On entre dans cet album à pas feutrés. Sans faire de bruit. Il y a une atmosphère particulière entre ces pages, une certaine lenteur, une jolie douceur aussi qui pourrait presque masquer le fracas et les ruines. Le lecteur n’a pas toutes les clés mais ressent les émotions profondément. Il y est question de survie, du cocon qu’on se crée et de ce que l’on met en œuvre pour le préserver. Des choix que l’on se refuse de faire, des routes qu’il faut parfois prendre, de cet équilibre fragile qui met pourtant tant de joie dans les cœurs meurtris…

Hama et Bo ont dû partir, loin. Au creux d’une grotte sombre, Hama a donné naissance à une petite fille, Tsell, qui n’aurait peut-être pas survécu sans l’arrivée d’un petit homme étrange et souriant sincèrement heureux de recueillir ces invités inattendus. A travers les broussailles, dans une forêt aux lueurs fantomatiques, il les mène jusqu’à l’entrée de son refuge niché dans les racines d’un arbre centenaire. Sous terre, un escalier de cent-dix-sept marches serpentant entre les branchages enchevêtrés. Des galeries interminables, un dédale de couloirs, des dizaines et des dizaines de pièces… et tout leurs petits occupants qui pour certains n’ont jamais vu la lumière du jour. C’est dans ce monde du Bas que la petite Tsell grandira, ignorante de l’histoire de ses parents, de son histoire…

Tant que nous sommes vivants, nous serons toujours ensemble.

Tant que nous sommes vivants est un des rares romans d’Anne-Laure Bondoux que je n’ai pas encore lu. J’aurais pu le lire avant de lire cette adaptation, c’est vrai, je le lirai d’ailleurs, c’est une certitude. Mais je n’ai pas résisté à l’univers créé par Frédéric Bihel… Peut-être parce que je n’ai jamais oublié son Léonard (lisez Exauce-nous, c’est un petit miracle). Peut-être parce qu’il m’a suffit de quelques planches pour être transportée ailleurs. Peut-être pour toute cette belle humanité qui se dégage de ce récit un peu magique et hors du temps. Peut-être pour tout ça oui… Anne-Laure Bondoux a beaucoup de chance. Les larmes de l’assassin avaient été magnifiquement adaptées par Thierry Murat, Tant que nous sommes vivants rejoint ces albums un peu à part que je ne me lasserai pas de relire ♥

Tant que nous sommes vivants de Frédéric Bihel (d’après le roman d’Anne-Laure Bondoux)
Éditions Futuropolis (Mai 2022)
144 p. / 24 € / ISBN : 978-2-7548-3166-6

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Caro


8 commentaires

Blandine · 18 mai 2022 à 08h03

J’ai tellement aimé ce roman (dont la couverture était sublime !), je me suis fait mes images, mes sensations que, pour une fois, je ne pense pas aller vers l’adaptation. D’autant que la planche que tu dévoiles est éloignée de ma représentation perso…
Je crains d’être déçue

eimelle · 18 mai 2022 à 10h01

je n’ai pas lu le roman, j’hésite entre lui ou la BD en premier du coup!

Bidib · 18 mai 2022 à 12h03

tu en parles si bien que cela donne forcement envie. Merci pour la découverte

Nathalie · 18 mai 2022 à 13h48

J’aime beaucoup ce que fait Anne-Laure Bondoux habituellement (J’ai adoré Pépites, les deux Linus Hoppe, le temps des miracles). Il n’y a que deux de ses livres que j’ai moins appréciés : Tant que nous sommes vivants et Les larmes de l’assassin. Deux autres attendent leur tour dans ma pal « La princetta et le capitaine » et « la tribu ». Tout ça pour dire que je ne suis pas sûre de lire cette adaptation, malgré tes mots de vil tentatrice et les illustrations qui ont l’air bien belles…

Nathalie · 18 mai 2022 à 14h00

*Vile, bien sûr…

gambadou · 18 mai 2022 à 17h50

Beaucoup aimé le livre (comme tout ceux d’Anne Laure Bondoux d’ailleurs). Alors pourquoi pas cette adaptation qui à l’air très réussie

Alex-Mot-à-Mots · 19 mai 2022 à 12h13

Je n’ai pas lu le roman, et tu me donnes envie de découvrir son adaptation.

Caro · 29 mai 2022 à 21h38

Je n’ai pas lu ce roman, mais comme j’aime assez ce qu’écrit Anne-Laure Bondoux, je commencerai d’abord par le texte original, pour une fois !

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