J’ai tout aimé dans ce recueil de nouvelles… La beauté de la langue, la puissance des histoires, la force des personnages, les choix tragiques auxquels ils sont confrontés, ces décisions qu’ils sont forcés de prendre et qui changent leur vie à jamais…
Je lis trop peu de nouvelles. C’est pourtant un genre que j’affectionne tout particulièrement tant je trouve l’exercice difficile. Patrice Franceschi n’a pas obtenu le Prix Goncourt de la nouvelle pour rien. Il réalise avec ces quatre nouvelles un véritable exercice d’équilibriste. Tout y est savamment dosé. L’émotion, la tension, le tragique et le drame. Dès les premières lignes, le lecteur est pris au piège de ce style que j’ai trouvé particulièrement beau. Un style qui n’est pas sans rappeler la puissance d’un Melville ou d’un Stevenson, rien que ça…
Il est ici question de choix. Ceux qui s’imposent à nous et nous changent à jamais. Ceux qui brisent une existence, obligent aux plus horribles des sacrifices et laissent une marque au fer rouge. Ces dilemmes cornéliens qui nous mettent face à nous-mêmes. Ces décisions désespérées qui signent toujours la fin de quelque chose…
Flaherty le vieux marin obligé de faire le plus difficile des choix pour sauver son équipage de la tempête, le sous-lieutenant Vernaud amoureux fou des mots de Victor Hugo qui refusera jusqu’au bout de capituler face à l’ennemi, Wells l’idéaliste hanté par une injustice jusqu’ici restée impunie, Madeleine et Pierre-Joseph et leur choix impossible sur ce quai de gare qui mène vers l’horreur absolue… Tous sont confrontés aux choix les plus douloureux qui soient. Et ils sont seuls à les affronter …
Tragique et lumineux. Ces nouvelles sont des petits bijoux. Elles restent longtemps en mémoire et se dégustent tant la langue est belle, les descriptions sublimes et les personnages incarnés. Le plaisir de lecture en est décuplé. Chapeau monsieur Franceschi, c’est de la belle ouvrage !
Les avis de Krol, Luocine, Nicole
Éditions Points (Avril 2016)
161 p.
Première parution en grand format aux éditions Points en Janvier 2015
Prix : 5,90 €
ISBN : 978-2-7578-5927-8
13 commentaires
Aifelle · 6 janvier 2017 à 06h53
J’aime lire des nouvelles, j’avais dû repérer ce recueil là, sans plus. Là, je surligne …
Moka · 6 janvier 2017 à 07h54
C’est donc de ce fameux recueil dont tu parlais… Tentant !
Hélène · 6 janvier 2017 à 08h25
Ton enthousiasme est communicatif !
Emma · 6 janvier 2017 à 08h37
J’ai appris à aimer les nouvelles et celui-ci me tente beaucoup.
framboise · 6 janvier 2017 à 09h07
Idem qu’Aifelle, je surligne 😉 Merki belle poulette pour la découverte <3
keisha · 6 janvier 2017 à 09h48
Oui, oui, je l’ai noté, et j’avais entendu l’auteur, et c’était passionnant, alors j’attends quoi, hein?
Margotte · 6 janvier 2017 à 10h19
Comme toi, je lis trop peu de nouvelles… comme de nombreux français. C’est une particularité hexagonale. Je ne sais pas à quoi cela tient ? Enfin, je note ce titre qui me semble bien prometteur !
Jerome · 6 janvier 2017 à 13h07
Tu lis trop peu de nouvelles, c’est clair ! Tu sais, Pollock en a écrit d’excellentes et qu’elles sont sorties en poche. Je dis ça, je dis rien…
Alex-Mot-à-Mots · 6 janvier 2017 à 14h38
Tu arriverai presque à me convaincre de lire ces nouvelles.
Nicole G · 6 janvier 2017 à 15h06
Oh que oui ! Superbe recueil, superbes héros… De mon côté c’est vraiment le meilleur recueil de nouvelles que j’ai lu à ce jour.
luocine · 6 janvier 2017 à 20h52
c’est Krol qui m’a donné envie et comme il m’arrive de lire à haute voix pour des dames très âgées , j’ai eu un franc succès avec la première nouvelle, nous avons eu la larme à l’œil et ce n’est pas facile dans ce cas là de continuer sa lecture à haute voix . Mais c’est bon d’éprouver des sentiments aussi forts grâce au talent d’un écrivain.
Eric the Tiger · 7 janvier 2017 à 17h53
Tout comme toi, les nouvelles sont un format littéraire qui me plaît bien mais que je ne prends que trop rarement le temps de m’y plonger. Ta critique m’incite à me prendre en main pour partir à la découverte de cet ouvrage. Au plaisir de te relire…
Au Fil des Plumes · 8 janvier 2017 à 13h33
C’est vrai qu’on ne lit pas assez de nouvelles.