’auteur… et peut-être le dernier…
Une ribambelle · 13 avril 2015 à 08h44
J’ai vu plusieurs fois ce livre mais je n’ai pas eu du tout envie de le lire pour une raison qui n’a rien de littéraire mais d’esthétique. La couverture. Je la trouve tellement vilaine !!! J’ai l’impression de voir une vieille couverture. Je ne sais pas si toutes celles de Julliard sont du même style mais celle-ci m’a rebutée dès le début.
Et puis maintenant que tu as fait le résumé j’ai encore moins envie de le lire.
Noukette · 15 avril 2015 à 23h37
La couverture ne me rebute pas personnellement… J’étais attirée par la présentation de ce roman, j’avais envie de découvrir la plume de l’auteur…
Syl. · 13 avril 2015 à 10h02
Je pense que je vais passer. Pas à cause de ton billet… l’histoire ne me tente pas pour l’instant.
Quant à la couverture, j’aime bien cette aquarelle.
Noukette · 15 avril 2015 à 23h38
Probablement pas un indispensable…
Anne · 13 avril 2015 à 10h18
Oulala Le chagrin traîne dans ma PAL et je suis de plus en plus dubitative…
Noukette · 15 avril 2015 à 23h38
Tu seras peut-être agréablement surprise ! 😉
Ariane · 13 avril 2015 à 11h41
Je n’étais pas vraiment tentée lorsque je l’ai croisé en librairie mais là tu coupe définitivement tout intérêt !
Noukette · 15 avril 2015 à 23h39
Des économies en vue, c’est déjà ça ! 😉
jerome · 13 avril 2015 à 12h41
Un abandon ça arrive, surtout avec de l’autofiction, ce mal français !
Noukette · 15 avril 2015 à 23h39
M’en parle pas, quelle galère…
Philisine Cave · 16 avril 2015 à 19h35
pas mieux que Jérôme ! Chez Une Comète, je me suis lâchée sur ce roman mais voilà, quand ça sort, eh bien il faut que ça sorte ! Ziboux
Noukette · 23 avril 2015 à 23h00
Ras la casquette de l’autofiction, nous sommes plus que d’accord…!
Yv · 14 avril 2015 à 10h36
Moi j’aime bien ce qu’on appelle l’autofiction, mais je n’aime absolument pas Lionel Duroy, je le trouve même franchement désagréable à lire, à croire qu’il se rend volontairement malheureux pour pouvoir le raconter dans ses livres. J’avais détesté Colères, et je ne le lirai plus…
Noukette · 15 avril 2015 à 23h41
Voilà qui a le mérite d’être clair. J’aurais tendance à te suivre du coup…
ohoceane · 14 avril 2015 à 21h19
Tu y reviendras peut-être ? J’ai bien aimé pour ma part ! Du coup, je vais publier mon avis ^^
Noukette · 15 avril 2015 à 23h43
Excellente idée, je suis curieuse de le lire !
Electra · 15 avril 2015 à 17h34
Je lis ton billet et les commentaires, on peut dire qu’il ne laisse personne indifférent : soit on aime, soit ça ne passe pas. J’ai hâte de lire l’avis d’Océane.
J’avais eu envie de le lire en le voyant à la LGL mais ton billet me refroidit. Et puis, je crois que l’autofiction ce n’est pas pour moi et j’ai du mal avec l’apitoiement.
Noukette · 15 avril 2015 à 23h58
Ça passe ou ça casse tu as raison. Ou alors ce n’est pas le bon moment. J’avoue que ce roman m’a profondément agacée…
Jostein · 16 avril 2015 à 08h16
Des avis très partagés. Il ne reste qu’à se faire sa propre opinion.
Noukette · 23 avril 2015 à 22h56
J’avoue que je serais assez curieuse d’avoir la tienne…
Alex-Mot-à-Mots · 19 avril 2015 à 17h07
Un auteur que j’apprécie, mais il est vrai que je n’ai pas lu ce titre.
Noukette · 23 avril 2015 à 23h14
Personnellement je ne crois pas que je le relirai de sitôt…
Cajou · 26 avril 2015 à 22h24
Erk, voilà qui ne donne pas envie ! Ça a l’air un peu trop « nombriliste » à mon gout, et je suis ce « genre » chez les auteurs français car ça a le don de m’agacer !
Noukette · 14 mai 2015 à 12h18
C’est effectivement très très agaçant… Horripilant même…
Cajou · 13 novembre 2015 à 10h30
Quelle mauvaise surprise que de voir arriver ce roman dans ma BAL alors que j’avais lu ton billet quelques mois plus tôt.
Et j’ai détesté autant que toi. Mais je n’ai pas pu abandonner parce que c’était pour ELLE. Quelle pénitence !
Noukette · 25 novembre 2015 à 22h18
Une pénitence oui, un vrai calvaire ! Et pourtant d’autres ont adoré…
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