Je dois bien le dire, je me suis jetée comme la pauvreté sur le monde sur le dernier titre de Milena Agus, sans même lire la quatrième de couverture. Superbe cette couverture d’ailleurs, et ce titre, aux allures de conte pour enfants, un régal…
Dès les premières lignes, aucun doute, c’est bien la Milena Agus que j’aime, cette plume aérienne et parfois quelque peu surannée qui me touche… pourtant, j’ai mis du temps à arriver au bout de ces quelques 120 pages, je ne l’ai pas lu d’une traite, j’ai fait de nombreuses pauses, j’ai même été jusqu’à lire deux autres romans en parallèle, sacrilège…
J’avoue rester un peu sur ma faim, le talent de l’auteure n’est plus à prouver mais je n’ai pas été séduite par ces portraits de femmes pourtant si bien esquissés…
Il faut se rendre à l’évidence, les trois soeurs le savent bien, il ne reste plus grand chose de leur splendeur passée. Sur les huit appartements que compte leur palais nobiliaire qui date du XVIIe siècle, seuls trois sont encore en leur possession, tous les autres ont été vendus. Si Maddalena et celle que l’on surnomme affectueusement « la comtesse de Ricotta » s’en accommodent, il n’en est rien pour leur aînée Noemi qui rêve de tout racheter, de restaurer cette demeure qui part en lambeaux et de reconquérir le faste d’antan… Chacune des soeurs occupe un appartement par étage, chacune sa vie et son lot de tracasseries, chacune ses désirs enfouis, ses doutes et ses espoirs.
Maddalena est la seule à vivre en couple, elle et son mari Salvatore essayent désespérément de concevoir un enfant, en vain. Ils ont beau traiter leur petit chat comme un enfant, faire l’amour à n’importe quel moment de la journée et de la manière la plus alambiquée qu’il soit, rien à faire, le manque est bien réel… Noémie elle, vit dans le souvenir du passé, son appartement est un musée où tout est caché sous des draps, pas de place pour l’amour… Et puis il y a la comtesse de Ricotta, fragile, maladroite, déconnectée de la réalité, une éternelle amoureuse sans cesse blessée. Elle vit seule avec son fils Carlino, un enfant fuyant, malmené par les autres qui n’acceptent pas sa différence… Et puis il y a ce voisin, juste derrière le mur, il a l’air gentil lui, il a l’air de bien aimer son petit Carlino. Qui sait, peut-être enfin une jolie surprise du destin…?
Milena Agus crée un univers un brin rétro qui n’est pas pour me déplaire. L’histoire a beau se dérouler de nos jours, ces comtesses ont bel et bien l’air coincées à une autre époque. On sourit de leurs déboires, on les suit un sourire au bord des lèvres sans pour autant réussir à s’attacher à l’une d’entre elles… Je suis restée en dehors de cette histoire de femmes qui avait pourtant l’air faite pour moi. Je ne me suis sentie proche d’aucune d’entre elles, d’ailleurs, les seuls personnages qui ont su attirer mon attention sont les rares hommes que l’on croise entre ces pages, imparfaits certes, mais tellement vrais…
La comtesse de Ricotta n’est pas une déception, non, c’est par contre le roman de Milena Agus qui m’a le moins touchée. Il y a ce style, cette patte, reconnaissables entre mille, mais il m’a manqué ici un je-ne-sais-quoi pour en faire un coup de coeur…, de l’émotion peut-être…?
Les avis de Hélène Choco, Nina, Jostein, Anis…
Premières phrases : « La famille des trois soeurs, dans les premières années du XIXe siècle, quand le roi vint se réfugier en Sardaigne à l’arrivée des Français en Piémont, était déjà riche mais pas encore noble. Elle le devint, dit-on, grâce à un des ses ancêtres qui avait offert à ce roi, toujours de mauvaise humeur, toujours à claquer les portes et à râler contre ce « trou du cul du monde de Sardaigne », un magnifique service de vaisselle digne de sa table. »
Au hasard des pages : « Pour la comtesse de Ricotta, de tous les jours de la semaine, le dimanche est le plus difficile. « Maman, fais la tête « rigalote » ! » dit Carlino dès son réveil. Mais comment faire la tête rigolote un dimanche quand jamais personne ne vous invite. Et quand ceux qui par hasard le font ne recommencent jamais. S’ils vont au jardin public, Carlino part tout de suite en sautillant pour rejoindre les autres enfants. Mais ils ne veulent pas de lui. L’été, c’est pire. Avec cette mer magnifique qu’il y a en Sardaigne, on ne peut pas garder un enfant à la maison. Salvatore, Maddalena et Noemi apprécient leur compagnie, bien sûr, ou du moins la supportent, mais ça manque d’enfants et de papas, et Carlino voudrait bien des papas et d’autres enfants car il n’aime que les vraies familles. » (p. 40)
Éditions Liana Levi (Mars 2012)
120 p.
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28 commentaires
Commentaire n°1 posté par Valérie · 19 avril 2012 à 08h53
J’avais été déçue par un autre roman de l’auteure. Je ne suis pas très chaude pour la relire.
Noukette · 23 avril 2012 à 12h43
Si tu as été déçue, évite peut-être celui-là, ce n’est clairement pas son meilleur…!
Commentaire n°2 posté par lasardine · 19 avril 2012 à 09h56
je crois avoir noté un autre titre de l’auteur sur ma LAL, mais le titre m’échappe…
Noukette · 23 avril 2012 à 12h45
Mal de pierres ? Battements d’ailes ? Mon voisin ? Quand le requin dort ?…
Commentaire n°3 posté par destinee-melanie-c · 19 avril 2012 à 10h57
Bonjour, je me permets de poster ce commentaire afin de faire de la publicité pour le roman que je viens d’écrire. En effet, à l’heure actuelle il est très difficile de se faire connaître, c’est la raison pour laquelle j’ai ouvert un compte facebook « Melanie Ca », une page facebook http://www.facebook.com/pages/Destinée-MélanieC ainsi qu’un blog http:// destinee-melanie-c.over-blog.co m/; dans lesquels je partage certains extraits de mon œuvre, je discute avec vous de vos lecture et si vous êtes intéressés je vous confie mon roman dans son intégralité. En contrepartie de votre participation, je ne demande que vos critiques, qu’elles soient positives ou négatives et un peu de publicité. Je remercie tous ceux qui se montreront présents pour m’aider ! J’ai besoin de vous pour que vous m’aidiez à apporter toutes les améliorations possibles à mon roman. J’espère vous faire partager ma passion pour l’écriture et n’hésitez pas à partager avec vos amis. A très bientôt !
Noukette · 23 avril 2012 à 12h46
Vous pouvez aussi utiliser le formulaire de contact, c’est aussi bien… Cordialement.
Commentaire n°4 posté par jerome · 19 avril 2012 à 15h22
J’ai entendu beaucoup de bien sur cette auteure mais je n’ai encore rien lu d’elle. Tu me conseillerais quoi pour bien commencer ?
Noukette · 23 avril 2012 à 12h46
J’avais beaucoup aimé Battements d’ailes et Mal de pierres…!
Commentaire n°5 posté par Marion · 19 avril 2012 à 15h46
Je ne connais absolument pas cette auteure . celui-ci me tente assez… Quels sont les autres romans bien d’elle?
Noukette · 23 avril 2012 à 12h47
Comme je le disais à l’instant à Jérôme, Mal de pierres et Battements d’ailes sont très biens ! Peut-être mieux pour partir à la découverte de cette auteure !
Commentaire n°6 posté par Hélène Choco · 19 avril 2012 à 21h06
Eh bien voilà! Je me doutais que le meilleur était à venir ^pour moi et tu me le confirmes. En effet, c’est le 1er livre que je lis de Milena Agus et tu précises que ce n’est pa sle meilleur (ok, pas dans ces termes, je transforme un peu… 😉 ) youpiiii, je vais découvrir des pépites!!
Noukette · 23 avril 2012 à 12h48
Oui, si tu as aimé la comtesse de Ricotta, nul doute que tu aimeras ses précédents romans !
Commentaire n°7 posté par Nadael · 20 avril 2012 à 10h54
Je n’ai encore jamais lu cette auteure, mais elle me tente de plus en plus.
Noukette · 23 avril 2012 à 12h49
Alors ne commences peut-être pas par celui-là, ce n’est pas son meilleur…
Commentaire n°8 posté par Liliba · 20 avril 2012 à 15h02
J’ai hésité à l’acheter la semaine dernière… Bien envie de le lire, mais je pense que je vais plutôt voir du coté de la biblio ou des LV des copines
Noukette · 23 avril 2012 à 12h50
Je peux te l’envoyer à mon retour de vacances si tu veux ?
Commentaire n°9 posté par Hélène · 22 avril 2012 à 17h04
J’avais très envie de le lire mais je n’ai pas encore réussi à mettre la main dessus…
Noukette · 23 avril 2012 à 13h00
Mince alors… Je l’ai proposé à Liliba, si tu veux je peux te le faire suivre après ?
Commentaire n°10 posté par Liliba · 23 avril 2012 à 13h46
Avec plaisir, courant mai ! merci Noukette !
Noukette · 23 avril 2012 à 14h23
De rien…! Ce qui me rappelle que j’ai toujours un bouquin à toi, un livre pour les ados écrit par un auteur qui explique son métier, tu t’en souviens ?
Commentaire n°11 posté par Liliba · 23 avril 2012 à 14h39
Tu peux l’envoyer à Hélène avant, car j’ai déjà une PAL énorme et urgente qui ne désemplit pas… Quoi, les yeux plus gros que le ventre, moi ? mais pas du tout, pas du tout…
Noukette · 23 avril 2012 à 23h01
C’est noté… et ohhhhhhhhh comme je te comprends ! 😉
Commentaire n°12 posté par Leiloona · 23 avril 2012 à 15h58
J’ai mis aussi du temps à le lire, malgré sa brièveté. Ce ne sera pas mon préféré, j’ai mis du temps à entrer dedans. Et puis, une fois la magie en action, le livre était déjà fini …
Noukette · 23 avril 2012 à 23h04
Oui, c’est aussi ce que je reproche à ce livre. Même si elle n’a jamais écrit des pavés, celui ci aurait mérité d’être plus fouillé…
Commentaire n°13 posté par Malika · 26 avril 2012 à 18h22
Sans mettre en doute le talent de Milena Agus, je dois avouer qu’elle ne me captive pas et je ne garde jamais aucun souvenir de ces romans …du coup j’arrête de la lire !
Noukette · 28 avril 2012 à 14h33
Je peux comprendre ça, c’est généralement assez contemplatif, et il ne se passe pas grand chose…
Commentaire n°14 posté par lasardine · 27 avril 2012 à 18h35
yes!! le requin, c’est celui là!!
Noukette · 28 avril 2012 à 14h38
Le seul que je n’ai pas encore lu je crois !