« J’ai toujours su qu’un jour il m’arriverait un truc extraordinaire. Depuis que je tiens debout, j’ai la conviction que je suis né pour accomplir un miracle. Ce n’est pas possible autrement. Sinon, comment expliquer la contradiction entre les rêves qui me dévorent et le corps dont je dispose. »
Elias a 13 ans mais on lui en donne toujours trois ou quatre de moins. La faute à son aspect malingre. Pas taillé pour l’aventure peut-être, mais qu’importe. La nuit avant de s’endormir, bien au chaud sous la couette, Elias s’imagine accomplir les plus grands exploits dans les contrées les plus sauvages et indomptées. Des exploits qu’il s’applique à griffonner dans un cahier témoin privilégié de toutes ces péripéties imaginaires qui rythment son quotidien. Un quotidien sans grandes extravagances partagé entre sa mère et son beau-père et illuminé par la présence de deux amis aussi différents de lui qu’indispensables : Matilde, garçon manqué à l’énergie débordante, et Milo, l’ami idéal toujours là quand il faut.
Pour autant, à qui Elias peut-il confier ce truc extraordinaire qui lui arrive enfin ? Depuis quelques jours, Elias a en effet l’impression qu’une étrange métamorphose est en train de se produire en lui… Petit à petit, Elias se sent devenir oiseau…
« Un matin, tu peux te réveiller et te sentir différent tout en étant toujours le même. Un changement incroyable peut se produire en toi qui transforme complètement ton être et la perception que les autres en auront, et pourtant à l’intérieur, tu restes le même. Tu attendais juste d’avoir le courage d’oser te révéler à toi-même… »
Inutile d’en dire plus… Tout le talent de Gilles Abier réside dans cette narration impeccable à la première personne qui emmène le lecteur à ne jamais se poser les bonnes questions tout en étant conscient que cette métamorphose réelle ou fantasmée cache autre chose. Plongé dans les pensées perturbées ou délirantes d’Elias, le lecteur perçoit ses interrogations, sa peur, son mal-être… mais ne comble pas les vides. Toujours aussi subtil et jamais là où on l’attend, (l’extraordinaire) Gilles Abier tisse une histoire percutante qui distille à pas comptés les révélations jusqu’aux toutes dernières lignes. Un final dont on ressort groggy et vaguement nauséeux… mais qui remet tout en perspective… Très fort !
Une nouvelle pépite jeunesse qui claque que je partage avec Jérôme, comme chaque mardi ou presque.
L’avis de Pépita
Du même auteur sur le blog : Un de perdu – La piscine était vide – Comment je me suis débarrassé de ma mère – Je sais que tu sais – Tout pour le violon
Éditions La joie de Lire (Janvier 2016)
Collection Encrage
156 p.
Prix : 14,00 €
ISBN : 978-2-88908-304-6
8 commentaires
framboise · 13 décembre 2016 à 08h58
Merci les copains <3 et des bisous surtout <3
luocine · 13 décembre 2016 à 10h28
j’ai tellement peur de ce qui lui arrive!
Marie-Claude · 13 décembre 2016 à 15h26
Je veux absolument ce roman! Ne me reste plus qu’à a’attendre qu’il arrive par ici. Merci, Noukette, pour la découverte.
Céline · 13 décembre 2016 à 18h56
Votre enthousiasme est communicatif ! Et j’aime beaucoup le titre.
fanny · 13 décembre 2016 à 19h17
pas encore lu, mais c’est en projet !
manU · 13 décembre 2016 à 21h45
Je le note !
Pépita · 16 décembre 2016 à 21h45
Ah ben ça y est tu l’a lu ! Oui mise en perspective, c’est tout à fait ça
Nadine · 19 décembre 2016 à 18h41
Cette pépite jeunesse fait l’unanimité, dès que je le peux je me le procure 😀