La première fois qu’Alexandra m’a parlé de son roman c’était il y a un peu plus de deux ans, dans un canapé rouge défoncé au sous-sol d’un bar parisien. On y fêtait le lancement du nouveau roman d’un auteur chouchou dans cette maison d’édition qui allait devenir la sienne. Il n’y a pas de hasard. C’était le tout début de l’histoire et elle n’en avait pas encore conscience. Elle avait confié Lena et Ivan à quelques amis en attendant leurs retours et se demandait encore à quelles maisons d’édition elle allait pouvoir envoyer son texte, sait-on jamais. Oui, c’était le début de l’histoire et elle ne le savait pas encore…

Et elle est belle cette histoire oui. Poussé par un bel enthousiasme des lecteurs et des libraires, le roman a commencé à faire parler de lui avant même sa sortie. Aujourd’hui, Alexandra arpente les salons et tous ces lieux où les livres sont rois pour parler de ses personnages en qui elle a bien fait de croire. La semaine dernière, je suis allée l’écouter dans ma médiathèque. Cette aisance, cette simplicité, cette élégance… c’est bête, mais j’étais drôlement fière d’assister à cette éclosion là. Presque dix ans que je connais Alexandra et que je la lis, et ce soir là, elle était vraiment à sa place.

J’avais dix ans en 1986 et j’habitais à plus de 9000 kilomètres de la France. Mon petit frère allait bientôt naître. Je me souviens pourtant très bien des évènements de Tchernobyl, de ces images incroyables que retransmettaient les chaines de télévision, des discussions et de l’inquiétude des grands aussi, surtout. Je crois que ce que j’ai aimé par dessus tout dans le roman d’Alexandra c’est qu’elle déplace le curseur. Qu’elle choisisse le biais de la fiction pour parler de la petite histoire dans la grande.

Une terre peut-elle pardonner d’avoir été oubliée ?

A crier dans les ruines n’est pas un roman sur la catastrophe de Tchernobyl, c’est un roman qui permet à l’auteure de revenir aux origines en foulant de façon symbolique le sol de ses ancêtres. Elle y parle d’amour, d’exil, des racines qui nous construisent et des secrets qui étouffent. Elle y parle des cicatrices d’une nature sacrifiée, de la sagesse des mythes et de la force des légendes. Elle est là où je l’attendais en fait, fidèle à ce qu’elle est.

Il y a des moments de vraie grâce dans ce texte, ces lettres qu’Ivan n’enverra jamais et cette confession de la grand-mère, très forte. Il y a une plume aussi, travaillée, parfois peut-être un peu trop « littéraire » dans des moments où je l’aurais voulue plus minérale, plus charnelle, plus simple… mais une plume tellement habitée et un texte qui ressemble tellement à son auteure qu’on ne peut qu’en être admiratif. Oui, je suis admirative du joli chemin parcouru. Et impatiente, aussi, de lire le prochain roman d’Alexandra… je serai au rendez-vous !

 

Une lecture de cette rentrée qui a une saveur particulière que j’ai pris grand plaisir à partager avec ma copine Framboise !

 

Finaliste du prix Stanislas.

Sélection Jeunes Talents 2019 des librairies Cultura.

Sélection 68 premières fois.

 

Les avis de Antigone, Géraldine, Joëlle, Jostein, Kathel, Nicole, Violette

 

Éditions Aux forges de Vulcain (Août 2019)

254 p.

 

Prix : 19,00 €

ISBN : 978-2-37305-066-0

 

By Hérisson 


14 commentaires

Jérôme · 24 octobre 2019 à 09h44

C’est une belle image l’éclosion. Éclosion d’un roman, d’un auteur et de la belle histoire que les deux sont en train de vivre…

Saxaoul · 24 octobre 2019 à 09h59

Le roman d’Alexandra semble effectivement remporter beaucoup de succès et j’en suis ravie. Personnellement, je suis passée à côté. Le style ne me correspond pas et j’ai trouvé les références mythologiques intéressantes mais trop nombreuses. On ne peut pas plaire à tout le monde !

krol · 24 octobre 2019 à 10h20

Il m’attend toujours, je l’ai acheté à sa sortie mais j’attends le bon moment pour le lire. Parfois un livre n’est pas apprécié parce qu’il est lu après un autre… Attendre et savourer j’espère….

Vero · 24 octobre 2019 à 10h30

Il est là, sur ma PAL de rentrée littéraire… j’attends un peu, je ne sais quoi vraiment mais je me réjouis de le savoir, tout près.

Stephie · 24 octobre 2019 à 10h36

Un joli billet, tout doux !

Nathalie · 24 octobre 2019 à 13h00

C’est chouette de participer à l’émergence du rêve de quelqu’un que l’on apprécie. Un roman que j’avais déjà mis dans mes envies de lecture.

Pierre · 24 octobre 2019 à 13h01

Très belle chronique Noukette !

gambadou · 24 octobre 2019 à 21h56

Je vais attendre pour le lire, qu’on en parle moins … j’ai peur d’être déçue si j’en attends trop

Kathel · 24 octobre 2019 à 22h08

J’ai bien aimé certains moments du roman, d’autres un peu moins… une lecture en demie-teinte qui ne m’empêche pas de me réjouir du succès du roman !

Enna · 24 octobre 2019 à 23h47

Je suis malheureusement passée à côté mais je suis contente pour Alexandra 😊

Fanny · 25 octobre 2019 à 10h10

C’est une histoire que chaque primo-écrivain voudrait connaitre, c’est beau!

Je lirai son livre, c’est sûr.

Audrey · 27 octobre 2019 à 23h39

Dans ma wish list, mais je retiens de cette jolie chronique un roman intense et une belle plume bien que peut-être exigeante….

Violette Doucettement · 28 octobre 2019 à 01h00

Joli billet plein d’amour ! J’ai quelques mini bémols à formuler mais c’est mon côté chipoteuse… Quel beau conte de fée vit Alexandra!

Géraldine · 29 octobre 2019 à 13h25

Une belle histoire méritée pour Alexandra, le début d’une grande histoire je pense.
Et un roman magnifique, servi par une plume joliment esthétique. Pour l’instant, mon coup de coeur de la rentrée littéraire !

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *