A quel moment est-ce que j’ai compris ça, qu’il me faudrait lire, beaucoup, pour toutes les vies que je n’aurai pas ? Moi, si j’étais une autre, si j’étais cent autres, je danserais sous l’orage. Je quitterais la route et je ne rentrerais pas. Je trouverais un hôtel à l’autre bout du monde et je changerais de prénom un peu tous les jours.

Tu tournes la dernière page de ce texte et tu le poses là, juste à côté. C’est fou comme il résonne. Fou comme il dit tant sur l’amour et ses méandres, l’attente qui dévore et tous ces renoncements qu’on finit par accepter parce qu’il le faut, parce qu’on n’arrive plus à se battre parfois, parce qu’il nous arrive de baisser les bras et que la vie est ainsi oui, pas toujours toute droite, pas toujours douce…

Tu tournes la dernière page de ce texte et tu souries malgré tout. Parce que la tristesse fait avancer aussi. Parce que faire le point c’est aussi se réfléchir et se lire un peu mieux. Cette femme, tu vois, tu ne peux que la comprendre. Tu aurais fait pareil, sûrement. Partir seule pour oublier que cette parenthèse devait être un pas de deux. Choisir l’échappée belle pour la bouffée d’air. Pour le reste, il serait toujours temps, après…

Peut-être après tout que ce que j’allais chercher là-bas, c’était moi. Une idée de moi avec laquelle je pourrais vivre. Depuis toutes ces années, vivre avec ce moi-là, ce moi parfois tremblant, indécis, en miettes, ne me suffisait pas.

Un voyage à Turin et un miroir tendu à toutes nos impatiences, nos désirs et nos rêves étouffés. Sans lui. L’histoire intime sème ses petits cailloux, un par un. On en ramasse un, parfois. Ça fait écho toutes ces phrases si belles et si justes sur l’amour qui dévaste et qui parfois emporte tout, sur ces enfants qui grandissent trop vite et sans nous, sur tout ce qui nous relie aux absents qui toujours nous habitent…

Avant le jour, délicat, fragile et absolument parfait ♥

Et lire et relire les précieux A ma source gardée, Tant que mon cœur bat et Mon père des montagnes…

Éditions La Fosse aux ours (Janvier 2021)

74 p.

 

Prix : 12,00 €

ISBN : 978-2-35707-164-3 


9 commentaires

Fanny · 4 février 2021 à 07h47

La première citation est superbe…

Delphine-Olympe · 4 février 2021 à 13h09

Je ne suis pas sûre sûre que ce soit ma came, mais tu en parles très bien, et surtout tu exprimes parfaitement le bien que nous procurent les livres, quels qu’ils soient.

Alex-Mot-à-Mots · 5 février 2021 à 11h39

On sent toutes les émotions, et ça donne envie.

Géraldine · 5 février 2021 à 11h58

La citation d’entrée me parlait bien, mais le reste moins. Les « aternoiements » autour de l’amour, du couple et des enfants me parlent de moins en moins. Je passe donc, malgré la belle émotion qui émane de ton billet.

Violette · 7 février 2021 à 19h13

oh punaise, j’avais une élève du même nom ! Faut que je me renseigne ! En tous cas, je note ce titre!

Vero · 8 février 2021 à 07h36

Entre ce que tu en dis et les citations choisies, je sens que je ne vais faire qu’y penser à ce livre-là.

Jérôme · 10 février 2021 à 15h12

Il m’attend, yapluka !

Antigone · 14 février 2021 à 14h07

Je tourne autour de ce livre. J’avais tant aimé « A ma source gardée ». Merci pour ta participation à mon bilan des coups de coeur avec ce joli roman !

Amandine Au Fil des Plumes · 20 février 2021 à 13h48

La première citation m’a séduite!

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