Retrouver les 68. Les premiers romans. Et les deuxièmes dorénavant. Les petits mots échangés. Les conversations mêlées. Vous retrouver vous. Et revenir aux blogs des copines-belles. Retourner y voir pour tenir chaud et bon dans cette vie de rentrée. Dans cette vie d’automne…
Si elle se consacre à sa progéniture, qu’elle travaille à côté et qu’elle essaie de s’octroyer un semblant de vie privée, elle ne connaîtra pas les gouffres amers de l’existentialisme. Pas le temps. Françoise était de ces femmes-là. Elle avait essayé de tout mener de front. Et même si sa maladresse semblait insondable, personne ne pouvait lui reprocher, pensait-elle, de ne pas se montrer présente et concernée. Elle tenait pour vraie la légende selon laquelle une mère avait soulevé de ses bras l’avant d’un camion pour sauver son enfant coincé en dessous. Rien ne dit mieux les personnes que les folies auxquelles elles croient.
Débuter avec ce roman-là. Déjà dans le titre, l’envie… Les Enfants de ma mère. L’histoire débute sur un changement de vie. Sur des valises posées dans l’entrée. Sur une femme ou plutôt une mère : Françoise (tiens, tiens !). Sur ses enfants : Nathalie et Laurent. L’histoire raconte les années passées au 26 rue de Naples à Paris. Tout près de la place Villiers. Un coin tranquille. Au deuxième étage. Dans un appartement confort. Comme un refuge. Comme un personnage de roman. Ou presque. Et l’auteur déroule l’histoire de la mère et de ses enfants dans ce lieu, pendant les deux quinquennats de Mitterrand. Avec une écriture sensible qui fleure bon la nostalgie.
J’ai lu ce roman-là, doucement. Deux semaines de lecture. Sans déplaisir mais sans attachement. Sans jamais vouloir l’abandonner…
Car je suis un peu bouche cousue. Je ne sais pas vraiment qu’en penser ni qu’en dire. Je ne sais pas vraiment si j’ai aimé. Je crois, peut-être, parce que la mère, le personnage de mère, m’a un peu agacée. Pas assez dense. Presque sans consistance. En surface. J’en voulais plus. Ou qu’elle soit autre !
Pourtant, j’ai aimé le fils, Laurent. Très fort. Pourtant, j’ai aimé l’atmosphère dégagée dans ce roman. Ce vent de liberté et ce désenchantement mêlés. Pourtant, j’ai aimé certains passages. Beaux et sincères. Mais je suis restée comme extérieure à l’histoire. Comme la mère. En surface.
Victor et Laurent percevaient, dans la déambulation des choses et des gens, une force de destruction qu’ils associèrent au travail. Non pas à l’effort – ils rêvaient de composer des chansons jour et nuit sans dormir -, mais à l’asservissement du quotidien. Le bureau avait raison de tous, y compris des êtres les plus purs qui soient : les jeunes femmes en jupe à fleurs. La vie laborieuse érodait les gens comme une rouille. Elle abaissait les têtes et les espérances. Elle ne faisait pas de prisonniers.
Les avis de Charlotte, Nadael, Natiora, Nicole
Éditions Les Escales (Août 2018)
473 p.
Prix : 19,90 €
ISBN : 978-2-36569-313-4
By Hérisson
8 commentaires
Stephie · 11 octobre 2018 à 07h25
Concrètement, je ne pense pas le lire. Mais Dieu que c’est bon de te lire, toi ! Des bisous ma sucrée !
Nathalie · 11 octobre 2018 à 07h34
Pas trop tentée à la lecture de cet avis pas vraiment convaincu. ..
Noukette · 11 octobre 2018 à 08h22
Contente de te retrouver ici ma Framboise, dans ton « chez toi »…! Par contre je passe pour ce roman, je préfère plutôt découvrir son premier, il me plairait davantage je pense…!
Alex-Mot-à-Mots · 11 octobre 2018 à 14h36
Comme toi, je suis toujours déçue si je l’histoire ne m’attache pas à elle.
Albertine · 11 octobre 2018 à 18h02
Je partage complètement ton ressenti. Le personnage de la mère m’a mise mal à l’aise.
gambadou · 11 octobre 2018 à 21h49
Moi qui ai besoin de ressentir des émotions pour aimer un livre, je passe.
saxaoul · 12 octobre 2018 à 09h36
Je suis passée à côté de son premier roman aussi.
Jerome · 16 octobre 2018 à 12h59
Vu que tu ne débordes pas d’enthousiasme, je vais sagement faire l’impasse. Mais c’est un vrai plaisir de te relire <3