Max n’est jamais vraiment allé plus loin que là où ses pas prudents l’emmènent. Son petit quartier, ses habitudes, son carnet à dessins, ses amis de toujours et sa librairie… voilà son seul horizon. Une librairie spécialisée dans le tourisme, où il peut très bien ne voir aucun client pousser sa porte de la journée…  La vie est ainsi faite et Max s’en contente. A presque 30 ans, ses amis le poussent à sortir de sa coquille et à voyager enfin. A l’inconnu, Max préfère le calme des livres, des musées et de son appartement. Malgré les insomnies, malgré les rêves un peu flous qui tentent peut-être de lui dire quelque chose, malgré ces bribes de l’enfance qui parfois affleurent…

Max n’essaye même plus de tenir ses angoisses et ses cauchemars à distance, ils lui tiennent compagnie. Les cachets et les pilules prescrits par le médecin n’y changent pas grand chose. La vie suit son cours et Max la regarde s’écouler… Jusqu’à ce soir d’hiver où la roue du destin semble vouloir imposer un autre rythme. Quand Max surprend Ulysse le SDF se faire rudoyer par des voyous mal intentionnés, c’est instinctivement qu’il vient à son secours. Pour lui permettre de se remettre de ses émotions et lui offrir quelques heures au chaud, il l’accueille dans sa librairie pour la nuit. Une nuit décisive qui permettra à Max de remettre les compteurs à zéro en prenant le plus important des départs…

Peu importe si l’on ne saisit pas vraiment tout se qui se passe entre ces pages, peu importe si l’on se perd un peu entre la vie réelle et ce qui semble être un rêve éveillé… le voyage est beau, un peu magique, un peu troublant aussi. Max a enfin le choix. Il peut s’envoler vers ce lieu qu’il pensait avoir oublié mais qui chaque jour refaisait surface dès la plus petite occasion. Il peut revenir en arrière, suspendre le temps, étreindre et tenter de retenir ses souvenirs d’enfance. Pour finir par en faire le deuil…  J’ai un peu pensé à Thimothé Le Boucher en lisant ce bel album hors du temps… Les thématiques abordées, cet entre-deux un peu suspendu, le trait aussi… J’ai aimé ce côté funambule, la symbolique du voyage, la douceur et la nostalgie qui se dégagent. Et cette sublime dédicace à la fin de l’ouvrage qui donne une toute autre dimension à la lecture que l’on vient d’achever. Une belle découverte, déroutante et onirique.

L’île où le roi n’existe pas de Raphaël Drommelschlager
Éditions Bamboo – Collection Grand Angle (Janvier 2024)
95 p. / 18,90 € / ISBN : 978-2-8189-6842-0

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8 commentaires

Natiora · 20 mars 2024 à 08h50

Le voyage dans ces bulles m’a l’air bien agréable…

Blandine · 20 mars 2024 à 09h27

Comme je suis sûre d’aimer !!

eimelle · 20 mars 2024 à 16h40

je ne sais pas si j’accrocherai à cet univers, mais j’ai très envie d’essayer!

Katell · 20 mars 2024 à 18h40

Voilà un album qui ne pourra que me plaire. Ce que tu en dis et les quelques planches sont une vraie mise en bouche pour ma curiosité.
Merci pour la découverte.

Enna · 20 mars 2024 à 22h49

J’aime bien les dessins et je pense que je pourrai me laisser porter : si je la croise je l’essaierai!

Jerome · 22 mars 2024 à 11h46

J’ai du mal avec les récits entre rêve et réalité, du coup je préfère passer mon tour.

gambadou · 24 mars 2024 à 18h30

un voyage onirique en somme

Mylene · 25 mars 2024 à 06h02

ton avis me tente bien, je note de ce pas !!

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