Je ne lis que très peu de poésie, bien trop peu. Et pourtant, je me suis tout de suite sentie bien dans ces mots là. Cette sensation de faire refuge, de se retrouver, loin du tumulte du monde et des urgences qui rongent.
Maison-tanière ou ce tête à tête intime avec soi. Une solitude voulue, nécessaire pour cerner l’essentiel et capter le beau. Des jours qui s’égrènent lentement dans un silence assourdissant juste brisé par le son des vinyles posés sur la platine. De la musique et des sons, des paroles et des voix qui s’accordent avec un état d’esprit et un certain lâcher-prise.
On naît eau on meurt terreauentre les deux il y a des maisonsdes ventres qui font peur et parfois un peu de lumièreun jour sur deux je descendsdans les boyaux de ma tanièrec’est un secret bien gardémême si on a tous n’est-ce pasau fond de nos entraillesdes gouffres sombres et cachés
Été 2017 et été 2019. Pauline Delabroy-Allard s’échappe dans la « maison-tanière », seule. Elle s’autorise à disparaitre. A vider le trop-plein pour se remplir à nouveau. La musique et la photographie se font rituel d’écriture et les mots viennent, comme autant d’échos à un petit monde rassurant qui parfois étouffe. Les murs et les plafonds parlent, apaisent, protègent. Dans la maison-cocon, le temps s’étire, les souvenirs s’engouffrent, les absents s’invitent et chaque petit rien a son importance.
Abandons intimes et collection d’instants, la maison-tanière réveille nos envies de silences, quand le besoin de s’abstraire du monde se fait un peu trop fort. Subtil et inspirant ♥
Et lire, en écho, l’avis de Sabine
De Pauline Delabroy-Allard, sur le blog… le magnifique Ça raconte Sarah et le très émouvant Avec toi.
Ici pas de silencela maison est plus vivante que moielle est plus vigoureuse plus affairéeelle m’entoureelle me veillemoi qui garde le lit les lits les livreselle me soignecomme une mèrecomme un mère comme un pèremes parents gardaient aussi les lits les livresla maison me protègeelle me borde le soirelle me caresse le front le matin
Maison-tanière de Pauline Delabroy-Allard
Éditions L’Iconoclaste – Collection L’Iconopop (Avril 2021) 80 p. / 13,00 € / ISBN : 978-2-37880-195-3 |
6 commentaires
yueyin · 22 avril 2021 à 08h45
ça a l’air très sympa, j’aime la poésie mais je suis totalement ignorante de la poésie contemporaine…
Moka · 22 avril 2021 à 10h33
Chronique à venir… Et il faut oser la poésie plus souvent !
Cristie · 23 avril 2021 à 17h04
Ces mots que tu cites sont très beaux … !
Jérôme · 24 avril 2021 à 18h44
Un peu de poésie dans la vie, ça ne se refuse pas.
Alex-Mot-à-Mots · 26 avril 2021 à 11h01
Merci pour ce très bel extrait. Une belle image que cette maison-tanière.
Alice · 8 mai 2021 à 19h10
Pas encore lu ce titre mais cette collection est vraiment prometteuse, ça fait plaisir de lire de la poésie contemporaine de cette trempe !