Je n’ai pratiquement pas de mémoire, et pourtant il y a un endroit où tout cela reste vivant. L’enfance n’habite pas la mémoire. Elle habite notre chair et nos os. Même abîmés par elle, dressés contre elle, nous sommes faits de notre enfance, adossés à ses murs sombres. Elle est tout ce qui reste à ceux dont on dit qu’ils n’en ont pas eu.

J’avais besoin d’une telle parenthèse. De rencontrer cet auteur que j’aime tant, enfin. De l’entendre parler de lui, de ses bouts d’enfance qui s’accrochent et continuent de l’ancrer au sol. De comprendre dans quoi il puise pour me toucher à ce point à chaque fois…

Alors j’ai fait un tour à Neverland… J’ai joué à cache-cache dans les herbes hautes, écouté aux portes, voyagé dans un territoire qu’on aimerait tous pouvoir habiter éternellement. J’ai convoqué mes propres souvenirs, fait revenir certains fantômes, arpenté en silence les allées un peu floues d’une enfance qui de temps en temps frappe encore à la porte quand les contraintes des grands se font un peu trop pressantes.

Timothée de Fombelle fait remonter à la surface ce qui nous construit, nous façonne et nous donne des ailes. Ces petits bouts de nous qui s’arriment et nous donne l’élan, parfois, de garder le sourire pour ne pas décevoir l’enfant qu’on a été et que l’on n’a finalement jamais cessé d’être. Et j’ai aimé ce voyage, beaucoup. L’émotion, juste, discrète, contenue, n’est pas surjouée. Et elle m’a touchée en plein cœur. Merci ma Framboise pour ce beau cadeau à cette part de moi qui ne se tait jamais vraiment ♥

Je n’ai jamais essayé de retenir l’enfance ou de m’y attarder. J’ai simplement voulu faire grandir l’enfant en moi, le faire progresser, en le gardant vivant. Car, malgré les promesses que me faisait ce nouveau monde, le pays adulte, il y avait quelque chose que je n’abandonnerais pas : l’envie d’inventer et de créer. C’était un serment. Je ne renoncerais pas à l’imaginaire. Je ne perdrais pas le fil. Ce serait la continuation de l’enfance par d’autres moyens, le rêve de perfectionner éternellement l’enfance.

Les avis de Alexandra, Eva, Framboise, Hélène, Joëlle, Pativore, Sabine, Virginie

Et les avis des lecteurs des 68 premières fois

 

Éditions Gallimard (Octobre 2019)

Collection Folio

124 p.

Première édition L’Iconoclaste (Août 2017)

 

Prix : 6,30 €

ISBN : 978-2-07-278138-4 


7 commentaires

Karine · 8 mars 2020 à 01h02

Je pense que je le lirai un jour… mais présentement, je suis dans une passe où toutes les mémoires et les autofictions me tapent! Du coup… peut-être pour plus tard.

krol · 8 mars 2020 à 17h47

Et ben moi, c’est le dernier album du monsieur que je chronique aujourd’hui… l’autobiographie, j’ai un peu tendance à la fuir…

manU · 8 mars 2020 à 20h36

Il me fait justement envie depuis quelque temps, je pense que je vais le lire !

Nota bene · 9 mars 2020 à 11h42

Timothée de Fombelle tente de se faufiler dans un passage secret, par une porte dérobée qui mènerait vers l’imaginaire enfantin. Il y arrive fabuleusement bien : une pépite que ce livre et cette écriture ! ♡

A_girl_from_earth · 10 mars 2020 à 23h48

Toujours pas lu cet auteur, et j’avais noté ce titre sur ma LAL, mais je n’avais pas fait attention au fait que c’était autobiographique. Pour une première rencontre, il faudrait que j’opte peut-être plutôt pour un de ses albums.

Sandrion · 12 mars 2020 à 10h34

Oh oh !! comme toi j’apprécie de pouvoir enfin rencontrer de manière un peu plus intime les auteurs que j’aime, comme j’avais aimé « l’autre part de moi-même » de Anne Bondoux. Tu me donnes vraiment envie avec celui-ci !!

Jérôme · 12 mars 2020 à 13h00

Comme Karine je pense que je le lirai un jour… Reste à savoir quand.

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