Couronné de prix dont le Goncourt en 1994 pour Un aller simple, Didier van Cauwelaert ne m’était bien sûr pas inconnu. Je me souviens d’avoir lu à sa sortie L’éducation d’une fée qui, s’il ne m’a pas laissé une marque indélébile, m’avait fait passer un bon moment à l’époque. Ma connaissance de l’auteur étant toutefois limité, je me suis lancé dans la lecture de ce livre, espérant y faire une belle rencontre…
Difficile ici de faire un résumé car ce n’est pas à proprement parler un roman, même s’il est annoncé comme tel sur la page de titre… : Didier van Cauwelaert s’adresse à son père, décédé un an plus tôt, et retrace les moments marquants de sa vie, et donc également de la sienne. Ce livre est un véritable hommage à ce père très présent et en grande partie responsable de la vocation d’écrivain de son fils : un père fantasque, excentrique, drôle, énergique, autant dans sa vie personnelle que dans son travail d’avocat. L’enfance de l’auteur ayant baigné dans les anecdotes truculentes racontées par son père concernant sa famille, c’est tout naturellement qu’il décide de devenir écrivain dès l’âge de sept ans… Son inspiration, l’auteur la puisera dans les récits de son père mais aussi dans toutes ses vies qu’il s’invente enfant.
Je ne saurais vous dire si j’ai aimé ce livre ou non… Bien sûr, de nombreuses anecdotes m’ont fait sourire : l’auteur a le culot et l’audace de raconter à ses copains qu’il est le fils caché du roi de Belgique et que son père n’est pas son vrai père, ou encore que sa mère a été remplacée par un sosie, tout ça parce qu’elle revient un jour avec une nouvelle coupe de cheveux qui ne lui plaît pas… La secrétaire de son père tapant en douce ses manuscrits ou encore l’épisode du sabotage délibéré de son premier week-end en amoureux par ce père catastrophe devenu chaperon qui réussira tout de même l’exploit de se faire apprécier de la jeune fille, au grand dam de son fils… On fait également connaissance avec la grand mère de l’auteur, son arrière grand-mère, et toute une cohorte de personnages hauts en couleurs. Des moments comme ceux là, il y en a à la pelle, souvent émouvants, très souvent drôles, mais ils se suivent sans aucune chronologie, ce qui s’explique sûrement par le fait que l’auteur n’a pas suivi de trame particulière si ce n’est celle de son émotion…
Je pense pourtant que c’est précisément ce manque de chronologie qui a gêné ma lecture et le fait que, finalement, il n’y ait pas vraiment d’histoire. Succession d’anecdotes personnelles, suite de moments intimes entre un père et son fils, ce livre a été écrit comme un hommage dont le lecteur peut se sentir exclu. S’il se lit effectivement comme un roman, il est avant tout autobiographique et je dois dire que je me suis parfois un peu ennuyée… L’écriture de l’auteur est agréable mais je pense que j’aurais du poursuivre sa découverte par un autre titre. Je ne garderai pas un souvenir marquant de cette lecture même si elle a pu me divertir sur le moment.
Le Livre de Poche (mars 2009)
Paru précédemment chez Albin Michel (2007)
247 p.
Première phrase : « La première fois que tu es mort, j’avais sept ans et demi. »
Au hasard des pages : « Tu ne me manques presque jamais, papa. Je te parle plus que je ne t’entends, mais depuis ta mort j’ai l’impression de vivre double. Je souffre évidemment de n’avoir plus ton regard, ta voix, ton rire et ta main sur l’épaule au présent de l’indicatif, mais tu tiens toujours autant de place dans ma vie. Même si cette place, je le sens bien, commence à faire le vide autour de moi. Ce livre où je viens te rechercher sans cesse, ce dialogue à une voix me coupe du monde, par plaisir et par nécessité, je ne regrette rien, mais je ne sais pas ce qu’il y aura derrière. » (p. 202)
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10 commentaires
Commentaire n°1 posté par blueverbena · 16 août 2010 à 15h30
Pareil, je me souviens vaguement avoir lu un ou deux bouquins de cet auteur mais rien de marquant; ce que je lis ici confirme que je ne pense pas renouveller l’expérience
Noukette · 16 août 2010 à 21h12
Mouais, mais c’est dommage parce que certains résumés de ses bouquins sont alléchants… J’attends une bonne critique pour me lancer ! 😉
Commentaire n°2 posté par Cynthia · 16 août 2010 à 16h30
J’avais eu un coup de coeur pour « L’éducation d’une fée » mais ça date d’il y a 10 ans, il faudrait que je le relise.
J’en ai lu pas mal d’autres par la suite sauf « Le père adopté » dont j’ai repoussé sans cesse la lecture.
Il faudrait peut-être que je me décide à lui donner sa chance 😉
Noukette · 16 août 2010 à 21h14
Et parmi les autres alors, lequel me conseilles-tu, parce que là j’avoue, je ne suis pas trop tentée… celui ci est à mon avis très différent des autres, vu le côté autobio…
Commentaire n°3 posté par Leiloona · 17 août 2010 à 08h21
Stéphie m’avait prêté « L’éducation d’une fée » et j’avais bien aimé. Si ce roman est aussi autobiographique, je le note, ça pourrait me servir. 😉
Noukette · 17 août 2010 à 22h29
Il est même carrément autobiographique, l’écriture est sympa, les anecdotes aussi même si je suis restée sur ma fin !
Commentaire n°4 posté par pimprenelle · 17 août 2010 à 20h59
J’ai lu plusieurs titres de l’auteur l’an dernier, et je crois que je me suis un peu lassée après un bel enthousiasme… Celui-ci a l’air différent, mais si c’est décousu, je ne suis pas certaine d’apprécier..
Noukette · 17 août 2010 à 22h31
Il est effectivement différent, ce n’est pas un à proprement parler un roman… J’avoue avoir été un peu déçue, je m’attendais à autre chose en fait !
Commentaire n°5 posté par Avril · 18 octobre 2011 à 13h18
J’ai moi lu « la nuit dernière au XVème siècle ». Une histoire de réincarnation qui snas être « le » livre m’a fiat passé un bon moment; Il est assez court et se lit très vite.
Noukette · 19 octobre 2011 à 00h53
C’est un auteur que j’apprécie même si j’avoue que Le père adopté est loin d’être mon préféré…