Valérian vu par… Manu Larcenet 1. L’armure du Jakolass

Ceux qui me connaissent un peu savent que la science-fiction et moi, ça fait deux… Surtout quand on est en plein « space-opéra », comprenez planètes, voyages dans l’espace et dans le temps, vaisseaux spatiaux bizarroïdes et bonshommes en combinaisons moulantes argentées (quoique..)

Une raison suffisante qui fait que je n’ai jamais lu la série culte de tous les aficionados, j’ai nommé Valérian. Non, jamais ! Pourtant considérée comme un chef-d’oeuvre en plus d’être un classique, elle compte 21 épisodes, tous sous la houlette du scénariste Pierre Christin, du dessinateur Jean-Claude Mézières et de la coloriste Evelyne Tranlé.

La série est terminée donc, mais cet album là est un OVNI, by Larcenet himself, comment résister ? Les auteurs ont eu la bonne idée de confier leurs héros à cet auteur génialissime, le but étant, non pas de faire un pastiche ou une quelconque suite à la série mais bel et bien de créer une histoire à part de Valérian, une « figure libre », une relecture. Et là je dis, bravo monsieur Larcenet, je sens que je vais me mettre à aimer la SF !!

« J’aurais dû faire cosmonaute

au lieu de perdre mon temps en CAP soudure…

C’est nul, la soudure… on frôle jamais l’infini du bout des doigts. »

Cette phrase magnifique de poésie (et de justesse il faut bien le dire !), on la doit à René Pérouillaud, pilier de comptoir de son état, épris d’immensité et littéralement fasciné par l’univers et ses secrets. René est un poète donc, un vrai, un qui écrit des vers avec des rimes qui tous parlent de l’espace. Son copain Jean-Pierre, accessoirement poivrot lui aussi, l’écoute sans broncher, même s’il n’hésite pas à relever ça et là quelques fautes de grammaire.

En quittant Chez Francisque, leur QG de beuverie, les deux hommes aux nez rougeauds font une bien curieuse rencontre, un étrange bonhomme coiffé d’un chapeau accompagné de trois drôles de créatures qui n’ont rien de terrien… Si Jean-Pierre prend vite ses jambes à son cou, René, lui, finit par écouter monsieur Albert qui n’en finit pas de l’appeler monsieur Valérian… Et en quelques minutes, René apprend l’impensable : « Vous n’êtes pas celui que vous croyez…, vous êtes bien plus, un agent spatio-temporel parmi les plus en vue sur la place de Gogo’bh… » Whaouh, rien que ça !

Loin d’être étonné, René affirme qu’il le savait, évidemment qu’il est fait pour l’aventure, que diable ! Cette horrible enveloppe corporelle n’est donc pas la sienne, c’est un de ses ennemis, l’infâme Jesperiank le Jakolass, qui l’a téléinterné dans le corps de cet humain du XXIe siècle. Pour retrouver son apparence jeune et virile, redevenir Valérian et plaire à nouveau à la belle Lauréline, René n’est pas au bout de ses peines ! Un voyage à hauts risques qui va le conduire jusqu’aux confins de l’univers, sur Walawalla, planète carcérale de haute sécurité…

Quelle régalade mes amis ! Je me suis bidonnée du début à la fin ! Monsieur Larcenet, vous m’avez fait rire, votre « héros » qui carbure à l’alcool et se retrouve propulsé « super-héros » est tout simplement impayable, le voir se dépatouiller dans l’espace est franchement jubilatoire et je pèse mes mots ! Les planches regorgent d’humour et de répliques cultes. René qui contemple son « enveloppe » d’origine, le beau et jeune Valérian, et qui s’exclame : « Je veux qu’on me rende mon corps de rêve immédiatement ! Je suis nul, comparé à moi ! »… J’adore ! Ne comptez pas sur moi pour pour dire comment tout cela va se terminer mais sachez que la fin vaut son pesant de cacahuètes ! Du pur Larcenet donc, tant dans le style bien barré que graphiquement, rien de choquant pour moi qui n’ai pas lu la série originelle (shame on me…), je laisse le soin aux connaisseurs de se prononcer sur la question. En tous cas, il ne me semble pas nécessaire de connaître la série pour ce lancer dans cet excellent one-shot, allez, mettez les gaz, foncez, ça vaut le détour !

Les avis de Yaneck et d’Yvan, conquis !

© Larcenet/Dargaud

Éditions Dargaud (Octobre 2011)

48 p.

C’était ma  !

Chez Mango et chez les autres !

by Yaneck

18/20

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