Voilà un petit roman qui se lit d’une traite et qui fait du bien, encore une de ces petites pépites dénichée grâce à la blogosphère. Étonnant le parcours de ce Monsieur Madone, car finalement, le sujet est assez tristement banal, l’amour, la mort, le deuil… Une histoire sans fioritures aucune, sans artifices où il ne se passe pas grand chose… et pourtant.
Tout comme moi, Fanny a été intriguée par ce titre, il n’en fallait pas plus pour en faire une bien jolie lecture commune…
Pour Clémentine, Hugo sera toujours Monsieur Madone. Mais Hugo est mort, depuis cinq and déjà, il a mis fin à ses jours pour ne pas avoir à supporter cette maladie qui allait lentement mais sûrement le ronger. Hugo était médecin, il savait à quoi s’attendre… Clémentine, elle, ne s’attendait pas à ce drame, elle l’a pris de plein fouet mais il a fallu continuer à vivre, à survivre. Et survivre ça voulait dire couper les ponts avec la famille de Hugo, une famille qu’elle avait fait sienne, trop douloureux…
Mais, un jour, par hasard, du moins le croit-elle, elle se retrouve devant son immeuble. Sans réfléchir, elle monte jusqu’à son appartement, un appartement qu’il lui avait légué mais qu’elle n’avait jamais pu habiter après sa mort. Là, elle tombe nez à nez avec sa mère, Béatrice. Et les choses vont alors très vite, Clémentine est amenée à revoir toute la famille de Monsieur Madone, sa mère donc, mais aussi son père, sa soeur Victoire et son frère Nicolas. Tous se retrouvent pour la première fois depuis son enterrement. Les souvenirs affluent, tantôt tristes, tantôt gais, et Clémentine remonte le temps : sa rencontre avec Monsieur Madone, leur histoire d’amour…
Dans les jardins de Versailles, au bras de Nicolas, elle trouve enfin des mots à mettre sur sa douleur, sur sa perte. Ensemble, ils font revivre le souvenir de Monsieur Madone.
Oui, il ne se passe pas grand chose dans ce roman et pourtant on ne peut pas le lâcher. On suit cette femme attendrie, on comprend sa douleur, on la ressent même, et on espère de tout coeur que la vie lui sourira à nouveau. Sa balade avec Nicolas sous la pluie, parce qu’elle réveille les souvenirs enfouis, est salutaire. La douleur du frère, la douleur de l’amante, se font écho. Ils parlent, et on se rend compte que pour l’un comme pour l’autre, c’est peut-être la première fois qu’ils parlent aussi librement de celui qui leur manque tant. Tout plutôt que le silence.
Et elle est émouvante cette balade dans le passé, triste mais belle. Un roman qui parle du deuil, oui, mais surtout un roman qui parle d’amour. Une lecture intense, de beaux moments d’émotion..
L’avis de Fanny, touchée elle aussi je l’espère par la beauté de ce petit bijou…
Les avis de Stéphie, Clarabel, Leiloona, Laure, Karine:), Clara, Amanda, Alain, Calepin…
Premières phrases : « Je n’étais pas revenue à Versailles depuis l’enterrement de Monsieur Madone. Je m’étais préparée à ce que mon coeur batte la chamade, mais le Trianon Palace n’était pas dans son quartier, il était même à l’opposé, je ne craignais rien. »
Au hasard des pages : « Monsieur Madone serait mignon ou carrément beau, mais ce n’est pas là que résiderait son pouvoir. Monsieur Madone serait conscient de plaire et tranquillement sûr de lui. Monsieur Madone saurait regarder une femme dans les yeux sans forcément se demander comment la convaincre. Monsieur Madone serait capable d’avoir une ou des amies et il aurait parfois couru le risque d’être vu ainsi et seulement ainsi, ami, grand frère. Monsieur Madone aurait vécu, il aurait été blessé, aurait parfois perdu, mais il ne haïrait personne, et quand il se moquerait, ce serait de lui-même. Monsieur Madone serait discret. On lui connaîtrait des ex, mais on ne se souviendrait pas l’avoir entendu parler d’elles. Le petit garçon pourrait apparaître en Monsieur Madone, quand on le connaîtrait, quand il serait à l’aise, quand il éclaterait de rire, mais Monsieur Madone ne serait pas un petit garçon. Ce serait un homme qui ne parlerait pas que de lui, qui écouterait et ne retiendrait pas forcément tout, surtout les détails si importants pour une femme. En effet, Monsieur Madone ne serait pas parfait et n’attendrait pas que les femmes le soient, il ne les idéaliserait pas. Monsieur Madone serait viril. Je n’avais pas de définition de la virilité, elle se cachait peut-être dans les interstices de tout ce que je venais d’énumérer, mais Monsieur Madone le serait. Viril mais pas prédateur. Viril mais il n’exsuderait pas le sexe. Voilà pourquoi, quand on serait enfin dans ses bras et qu’on découvrirait qu’il aime « ça », ce serait un émerveillement. » (p. 35-36)
Éditions Pocket (Juillet 2011)
150 p.
importorigin:http://aliasnoukette.over-blog.com/article-monsieur-madone-maite-bernard-84852429.html
26 commentaires
Commentaire n°1 posté par Yv · 22 septembre 2011 à 15h56
celui-ci me fait de l’oeil depuis un moment
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h29
Sujet casse-gueule, mais trés bien traité ! Une réussite !
Commentaire n°2 posté par Alex-Mot-à-Mots · 22 septembre 2011 à 16h25
Ohlala, ça a l’air bien triste, mais je note quand même.
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h30
Pas si triste que ça finalement… Certains passages sont très beaux et le tout reste très optimiste et très ouvert…
Commentaire n°3 posté par Margotte · 22 septembre 2011 à 18h41
Je suis passée complètement à côté de ce livre (premier avis que je lis).
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h32
Ca arrive ! Moi c’est au contraire tous les avis élogieux que j’ai pu lire à son sujet qui m’ont poussée à le lire !
Commentaire n°4 posté par Manu · 22 septembre 2011 à 21h35
Je viens de le lire aussi. Une belle lecture mais sans plus pour moi.
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h33
J’attends ton avis alors ! 😉
Commentaire n°5 posté par Lael · 23 septembre 2011 à 16h47
J’aime beaucoup les romans qui parlent du deuil parce qu’ils sont souvent très beaux et vrais. Alors je note celui-ci
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h33
Tu ne devrais pas être déçue par celui ci alors, une petite pépite ! 😉
Commentaire n°6 posté par Stephie · 23 septembre 2011 à 17h34
Comme tu le sais, je l’ai beaucoup aimé. Je suis ravie que tu aies passé un bon moment avec.
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h39
Oui, c’est un bien joli roman…
Commentaire n°7 posté par lancellau · 23 septembre 2011 à 20h16
comme il a l’air beau…j’aimerais beaucoup le lire!
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h39
Tu veux que je te l’envoie ?
Commentaire n°8 posté par Violette · 24 septembre 2011 à 14h30
c’est la 1ère fois que j’entends parler de ce lire, moi :-((( Je note!
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h40
Difficile de tout noter cela dit ! 😉
Commentaire n°9 posté par Leiloona · 24 septembre 2011 à 17h50
Je garderai longtemps ce petit livre en tête. Superbe.
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h40
Oui, je suis conquise moi aussi !
Commentaire n°10 posté par Anne · 24 septembre 2011 à 18h05
Déjà repéré chez d’autres blogueuses aussi…
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h40
Tu sais ce qu’il te reste à faire…! 😉
Commentaire n°11 posté par Philippe D · 24 septembre 2011 à 21h38
Il est des romans comme ça, dans lesquels il ne se passe pas grand-chose mais où l’émotion surgit page après page.
Je viens de faire la même expérience avec « La petite fille de monsieur Linh ».
Bon dimanche.
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h45
Ahhhh, La petite fille de monsieur Linh… Quel bonheur ce roman, rien que d’y repenser j’ai envie de le relire !
Commentaire n°12 posté par isa · 25 septembre 2011 à 08h32
En ce moment, je descends tellement vite ma pile de livres que je suis preneuse de tout !
Et celui ci m’inspire beaucoup !
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h46
En plus il se lit très vite, tu devrais pouvoir lui trouver une petite place ! 😉
Commentaire n°13 posté par Lounima · 25 septembre 2011 à 23h28
Pourquoi pas ? Je me laisserai bien tenter par cette pépite ! 😉
Noukette · 28 septembre 2011 à 23h50
Un bien joli roman !