Il y a quelque chose de très particulier dans ce roman. Quelque chose d’insaisissable. Quelque chose qui vous accroche et ne vous lâche pas alors même que les premiers éléments de l’intrigue pourraient laisser penser que l’auteur se contente de recycler ce qu’on attend habituellement d’un polar…
Je ne me souviens plus vraiment de ce qui m’a attirée vers ce roman. Le titre sûrement, intrigant. Cette couverture aussi. Et l’histoire, parce qu’il y en a une, qui annonce donc une enquête somme toute assez classique sur la disparition mystérieuse de la femme tout aussi mystérieuse d’un écrivain célèbre. Qui dit enquête dit donc enquêteur. Un commissaire à l’ancienne ici qui semble se fier plus à son instinct pour avancer….
Chose curieuse, dès les premières lignes je me suis sentie bizarrement en terrain connu. Quelque chose dans la langue, dans le rythme, une apparente langueur qui me rappelait l’ambiance d’un autre roman lu il y a quelques années. Après quelques vérifications, j’avais effectivement lu un autre roman de cet auteur. Un roman déroutant qui présentait lui aussi le portrait d’une femme tout aussi dérangeante que fascinante. Une femme enfant, une prédatrice, à la personnalité trouble et malsaine qui ne m’avait pas totalement séduite…
Dans ce nouveau roman, Andrea Camilleri fait aussi le portrait d’une femme aux multiples facettes mais je l’ai trouvé plus abouti, plus intéressant. Car l’enquête tente de cerner la personnalité de Laura. Souvenirs, interviews et témoignages, lettres, coupures de presse… le commissaire tente de comprendre ce qui aurait pu pousser cette femme à organiser sa propre disparition dans le plus grand secret… En même temps que le commissaire, le lecteur reconstitue le puzzle et tente de comprendre les motivations de cette femme plurielle qui ne rentre dans aucune case…
« Je suis fille du vent et du désert. Et cette rose ne mourra jamais. »
Intelligente, brillante, séductrice, mélancolique, mangeuse d’hommes, superficielle, égoïste… Qui est vraiment Laura ? Il y a véritablement quelque chose dans ce court roman qui bouscule les codes du roman policier pour nous offrir le portrait d’une femme qui se veut libre et sans attaches. L’auteur, qui affiche plus de 90 ans au compteur, est une star en Italie et un peu partout dans le monde. Les deux romans que j’ai lus de lui me donnent en tous cas l’envie de creuser encore un peu le personnage et l’œuvre…
L’avis de Nicole
Du même auteur sur le blog : Le Toutamoi
Éditions Métailié (Mai 2018)
Collection Bibliothèque italienne
143 p.
Traduit de l’italien par Serge Quadruppani
Prix : 16,00 €
ISBN : 979-10-226-0778-0
10 commentaires
nicolemotspourmots · 13 juillet 2018 à 11h10
Oui, c’est ça, il y a quelque chose dans ce roman qui donne envie d’approfondir un peu avec cet auteur 🙂
Alex-Mot-à-Mots · 14 juillet 2018 à 11h54
Un personnage troublant. Une lecture qui me tente, maintenant, pour son personnage féminin.
dasola · 14 juillet 2018 à 19h56
Bonsoir Noukette, l’autre roman de Camilleri qui pourrait ressembler à celui-ci, ne serait-ce pas Le tailleur gris? En tout cas, je note celui-ci. Et en effet, la couverture est belle. Bonne soirée.
Sandrion · 14 juillet 2018 à 22h17
Coucou Noukette, moi aussi j’avais aimé le Toutamoi qui était plutôt troublant et dérangeant effectivement !
Cristina · 18 juillet 2018 à 22h26
Je ne connais pas du tout l’auteur et c’est vrai que la couverture à ce quelque chose de saisissant. Je note !
jerome · 19 juillet 2018 à 11h42
Pas came ça on dirait. Je vais plutôt lire « Une bouche sans personne » pendant mes vacances :p
Valérie · 21 juillet 2018 à 21h36
C’est étonnant le choix du double titre. La couverture aurait tendance à me faire fuir.
eimelle · 25 juillet 2018 à 21h55
pas encore lu, à tenter!
Violette · 26 juillet 2018 à 21h35
beau billet qui ne peut laisser indifférent!
dasola · 4 octobre 2018 à 14h49
Bonjour Noukette, je l’ai lu très vite car il y a relativement peu de texte. C’est concis. J’ai aimé l’enquête sur cette femme mais j’ai du mal à comprendre son objectif de tourner la page. C’est tellement soudain et personne n’a rien vu venir. J’avais mieux aimé Le tailleur gris du même. Un vrai portrait de « garce ». Bonne après-midi.