Alice a tout laissé derrière elle. Sa maison. Son mari. Ses enfants. Sa vie. Tout… Alice a tout quitté pour retrouver un homme qui pour un temps lui a donné l’illusion d’être aimée pour ce qu’elle est. Et puis cet homme là est parti. Femme vacante, elle est devenue une femme vacante. Une femme d’attente. Pleine de vide. Désespérément seule.
Repartir à zéro. Oublier les erreurs et faire table rase du passé. Oublier la fougue et les élans qui rendaient vivant. Oublier les mots qui mettent un point final. Alice doit à nouveau exister, s’appartenir enfin…
Sur ce quai de gare où elle erre jour après jour, Alice rencontre celle qu’elle appellera Adèle. Adèle erre elle aussi, accompagnée de son caniche empaillé qui ne la quitte jamais. Adèle, fripée, ridée, fardée comme une poupée. Adèle qui tente de lutter contre les marques du temps et d’oublier le fardeau des souvenirs. Adèle et son secret. Ces deux solitudes vont se trouver… et écrire une nouvelle page de leur histoire.
La voix d’Alice est saisissante de justesse. On y ressent la rage, le désespoir, l’abandon, la culpabilité. On y lit la difficulté d’être une femme, une amante, une mère. La hantise d’être seul, face à soi-même… Saisissante de justesse et de lucidité oui. Une voix qui gratte là où ça démange, qui bouscule, qui révèle, qui va chercher loin. Aimer, dés-aimer, mal aimer… La frontière est si mince finalement…
Femme vacante est le premier roman de Frédérique Martin, écrit après L’écharde du silence, recueil de nouvelles pour lequel elle a reçu le Prix Prométhée. Épuisé chez l’éditeur, l’auteure cherche à le faire rééditer. Quel beau cadeau ce serait ! En attendant, vous pouvez le commander directement auprès d’elle, il lui en reste quelques exemplaires. Alors, foncez… J’y ai retrouvé tout ce que j’ai aimé dans Le vase où meurt cette verveine et Sauf quand on les aime. Une plume, une intensité. Une vraie voix, intime et profonde, qui résonne longtemps… Beau, tout simplement…
Une lecture que je partage avec Stephie dans le cadre de son coup de projecteur sur Frédérique Martin…
Au hasard des pages : « On ne devient pas femme vacante comme cela, il faut de nombreuses années d’asservissement sous les regards, et un tel éloignement de soi qu’on ne s’adresse plus le moindre signe, comme une vieille parente qu’on néglige pour ne pas avouer qu’elle nous indiffère et qu’on voudrait l’effacer. » (p. 30)
« Je ne pensais plus à ma famille depuis toi. Ton départ me l’a rendue, et toutes mes émotions avec. C’est si inquiétant d’être une femme, cet éparpillement constant de soi. On court, on s’agite, on ne sait pas pourquoi, la mémoire incarcérée dans le corps qui s’amenuise. J’avais fini par creuser mon propre trou pour arriver juste en dessous de l’enfer, là où le pire est la seule attente qui ne déçoive pas. » (p. 91)
Éditions Pleine Page (Août 2007)
Collection 5 à 7
142 p.
ISBN : 978-2-913406-64-3
Prix : 14 €
Et une nouvelle participation au challenge Premier roman
chez Fattorius !
34 commentaires
Sandrine · 24 octobre 2014 à 07h06
C’est une bonne idée de nous faire découvrir des auteurs appréciés et peu connus. Même l’éditeur, je ne connais pas…
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h49
Je ne connaissais pas l’éditeur non plus… Par contre, je m’étais promis de suivre l’auteure depuis mon coup de coeur pour Ce vase où meurt cette verveine… Excellente idée de Stephie de mettre un coup de projecteur sur Frédérique Martin !
Alex-Mot-à-Mots · 24 octobre 2014 à 09h32
Un titre étrange, pourtant.
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h49
Pas tant que ça… Symboliquement, il dit plein de choses au contraire…
Martine · 24 octobre 2014 à 10h02
Ton billet est superbe! J’en ai les larmes aux yeux! Merci
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h50
♥ Merci Martine…! ♥
Leiloona · 24 octobre 2014 à 10h24
Vendu. Même si je sais que ça fera mal. Forcément.
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h51
On sent le roman écrit dans l’urgence… Et on le lit dans le même état d’esprit, dans l’urgence…!
Titine · 24 octobre 2014 à 11h01
Le titre est magnifique mais je crains que le thème ne soit trop proche de moi. Peut-être un peu plus tard.
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h52
Il y a forcément des résonances dans nos vies de femmes, qu’on ait vécu l’absence ou non d’ailleurs… C’est un roman très fort !
Stephie · 24 octobre 2014 à 11h04
J’ai aimé, pleuré, etc. Une lecture que je n’oublierai jamais, tu t’en doutes
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h53
A la lecture de certains passages, j’ai fortement pensé à toi… Merci pour ce coup de projecteur qui m’a permis de découvrir ce titre ! ♥
jerome · 25 octobre 2014 à 08h35
Tu en parles vraiment, très, très bien. Pas trop mon truc à priori, mais tu me ferais lire n’importe quoi, alors… 😉
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h55
Pas trop ton truc, oui, mais qui sait…? 😉
Praline · 25 octobre 2014 à 08h55
Je sens le roman dur, qui pose question. Noté pour une lecture non immédiate !
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h56
Il est épuisé chez l’éditeur, je l’avais acheté d’occasion. Il en reste auprès de l’auteure cela dit, si l’envie devient trop forte 😉
titoulematou · 25 octobre 2014 à 11h03
je veux !!!!!!!!!!!!!!je veux!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Noukette · 27 octobre 2014 à 10h57
Tu peux le commander directement auprès de l’auteure en te rendant sur son site 😉 Tu ne le regretteras pas !
titoulematou · 9 novembre 2014 à 12h42
je note!
merci!
Noukette · 13 novembre 2014 à 21h01
De rien ! 😉
ohoceane · 25 octobre 2014 à 19h41
L’idée de cette Femme Vacante est belle et un peu tragique ! A découvrir pour moi 🙂
Noukette · 27 octobre 2014 à 11h00
Une belle idée oui, belle et triste… mais tellement vraie ! J’espère que ce premier roman de Frédérique Martin sera réédité, il le mérite !
laurie · 26 octobre 2014 à 19h29
ah y est livre commandé auprès de Frédérique, très beau billet, merci!
Noukette · 27 octobre 2014 à 11h06
Chouette ! J’attends ton billet maintenant ! 😉
lasardine · 26 octobre 2014 à 21h04
il faut ABSOLUMENT que je la découvre!!
Noukette · 27 octobre 2014 à 11h09
S tu n’as jamais lu Le vase où meurt cette verveine, fonce, il est en poche…! Gros coup de ♥ pour moi !
gambadou · 29 octobre 2014 à 09h56
J’avais beaucoup aimé « la verveine », moins apprécié son dernier « sauf quand on les aime ». Je ne savais pas qu’elle en avait écrit un autre. Je note tout de suite
Noukette · 5 novembre 2014 à 22h18
Celui ci est son premier roman, malheureusement plus disponible… Je l’ai trouvé d’occasion mais tu peux le commander directement auprès de l’auteure via son site internet… Il est très fort…!
Sous les galets · 31 octobre 2014 à 07h16
Bon, je ne suis pas très histoire de couple qu’on abandonne et tout ça (même si je sais que c’est avant tout le parcours d’une femme qui se cherche) mais je me suis promis, suit à tous vos billets très élogieux sur Frédérique Martin de découvrir le vase ou meurt…
Mais je vais attendre un peu car je crains d’avoir trop d’attente après cet enthousiasme unanime 😉
Noukette · 5 novembre 2014 à 22h36
Le vase où meurt cette verveine est une vraie pépite… J’espère sincèrement que tu aimeras !
Sandrion · 1 novembre 2014 à 20h13
Whaouh, ça m’a l’air très très bien, j’avais de toutes façons été bouleversée par la verveine… je note tout de suite ce livre!
Noukette · 5 novembre 2014 à 22h43
Et en plus c’est son premier roman, j’ai une tendresse particulière pour les premiers romans…! 😉
Femme vacante · 24 octobre 2014 à 10h57
[…] Le blog de Noukette – Novembre 2014 […]
Femme vacante – Frédérique Martin – Mille et une Frasques · 24 octobre 2014 à 11h01
[…] Une lecture commune avec ma Noukette. […]