J’ai rencontré ces « boys » cet été. Un par un. Ensemble. Il faut croire qu’ils m’ont marquée parce qu’aujourd’hui j’y pense encore. Chacun a sa façon a laissé son empreinte. Un peu comme ces gars d’un soir qu’on se surprend à vouloir rappeler alors qu’ils n’étaient que de passage. Ce numéro que finalement on n’efface pas. Cette place encore chaude dans les draps froissés.

Antoine, Cédric, Sacha, Gilles, Bastien, Fred, Alex, Léon, Nicolas, Karim… et Samuel que l’on retrouve à différentes étapes de sa vie. Ils ont le cœur en miettes. Inconséquents ou droits dans leurs bottes, ils piétinent leurs rêves, disent merde au passé et foncent droit devant. En eux, le petit garçon qu’ils n’ont jamais cessé d’être, des envies de grand large et le désir d’être soi. Des chemins de traverse, quelques détours imprévus, des arrêts à la lisière des souvenirs… et toujours revenir à l’enfant.

Hommes de pacotille, gardiens des songes ou pères de fortune, les boys tracent leur route et s’oublient parfois. Ils tentent l’impossible, se brûlent les ailes, retombent parfois sur leurs pieds malgré les blessures profondes, le vide, et cette part manquante, toujours. Quand ils se relèvent, c’est le cœur plus gros mais la rage au ventre. Imparfaits, indociles… solidaires et généreux. De leurs fragilités naît leur force. Le pas est incertain, le regard parfois un peu trouble. Mais les gestes donnent le change et miment l’assurance des enfants qui ont grandi.

Oui, ils m’ont plu ces hommes là. Leur mutisme fait écho à nos éclats de voix, leurs silences ricochent sur nos mots en pagaille. Frères siamois, reflets de nos fêlures, ces boys nous ressemblent plus qu’on ne le croit, nous les girls. Alter egos de papier, troublants miroirs de nos névroses, on les quitte avec le sourire, un peu orphelins. Cher Pierre, je veux vous relire, et vite !

Les avis de Agathe, Amandine, Clara, Laure, Nicole, Virginie

Donne ta main. Et touche. Là, sous les côtes. Entre les côtes et le nombril. L’abdomen ? Ouais, l’abdomen si tu veux. Tu sens ? Mais touche putain, t’as la frousse ou quoi ? Bon alors, fais pas tant de manières. Touche. Tu sens ou pas ? Non mais appuie. Appuis, bon sang, je suis pas en sucre. Voilà, comme ça. Alors ? Tu remarques ? Ouais ? Tu sens ? Je vais te dire : c’est le vide, ça. Le vide qu’elles laissent quand elles se tirent. C’est connu comme truc ; pareil à chaque coup. Le trou, c’est le vide qu’elles déposent, le vide qu’elles déposent en partant. D’abord elles sont là, et toi t’es plein d’elles, tu vois. Tu te remplis. Mots gestes regards rires. Bouche nuque cul cuisses chevilles. Ce qu’elles sont. Ce qu’elles donnent. Même ce qu’elles donnent pas. Parce que des fois elles donnent sans savoir. Par mégarde, par méprise. Par maladresse.

Éditions JC Lattès (Avril 2019)

247 p.

 

Prix : 18,90 €

ISBN : 978-2-7096-6324-3 


8 commentaires

Stephie · 5 septembre 2019 à 07h47

Je ne l’avais pas vu passer et là ça fait deux fois en deux jours. Je me dis que j’ai loupé un bon truc

Ingannmic · 5 septembre 2019 à 07h48

Voilà un billet auquel il est difficile de résister ! L’écriture semble très belle et ton enthousiasme est communicatif !

Jérôme · 5 septembre 2019 à 12h42

ça ne me déplairait pas de les rencontrer ces garçons, même si je ne suis pas comme toi adepte des gars ou des filles d’un soir :p

Alex-Mot-à-Mots · 5 septembre 2019 à 15h54

Après avoir lu ton billet, je me dis que je rencontrerai bien ces Boys moi aussi…

krol · 5 septembre 2019 à 20h17

Je ne l’avais pas noté jusqu’à présent. Mais tu sais être convaincante.

Marie-Claude · 6 septembre 2019 à 03h19

Je copie le commentaire d’Ingannmic! Je ne saurais mieux dire!

Violette · 7 septembre 2019 à 10h21

tu m’intrigues et ces Boys aussi. Joli billet !

Géraldine · 9 septembre 2019 à 20h42

Je ne connaissais pas ce roman, mais il me tente bien avec tous ces portraits miroirs ! Je note.

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